Depuis la publication du livre de Marie-France Hirigoyen, Le harcèlement moral, la violence perverse au quotidien, le mobbing ou « psychoterreur » a suscité l'intérêt des médias et a fortiori de l'opinion publique. Cette responsabilisation a trouvé sa concrétisation juridique dans la loi de Modernisation sociale du 17 janvier 2002.
Néanmoins, le phénomène reste complexe à détecter et à traiter. En effet, s'il consiste en un ensemble d'agissements répétés « qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits du salarié et à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel » (loi n° 2002-73 du 17 janvier 2002), ces agissements pris isolément peuvent sembler anodins. Pourtant, leurs conséquences sont importantes, d'une part sur la santé physique et psychique de la victime, par des troubles proches des symptômes dépressifs et de stress, d'autre part sur l'entreprise, notamment par la dégradation du climat de travail et l'absentéisme. La gravité de ce phénomène est d'ailleurs prise au sérieux par certaines entreprises qui intègrent sa répression dans leurs codes de conduite.
[...] L'action des médecins du travail est neutralisée. Ils ne sont donc pas un recours efficace au problème du harcèlement moral mais plutôt une aide et un soutien aux victimes. Les inspecteurs du travail, quant à eux, ont pour mission de veiller à l'application des dispositions du Code du travail et de constater les infractions. En soi, les inspecteurs du travail sont un bonne solution face aux problèmes de harcèlement. Ils ont une véritable liberté d'appréciation qu'ils détiennent de la convention n 81 de l'OIT concernant l'opportunité de mettre en œuvre des sanctions. [...]
[...] Les faits et gestes de la victime sont incessamment remis en question, mettant en doute ses compétences professionnelles, de manière indirecte, sans donner les moyens à la victime de se défendre. Les critiques sont dissimulées dans des railleries et des plaisanteries malveillantes. Le langage est perverti. Chaque mot cache un malentendu qui se retourne contre la victime désignée. (Hirigoyen, 1998). Ces manœuvres dirigées vers la victime vont s'accompagner d'une manipulation de l'entourage à participer indirectement et inconsciemment au harcèlement. La victime est ridiculisée, humiliée. Le harceleur répand des mensonges et des calomnies à son sujet, sans jamais s'adresser directement à la victime. [...]
[...] Le discrédit de la personne harcelée s'accompagnera de brimades touchant notamment la tache elle-même : la victime se verra attribuées des taches dégradantes ou inutiles, des objectifs impossibles à tenir qui n'auront aucune utilité réelle, de fausses négligences équivalent à des agressions physiques indirectes. Le but reste de pousser la victime à se discréditer elle-même auprès de l'entourage, et ainsi de renforcer son isolement et son impuissance. II. LES FACTEURS DU HARCELEMENT MORAL PARTIE SOPHIE III : LES RECOURS POSSIBLES ET RESULTATS A. Les recours internes à l'entreprise. Les victimes de harcèlement moral au travail ont plusieurs recours possibles pour faire valoir leur droit, avant même le recours aux tribunaux. [...]
[...] Parce que l'ignorance peut mener à la complaisance, l'information et la sensibilisation au harcèlement moral en entreprise doivent faire partie du socle de connaissance dont les futurs cadres se prévalent. PARTIE 1 : ANALYSE THEORIQUE DU HARCELEMNT MORAL I. QU'EST CE QUE LE HARCELEMENT MORAL ? A. Définition Le harcèlement moral existe depuis de nombreuses années, mais il n'a été reconnu et défini comme tel en France qu'en 1998, lors de la parution du livre précurseur de Marie-France Hirigoyen: Le harcèlement moral, la violence au quotidien. [...]
[...] Les facteurs évoqués par les répondants relèvent de la personnalité du harceleur pour certains (abus de pouvoir, stress et peur de perdre son poste, perversité) ou de la personnalité du harcelé pour d'autres, en lien avec sa fragilité. L'incompatibilité entre les personnalités des antagonistes est également mise en avant. L'organisation est également mise sur la sellette : mode de management distant, manque de solidarité au sein de l'équipe de travail, restructuration de l'entreprise et diminution d'effectifs, misogynie. En réponse au harcèlement, les répondants mentionnent les tribunaux, les syndicats, les inspecteurs du travail. Mais la hiérarchie apparaît comme le recours le plus approprié. [...]
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