A la lecture du dictionnaire Le Robert, on apprend qu'un expatrié est une « personne qui a quitté son pays ou qui en a été chassée ». Le Petit Larousse, quant à lui, définit le verbe « expatrier » de la façon suivante : « obliger quelqu'un à quitter sa patrie ». S'expatrier équivaut à « quitter sa patrie pour s'établir ailleurs ». Parfois la terminologie d'expatriation n'est plus totalement adaptée. Elle revêt dans l'esprit du grand public, l'idée du français qui part à l'étranger. Aujourd'hui, les spécialistes lui préfèrent celle de mobilité internationale. Sous l'effet de la mondialisation de l'économie, la mobilité internationale est aujourd'hui une préoccupation importante, autant pour les entreprises, conduites à exercer directement ou
indirectement une partie de leur activité en dehors du territoire national, que du côté des salariés, pour qui une expérience à l'international devient une étape incontournable dans une carrière.
Aujourd'hui la mobilité internationale est devenue complexe avec l'évolution des mentalités. En effet, dans l'Europe communautaire, l'expatriation se banalise et prend de nouvelles formes. On parle d'eurocommuting" : « le salarié passe la semaine dans autre pays de la CEE et retrouve son domicile et sa famille le week-end1 ». La mobilité sur le vieux
continent est perçue comme une mutation régionale à l'intérieur de l'entreprise, qui est prévue par une clause du contrat de travail.
Malgré cela, la mobilité géographique est aujourd'hui incontournable et devient réellement internationale car elle tend à être multi-directionnelle (elle ne va plus uniquement du siège vers les filiales ou inversement, mais elle intervient aussi entre les différents établissements d'un même groupe) et multi-nationalités (les salariés de la nationalité d'origine de l'entreprise, ceux qui ont celle des différents pays d'implantation et ceux issus d'un
recrutement international).
[...] On peut, en premier lieu, mentionner la nécessité de s'adapter à la mondialisation du marché : il s'agit d'être présent là où il faut l'être (l'Asie du sud-est pour la croissance des marchés, certains pays en voie de développement aux coûts de main-d'œuvre réduits par exemple). Le contexte général d'internationalisation de l'économie et des entreprises joue également en faveur du développement de la mobilité internationale. L'internationalisation des ressources humaines semble être à la fois la condition, le moyen et la conséquence de cette internationalisation. [...]
[...] L'objectif étant de répondre à la problématique suivante : Pourquoi avoir recours à l'expatriation ? A. Les obstacles de l'expatriation Au niveau de l'entreprise, Jean-Marie Peretti indique qu' un expatrié coûte toujours plus cher qu'un local Yves Rivoal estime que le coût d'un expatrié est d'une fois et demie à deux fois plus cher qu'un salarié en France. En effet, une personne expatriée a souvent le droit à des incitations pécuniaires comme par exemple la mise en place de prime de mobilité ou encore des avantages en nature, logement ou voiture de fonction, la prise en charge de la scolarité des enfants. [...]
[...] Les difficultés d'adaptation dans une culture différente, comme par exemple la Chine, est souvent le principal facteur d'échec d'une expatriation. Par ailleurs, il semble plus facile de former du personnel local que de sélectionner des candidats à haut potentiel pour être expatrié et de dépenser les ressources nécessaires à une adaptation réussie dans le pays d'accueil. De plus, les managers locaux bien formés peuvent devenir des candidats de premier choix pour les organisations basées dans leur pays. Ce mouvement peut être renforcé par des complications administratives que certains pays mettent en place afin de limiter l'immigration dans leur pays. [...]
[...] Les entreprises ont fréquemment besoin de déplacer des cadres de haut niveau pour faire face à des situations d'urgence. Néanmoins, nous pouvons noter qu'auparavant, l'expatriation ne possédait pas la même connotation. En effet, un salarié était envoyé à l'étranger pour le récompenser de ses bonnes performances passées ou au contraire pour l'éloigner de la maison mère dans laquelle il était jugé mal intégré et inadapté. Les coûts associés à la mobilité ont probablement réduit le dois de ces deux précédents mobiles. [...]
[...] La nécessité du contrôle Le transfert de personnel par l'intermédiaire de la mobilité internationale peut être une réponse stratégique à la question compliquée du contrôle d'une filiale, question à laquelle doivent faire face les entreprises multinationales. Evaluer les intérêts locaux dans un contexte de stratégie globale de l'organisation plutôt que s'identifier seulement à l'unité locale est le principe de transfert de personnel. Quand une filiale vient de s'implanter, il parait nécessaire qu'un transfert de personnel de la société mère vers la nouvelle filiale s'opère afin de transmettre à cette dernière les ressources essentielles à son bon développement c'est-à-dire capital, savoir-faire technique, compétences managériales et ressources techniques. [...]
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