Qu'est-ce que la compétence ?

Résumé du document

La définition de la compétence suscite des débats intéressants au sein de la communauté scientifique en sciences humaines, économiques et sociales. Certaines définitions sont plus spécifiquement reliées à la notion de connaissance ou de savoir, d'autres relèvent plutôt des ressources ou des actifs.

G. Leboterf se dégage volontairement de l'approche analytique qui revient à définir la compétence selon l'équation : décrire=énumérer. Celle-ci se résume à établir des listes à découper en activités et sous-activités, elles-mêmes subdivisées en tâches et sous-tâches, mouvement que G. Leboterf a identifié à une folie analytique.

Selon l'auteur, la définition de la compétence dont les entreprises et organisations ont besoin est variable et dépendante des environnements et situations de travail. Elle évolue en fonction d'un curseur se déplaçant entre deux pôles : celui de la prescription fermée et celui de la prescription ouverte.

Extraits

[...] Elle est couplée à la responsabilité de domaines à assumer. P. ZARIFIAN explicite la définition en la référent à la question de la responsabilité qu'il rattache à une éthique professionnelle versus une question purement morale. Il reformule ainsi la définition de la compétence, c'est la prise d'initiative et l'assumer des responsabilités de l'individu sur des problèmes et évènements auxquels il s'affronte au sein des situations professionnelles.»[4] L'assumer de responsabilités signifie : aller jusqu'au bout des initiatives prises ; répondre de la portée de son action ; se soucier des destinataires dans la production de services ; exercer son activité professionnelle dans un champ de responsabilité. [...]

[...] ZARIFIAN, Le modèle de la compétence, Éditions Liaisons, Paris Idem. D. BROCHIER, La gestion des compétences : acteurs et pratiques, Éditions Economica, Paris ,2002. L.V. BEIRENDONCK, Tous compétent Éditions De Boeck, Bruxelles http://www.webcompetence.com/rh/gestion-par-les-competences.htm F. [...]

[...] Elle se constate lors de sa mise en œuvre en situation professionnelle à partir de laquelle elle est validable. C'est donc à l'entreprise qu'il appartient de la repérer, de l'évaluer, de la valider et de la faire évoluer. J. LEPLAT et M. DEMONTMOLLIN considèrent que les compétences d'un opérateur se définissent à partir de son travail, c'est-à-dire de ses activités, lesquelles se référent à des taches. Activités qui [ ] sont tributaires aussi des caractéristiques spécifiques de l'opérateur qui a un passé, une histoire, une expérience. [...]

[...] Par contre, le niveau macro a été du ressort du management, il s'agit de la gestion stratégique des compétences organisationnelles. À la différence du découplage fonctionnel usuel, il s'agit alors, dans la gestion par les compétences de décloisonner, d'articuler des activités pour façonner des processus trans-fonctionnels et transfrontaliers. Cette posture résulte de la reconnaissance d'une action collective garante de la construction des compétences organisationnelles, d'une articulation de compétences et d'actes dans des espaces de temps et à des niveaux différents et non d'une seule coordination d'actions isolables mais agrégables, préétablie par des niveaux hiérarchiques supérieurs. [...]

[...] Est compétent celui qui applique strictement la consigne. La naissance de l'autre pôle, la prescription ouverte, dégage la notion de compétence de la conception taylorienne, puisqu'ici, le salarié doit faire preuve d'autonomie par une gestion innovante de la complexité. Est compétent celui qui sait quoi faire et quand il faut le faire. En sus d'être plastique (malléable), la notion de compétence est l'interface d'une dimension individuelle et collective. Sont mobilisées, quand on est compétent, non seulement des ressources personnelles comme les différents savoirs incorporés (connaissances, capacités cognitives, etc.), mais également les ressources environnementales partagées telles que les outils d'aide, les réseaux de coopération, la veille externe, etc. [...]