L'article de Herzberg étudié en classe fait partie des textes les plus lus sur le thème du management et de la motivation. Pourtant, Herzberg défend une théorie pour le moins surprenante : pour l'auteur, il est impossible de motiver quelqu'un. Non seulement cette doctrine remet en cause tous les postulats de l'école des relations humaines, mais elle est de plus relativement frustrante : en dépit de tous ses efforts et de toute son astuce, un homme serait incapable d'en motiver un autre.
Pourtant, il nous est tous arrivé de croire, ou plutôt de vouloir, le contraire : nous essayons de motiver notre groupe de travail, nous exigeons plus d'éléments motivants de nos supérieurs hiérarchiques (dans le travail ou les études) et, souvent, nous avons l'impression que cela fonctionne.
Ainsi, lorsque nous en avons discuté entre nous, nous considérions tous qu'une augmentation de salaire, par exemple, était incontestablement un élément de motivation. Or nous avions sous les yeux le texte d'un auteur qui le niait, avec une théorie assez originale fondée sur les « coups de pieds aux fesses » (CPF), positifs ou négatifs. Ces moyens d'action (sur le temps ou les conditions de travail dans l'organisation, le salaire, etc.) n'influeraient d'après lui que sur le contentement, et non sur la motivation.
Cette théorie nous semblait suffisamment contestable pour que nous la mettions à l'épreuve dans le cadre de notre enquête terrain. Le choix ne fut pourtant pas évident, étant donné le succès et le prestige de l'article de Herzberg. Notre objectif était de réfuter sa théorie, à laquelle nous ne croyions pas. Pourtant, nous n'avions pas la prétention de trouver des éléments assez solides pour rendre son apport caduque. Notre objectif était plus de montrer les limites de sa théorie. Nous voulions montrer que ces fameux CPF étaient indispensables au fonctionnement d'une organisation, et qu'ils participaient à la motivation de ses membres sans pour autant chercher à prétendre que les CPF pouvaient être suffisants à la motivation.
Nous voulions également pouvoir aborder, par le biais de notre enquête un maximum d'organisations, les plus diversifiées, et les plus éloignées possibles des organisations auxquelles nous appartenons au quotidien. Nous avons pris cette enquête comme l'occasion d'aller « voir du pays » et de sortir un peu de nos cadres habituels. C'est aussi pour cela que notre choix d'enquête s'est posé sur le thème de la motivation, puisque nous pensons que la motivation est l'élément clé de toute organisation, quelle qu'elle soit.
L'enquête a en cela bien satisfait notre curiosité, puisqu'elle nous a donné l'occasion d'observer une association humanitaire, une caserne militaire et les Restos du Cœur.
Le sujet promettait donc d'être intéressant à étudier, car il traitait principalement de la motivation. Or la motivation est une chose très difficile à cerner ou à expliquer, surtout lorsqu'il s'agit de la différencier de la satisfaction et du contentement, dans le discours des personnes interrogées, ces personnes elles-mêmes ne faisant pas forcément la différence.
[...] Notre propriété est charismatique ce qui signifie que nous avons pour mission faire grandir l'humain et le spirituel ; ce sont les deux types de formations proposées ici. Nous avons 12 salles de 10 à 150 personnes par salle, un service de restauration et des chambres avec en tout 70 lits. Mon travail est d'organiser les équipes qui se relaient de 7 h à 21 h sept jours sur sept à l'accueil et d'organiser la prise en charge de toutes les personnes qui viennent ici. Je suis bénévole depuis 3 ans ici. Vous considérez-vous sous pression ? Votre travail n'est-il jamais pénible ? [...]
[...] Dès lors, nous faisons la route avec eux, et nous lui demandons ce qu'ils font, pourquoi ils aiment ce métier si particulier, et nous les interrogeons sur leur rapport à l'autorité. Synthèse des entretiens réalisés Marc Ores et Benjamin Laporte 21 ans, Satory Militaires à Satory Les deux militaires sont de jeunes recrues dans la gendarmerie mobile. Ils ont un seul grade, sachant que le deuxième les autoriserait à devenir chefs de section. L'un des deux à une licence d'anglais, l'autre a arrêté son BTS force de vente au milieu de la première année. [...]
[...] Interview aux Restos du Cœur Entretien Restos du Coeur Savina Montague 19 ans, Paris Etudiante en droit, bénévole aux restos du cœur En quoi consiste ton activité de bénévole aux Restos du Coeur? J'y travaille presque tous les week-ends, le soir. Nous arrivons avant l'ouverture pour nous occuper des repas (repas chauds servis aux SDF et quelques familles pauvres). Nous préparons ensuite les tables et le service, et servons (comme dans un self). Après, nous rangeons les locaux. Mais nous essayons aussi, tant que possible, d'entrer en contact avec les personnes que nous servons, et de les écouter. Ce ne sont pas tous des habitués ( . [...]
[...] Ainsi, la thèse de Herzberg n'est pas infirmée. En tout cas, notre enquête ne permet pas de rendre ce résultat. Mais il existe des imperfections dans notre enquête qui font que les théories ne sont pas parfaitement contrées. En effet, il est très rare que lors d'une interview, quelqu'un ose avouer que ce sont les coups de pied aux fesses de son patron qui le motive dans son travail. Il est toujours plus valorisant de dire que ce sont des rapports nobles à des idées de justice dans le cadre de nos exemples qui motivent. [...]
[...] Vais-je être heureuse, car je suis convaincue que le bonheur est le moteur de tout bon travail, de tout travail réussi. Que vous apporte le bénévolat ? Cela me rend heureuse ; mon travail correspond à ce que j'attends de la vie, et le travail lui-même est intéressant. J' aime appeler les autres à vivre la même mission que moi, et j'aime écouter. En fait, je me sens appelée par plus grand que moi, j'ai à faire à une mission qui me dépasse. [...]
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