A l'heure où l'épineuse question sur l'allongement de la durée du travail fait débat, celle de la transmission du patrimoine cognitif dans les organisations est une véritable préoccupation pour les gestionnaires des ressources humaines. Avec le départ progressif des travailleurs de la génération du baby-boom conjugué aux difficultés parfois manifestes pour trouver le « bon collaborateur », les entreprises sont confrontées à l'apparition d'une « pénurie » des compétences. Les secteurs d'activités les plus touchés par cet épiphénomène sont ceux où l'apprentissage du métier se réalise majoritairement par transmission du savoir-faire en situation de travail comme dans l'artisanat, le bâtiment et travaux publics ainsi que dans la métallurgie.
Ces difficultés naissantes mettent en perspective la nécessité pour les entreprises d'intensifier le recours à des formations proactives afin de préserver leur capital humain tout en le faisant fructifier pour ne pas mettre en péril la pérennité de leur activité.
Pour ce faire, les organisations ont développé ces dernières années des programmes de formation alternant phases d'apprentissage scolaire et mise en situation professionnelle qui ont été soutenues par les pouvoirs publics. Prenant conscience du « choc démographique » qui s'annonce, de nombreuses entreprises ont donc décidé d'axer leur politique de formation sur le transfert des savoirs.
C'est dans ce contexte particulier que s'est accéléré le recours du tutorat dans le monde professionnel. Satisfaisant, tant le besoin de personnaliser la formation des salariés que la nécessité de perpétuer des pratiques qui ont montrées leur efficacité, la dispense d'une formation par tutorat apparaît comme une solution alternative à l'inertie du marché du travail. Mais est-il vraiment un moyen à privilégier par toutes les entreprises pour former leurs nouvelles recrues ? La question de son efficacité reste entière. En effet, La non-uniformisation de cette méthode formative est un dilemme. Avec autant de pratiques qu'elles ne comptent de tuteurs, cette technique peut présenter des résultats aléatoires. Pourtant, le tutorat commence à prendre une place importante dans le champ de la formation professionnelle en se présentant comme un vecteur de la connaissance empirique et du savoir-faire des entreprises. (...)
[...] Cette immersion rapide doit encourager l'intégration du salarié à son nouvel environnement. L'accompagnement dont il bénéficie favorise l'adhésion du salarié au projet de l'entreprise. En outre, l'apprentissage par tutorat doit être l'occasion de résorber les écarts conceptuels qui peuvent exister entre la formation théorique de la nouvelle recrue et les pratiques en entreprise. La relation personnalisée à laquelle invite le tutorat permet donc d'affiner les compétences du salarié en adaptant la formation à ses besoins. C'est pourquoi le tutorat est considéré comme un outil de formation proactif. [...]
[...] Cependant, cette solution nomme en fonction de son ancienneté et reste limitée d'autant qu'elle peut être porteuse de conflits de ses compétences pour que le salarié d'intérêt. En effet, le discours du tuteur peut prendre un désigné forme les recrues de leur embauche jusqu'à leur autonomie. caractère exclusif aux yeux du salarié formé et se trouver en inadéquation avec le discours managérial. Cette situation illustre le rôle prépondérant de la formation dans la construction des représentations du nouveau collaborateur qui peuvent donc être source d'interférences dans la communication verticale. Ensuite, le recours à un tuteur unique n'est pas envisageable dans les grandes entreprises. [...]
[...] Toutefois, le tutorat reste un mode de formation expérimentale. La dispersion des savoirs qui peut en résulter n'est pas sans poser problème notamment dans la construction de la relation entre le tutoré et la voie hiérarchique. Note de Synthèse Le tutorat 2 Comparatif des coûts moyens en pour un jour de formation tutorat séminaire école interne e-learning Annexe 1 : Source : Sites professionnelles : Observations des 3 formations les plus proposées sur internet pour la formation professionnelle comparées au tutorat et ramenées à un coût moyen pour un salarié. [...]
[...] Le tutorat est aussi un vecteur d'intégration sociale dans l'entreprise. En effet, le nouvel arrivant va s'adapter aux coutumes de l'entreprise et de celles des autres salariés : pause café, restaurant d'entreprise, activités extraprofessionnelles, etc. Cette formule va conduire le salarié à s'adapter, s'intégrer dans un dispositif de valeurs, de codes propres à l'entreprise en s'impliquant dans la vie de l'organisation. L'acclimatation du salarié à la culture de l'entreprise doit favoriser l'établissement d'un lien social et par suite le rendre performant et réactif. [...]
[...] Le tutorat, un mode de formation adapté à l'entreprise? Cette dernière décennie a été marqué par le développement du tutorat. Longtemps réservé à des domaines de compétences spécifiques comme le compagnonnage, il s'est installé dans le champ global des formations professionnelles pour favoriser l'apprentissage progressif d'un métier dans le cadre d'une relation individualisée. Cependant, le recours croissant et massif 1 Information recueillie sur le site www.INSEE.fr Note de Synthèse Le tutorat 1 au tutorat risque d'ouvrir la voie à la banalisation de cette méthode de formation, pouvant remettre en cause son efficacité. [...]
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