La croissance manifeste des risques psychosociaux n'apparaît pas comme un phénomène de mode, ni comme le produit de problèmes seulement issus de la sphère individuelle. Elle correspond à une évolution durable du travail et de son contexte : nouvelles technologies, nouvelles formes d'organisation du travail, nouveaux modes de production... Elle exige donc de prendre cette question comme une vraie question stratégique pour les entreprises dans le monde social aujourd'hui. On voit en effet apparaître une contradiction entre les besoins de l'entreprise dont les exigences s'accroissent en quantité et en qualité et ceux des individus en manque de reconnaissance, d'autonomie... alors même que les modalités de régulation collective s'affaiblissent et que l'entreprise connaît des changements permanents à différents niveaux (...)
[...] Elle place au centre de sa réflexion la souffrance au travail (même lorsque ne surgissent pas de maladies mentales avérées) et analyse les destins de cette souffrance, en fonction des conditions qui vont conduire à sa transformation en plaisir ou à son aggravation pathogène. Les enjeux fondamentaux sont alors: Comment les travailleurs font pour s'adapter et pour supporter les contraintes psychiques du travail? Quels sont les mécanismes défensifs qu'ils mettent en œuvre, et quel est le coût, à terme, sur leur santé de cet effort déployé pendant la vie entière afin de tenir à leur poste de travail? [...]
[...] En 1966, alors qu'on cherchait à comprendre pourquoi, face au même stresseur, les individus ne présentent pas forcément les mêmes réponses, Richard Lazarus avance l'idée que le stress est médiatisé par un processus d'évaluation cognitive. Il accorde un rôle majeur aux aspects psychologiques dans l'émergence du stress. D'après lui, une situation n'est pas stressante en soi, elle le devient parce que l'individu la perçoit et l'évalue comme telle. Autrement dit, le même événement peut être interprété différemment d'un individu à l'autre. Ce modèle s'appuie sur l'idée d'une interaction entre l'individu et l'environnement. [...]
[...] Cet accord engage contractuellement les partenaires mais ne crée aucune obligation réglementaire nouvelle. En France, la conférence nationale sur les conditions de travail de l'automne 2007 a relancé la négociation pour transposer l'accord européen sur le stress. Le nouvel accord national interprofessionnel sur le stress du 2 juillet 2008 recommande une analyse des facteurs de stress. Plus précisément, il stipule que l'employeur doit lutter contre les causes et les conséquences du stress au travail dans le cadre d'une procédure globale d'évaluation des risques, par une politique distincte en matière de stress et/ou par des mesures spécifiques visant les facteurs de stress identifiés Les violences au travail Un Français sur dix déclare avoir été agressé sur son lieu de travail, indique une étude du Bureau international du travail réalisée en 1996. [...]
[...] La nature de l'évaluation influence le choix de la stratégie adoptée face à l'événement. L'évaluation médiatise la relation entre le stresseur et la façon d'y faire face, ce qu'on appelle le coping. Ce terme désigne les stratégies d'ajustement mises en place pour diminuer la tension provoquée par la situation ou pour la rendre tolérable. Le schéma 2 présente une synthèse du modèle de Lazarus et Folkman (1984). Schéma 2. Illustration du modèle transactionnel de Folkman et Lazarus (1984): inspirée de Rascle et Irachabal (2001) Les modèles intégrateurs de Mackay et Cooper et de Vézina Mackay et Cooper (1987) enrichissent les modèles transactionnels en distinguant d'un côté les ressources internes (compétences, personnalité) et externes (les moyens fournis par l'organisation) et de l'autre, les exigences internes (besoins et objectifs personnels) ou externes (celles attendues de l'organisation). [...]
[...] Dans ce cas, ce sentiment de détresse psychologique correspond à un ressenti négatif du travail. Enfin, évoquer la souffrance au travail c'est d'une certaine manière invoquer l'école de la psychodynamique du travail et les travaux de Christophe Dejours. La souffrance se décrirait comme un état physique à travers lequel l'individu tenterait d'exprimer un déséquilibre qu'il perçoit entre la réalité du travail et les attentes qu'il a de celui ci Les conceptions théoriques Afin d'appréhender la complexité des tensions psychosociales, il est utile de disposer de modèles qui relient causes, contexte et probabilités d'effets. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture