En économie, on parle du facteur capital et du facteur travail dont la combinaison est à l'origine d'une production de biens ou de services. Mais prenant conscience de certaines mutations, notamment l'avènement d'une société de la connaissance, les économistes ont voulu étudier le processus de production sous un angle nouveau et ont privilégié une approche différente des facteurs de production en s'intéressant au facteur dit humain. Cette notion recoupe en partie la dichotomie classique en ce sens qu'elle désigne à la fois le facteur travail pour ce qui est du travail fourni par un salarié en échange d'une rémunération et le facteur capital en ce qui concerne le capital humain et plus globalement le capital immatériel de l'entreprise. Le facteur humain peut alors se définir comme la ressource humaine et tous les éléments immatériels qui s'y rattachent et la déterminent dans son fonctionnement. Cette ressource humaine présente, comme le souligne S. Pisar , une « dimension unique [car] elle se nourrit d'elle-même [et] plus on l'exploite, plus on l'approfondit, plus elle se développe et s'enrichit ».
La fiabilité est par définition la probabilité pour que quelque chose ou quelqu'un soit utilisé sans défaillance. En d'autres mots, c'est l'aptitude à fonctionner conformément à ce qui était initialement prévu. Dans un sens plus restrictif et appliqué au facteur humain, la fiabilité implique la notion de confiance. En effet, agissant dans un environnement économique incertain exigeant une capacité d'adaptation continuelle, l'entreprise doit pouvoir avoir confiance en son facteur humain qui l'habite et la fait vivre.
Aujourd'hui, dans le cadre de l'économie du savoir, la fiabilité du facteur humain représente d'autant plus un gros enjeu qu'elle détermine en grande partie à elle seule la fiabilité globale du système de production dont ce facteur humain est partie prenante : ce dernier devient lui-même un agent de fiabilisation. L'importance accordée au facteur humain dans les sciences de gestion n'est donc qu'à l'aune de la valeur ajoutée qu'une entreprise attend d'une participation plus fiable et moins défaillante de ses salariés. C'est ainsi que l'on peut se demander quelles sont les clés de la fiabilisation du facteur humain et réfléchir sur la régulation possible de la défaillance humaine.
[...] En effet, eu égard à ces nouveaux paramètres économiques, le taylorisme semblait trop mécanique et inhumain. Il ne répondait plus au besoin des entreprises qui voulaient que leurs travailleurs se servent de leur intellect de manière optimale. En d'autres mots, les entreprises souhaitent minimiser la sous-utilisation des compétences de leur facteur humain. Les conditions de travail et leur impact sur la fiabilité du facteur humain Influence sur la santé physique et mentale des salariés Le choix d'une organisation du travail donnée a des effets sur les conditions de travail[4]. [...]
[...] Comme cela a été souligné au début de la première section, la fiabilité du facteur humain n'est non seulement pas entièrement et parfaitement prévisible mais en plus, celui-ci présente un caractère complexe et multidimensionnel. D'ailleurs, ne faut-il pas s'en accommoder, n'est-ce pas cela qui fait sa richesse ? Pisar, S., La Ressource Humaine, J-C Lattès p.40. Dejours, C., Le facteur humain, PUF, Paris Généreux, J., Economie politique, Hachette supérieure, Paris Gollac, M. & Volkoff, S., Les conditions de travail, La découverte, Paris Karasek, R. [...]
[...] Ses anticipations, décisions et actions ne sont pas toujours rationnelles. Et, si ses décisions peuvent être rationnelles, elles peuvent l'être par rapport à des stratégies personnelles et non par rapport à la stratégie du système dont la personne en question fait partie. Ensuite, l'homme est un tout fait d'un ensemble de caractéristiques diverses (qualifications, expérience, effort, qualité des relations, honnêteté ) : deux travailleurs occupés à un poste identique ne sont donc pas équivalents pour l'employeur. Ainsi, pour étudier la fiabilité du facteur humain, il faut s'intéresser à des disciplines diverses (psychologie, sociologie Par ailleurs, le caractère complexe et multidimensionnel du facteur humain semble impliquer que l'on ne peut pas uniquement réguler sa fiabilité par la contrainte, notamment économique. [...]
[...] Selon la troisième théorie, les travailleurs recherchent une compensation équitable pour leurs efforts de travail. Or, suivant le caractère plus ou moins équitable de cette compensation, le travailleur peut modifier son comportement ou sa perception, ce qui influe sur la fiabilité du facteur humain de l'entreprise. Selon l'approche que Homans a de cette théorie, plus les coûts de l'activité réalisée par le travailleur sont élevés et plus la récompense doit être grande. Autrement, apparaît un sentiment d'injustice qui nuit à la fiabilité du facteur humain. Cela dit, comme l'explique C. [...]
[...] On peut d'ailleurs se demander si dans une période relativement récente, ce n'est pas l'évolution technologique qui a le plus posé la question de la fiabilité du facteur humain sous l'angle de sa capacité d'adaptation. En effet, les TIC ont remis en cause les organisations traditionnelles de travail et des résistances au changement à leur encontre ont pu apparaître. De plus, deux tendances contradictoires semblent entacher la fiabilité du facteur humain : d'un côté les TIC entraînent une surabondance de l'information, et de l'autre, l'instantanéité des communications exige une gestion à flux tendu des affaires et des prises de décision rapides. [...]
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