La flexibilité des marchés: produits, technologies et travail

Résumé du document

Face à des marchés très fluctuant, les entreprises sont actuellement conduites à mieux adapter la force de travail aux besoins de la production, en recherchant un plus haut degré de flexibilité.
La flexibilité est une politique de gestion de la main d'oeuvre mise en place dans les entreprises afin d'adapter la production et l'emploi aux évolutions rapides de la demande.

Quant on parle de la flexibilité sans autres précisions, il faut l'entendre sous la forme du modèle anglo-saxon de flexibilité (USA – Grande-Bretagne) : Flexibilité quantitative externe, externalisation, flexibilité quantitative interne, flexibilité salariale.
La flexibilité est apparue fin 70 – début 80 dans les pays anglo-saxons. La flexibilité, c'est le courant libéral, la théorie néoclassique. Ce que voudraient rendre flexible les libéraux, c'est le travail (qui est pour eux une marchandise) : le temps de travail, le contrat de travail, les salaires, la protection sociale (couverture des risques sociaux),... Ce que contestent les libéraux, c'est que tous ces points ci-dessus fassent l'objet de convention, de réglementation. Pour eux, il faut laisser agir le marché (marché où doit régner la libre concurrence) et l'État doit seulement veiller au bon fonctionnement du marché, veiller à ce qu'il n'y ait pas d'entrave à la libre concurrence: salaire minimum, temps de travail imposé, pouvoir des syndicats...

Dans les années 1960 les entreprises occidentales ont du faire face à une modification de leur environnement qui était jusque là stable et prévisible. En effet, l'augmentation de la concurrence internationale a rendu les consommateurs de plus en plus exigeants et avisés. Ils veulent des produits variés, diversifiés et personnalisés. Les cycles de vie des produits se raccourcissent, les marchés se segmentent, les produits prolifèrent, les nouvelles technologies se développent, tous ces éléments exigent un processus de production flexible. Les entreprises doivent adapter leurs logiques de production face à ce nouvel environnement instable et difficilement prévisible.

Les entreprises doivent rendre leurs productions flexibles c'est à dire qu'elles doivent posséder la capacité de s'adapter face aux fluctuations de la demande et aux modifications de leur environnement. La flexibilité est devenue une variable stratégique pour les entreprises qu'elles doivent s'efforcer de maîtriser.

Elle apparaît actuellement comme une réponse indispensable à l'incertitude, au renchérissement du capital, à l'internationalisation des marchés. Et a une incidence directe sur la politique de lutte contre le chômage.

Problématique : Comment les entreprises s'adaptent à un environnement en perpétuelle évolution? Et quels en sont les impacts?

Dans une première partie, nous verrons quels sont les différents types de flexibilité, puis dans une seconde partie, quels sont leurs avantages, et enfin dans une troisième partie, nous verrons leurs limites.

Extraits

[...] La flexibilité permet donc bien d'enrichir le contenu en emplois de la croissance. Autre exemple : Entre 1980 et 1997, les Etats-Unis ont créé de manière nette 27 millions d'emplois, tout ceci dans un contexte de grande flexibilité (Mais pas de protection sociale, pas de convention collective et un salaire minimum de seulement 1 Des produits flexibles Produits polyvalents (Sur-mesure) Un produit sur-mesure permet une meilleure adaptation au besoin par : La fidélisation Cette meilleure adaptation aux besoins possède un caractère fidélisant dans la mesure où un produit non personnalisé a de grandes chances de répondre moins précisément aux besoins. [...]

[...] La troisième politique de flexibilisation consiste à agir sur la taille des lots. En réduisant la taille des lots, on peut jouer sur la constitution des lots. La dernière politique de flexibilisation repose sur la réduction du taux d'occupation des postes de travail de façon à disposer de surcapacités pour faire face à l'incertitude de la demande. Exemple : la poste française illustre la mise en place des principes de reconfiguration de processus. En effet, les bureaux de poste français étaient traditionnellement organisés en postes de travail spécialisés, les uns pour l'affranchissement, les autres pour les opérations financières . [...]

[...] L 'externalisation : a elle aussi de nombreux avantages. Pouvoir de négociation accrus Recomposition de la chaîne de valeur des entreprises autour de leurs ressources et aptitudes directement liées au cœur de métier. Les activités qui n'utilisent pas ces compétences, et qui donc ne reposent pas sur le savoir-faire spécifique de l'entreprise, devraient théoriquement être externalisées. Outre le recentrage sur l'activité, l'opération offre deux types d'avantages : Réduction des coûts : Externaliser permet de convertir une partie des actifs en dépenses récurrentes, intégrées au compte de résultats. [...]

[...] La plus grande motivation et responsabilisation qui ressortent logiquement de ce type d'organisation ne pourront cependant perdurer que si elles sont soutenues par une rétribution adaptée (cf. politique de rémunérations). D'autre part, l'exercice de nouvelles compétences doit pouvoir être favorisée par une politique de formation bien comprise. La mise en œuvre de la flexibilité socio organisationnelle requiert un investissement temps suffisant pour éviter l'écueil d'effets pervers comme les accidents du travail ou le stress liés à l'accomplissement de missions non maîtrisées. [...]

[...] Cela reprend le principe du zéro stock du Juste-à-temps. Le temps de production est réduit et plus adapté à la demande, ce qui entraîne une réduction des stocks, par rapport à la production d'un produit par les équipements, qui était stocké. Les améliorations au sein de l'entreprise Accroissement de la compétitivité Le recours aux contrats à durée déterminée et à l'intérim permet aux entreprises de gérer la main-d'œuvre d'une manière plus flexible et plus sélective. La France est au troisième rang mondial en termes d'importance de son marché du travail temporaire, derrière les Etats-Unis et la Grande- Bretagne. [...]