Etre cadre, ce n'est pas seulement appartenir à la catégorie socioprofessionnelle du même nom. Plus généralement, on entend par cadre toute personne ayant une mission d'encadrement et dont la position le situe entre la direction d'entreprise et l'ensemble des salariés.
Les cadres vivent de plus en plus difficilement leur situation au travail ; ils ne s'identifient plus aussi facilement au destin de l'entreprise. L'augmentation des pressions à conduit à une critique de plus en plus acerbe du modèle entrepreneurial des années 90.
L'expression « malaise des cadres » a été utilisée pour la première fois en 1947 dans l'écho de l'USIC ; un article parle du mal-être inhérent à leur position, de l'ambiguïté entre la position des cadres, à la fois « comme » et « différent » des autres salariés, position dans l'exercice le plus dur est la fonction d'encadrement et de pouvoir (exercice de l'autorité).
Il existe une séparation de la classe des cadres en deux parties :
-les cadres dirigeants, soumis à la pression, qui disposent des avantages des cadres à proprement dits
-les cadres salariés qui sont ramenés au rang de simples employés sans perspective d'avenir, sans contact avec la hiérarchie supérieur et sans pouvoir décisionnels.
[...] La CFDT est devenue le syndicat le plus représenté chez les dirigeants les cadres : on découvre qu'ils veulent être défendus comme les autres salariés ! On les croyait individualistes, on se rend compte qu'aucune de leurs revendications n'avait été prise au sérieux et que, de fait, ils s'organisent pour se faire entendre. Cet aspect constitue un facteur de vulnérabilité pour l'entreprise; mais au lieu d'ouvrir le débat, la stratégie reste de les individualiser toujours plus. Les pathologies liées au travail sont plus considérées comme des maladies individuelles, ne trouvant pas leur source dans le milieu professionnel. [...]
[...] Le harcèlement moral se mène naturellement dans les entreprises dans le cadre de perspectives distinctes. D'une part, un harcèlement constant avec évaluation permanente du travail du cadre en vue d'accroître la productivité et ainsi d'atteindre des objectifs de rentabilité toujours plus élevés. Ce type de harcèlement se manifeste par la remise en question permanente du travail effectué par le cadre entraînant un stress accru avec l'apparition de maladies cardio- vasculaires. D'autre part, depuis la perte de leur statut privilégié, les entreprises utilisent le harcèlement afin de se libérer des cadres travaillant dans les secteurs coûteux (par exemple les cadres industriels, technico-commerciaux Pour ce faire, deux méthodes sont utilisées : la mise en place d'objectifs irréalisables avec une pression constante de la direction et le retrait des attributs des cadres (ordinateurs ) ou même du personnel travaillant sous leur autorité (secrétaire personnelle). [...]
[...] De l'autre, les cadres salariés qui sont ramenés au rang de simples employés sans perspective d'avenir, sans contact avec la hiérarchie supérieur et sans pouvoir décisionnel. Le déclic des 35h Les cadres n'étaient jusqu'alors pas supposés compter leurs heures. On leur donnait des responsabilités et des tâches à accomplir, à eux de s'organiser. Le surtravail pour cette catégorie est une évidence : + 4,3h en moyenne par semaine. Beaucoup considèrent leur charge de travail lourde ou excessive. L'instauration des RTT dans les années 90 aurait dû alléger l'activité des cadres. [...]
[...] Alors que l'écart entre les beaux discours et la réalité devenait trop important et que les cadres refusaient d'appliquer des ordres et que la pression ne cessait d'augmenter, les décideurs se sont tournés vers le volontarisme, c'est-à-dire expliquer aux cadres ce qu'ils doivent faire sans leur donner les moyens d'y arriver. Le découplage entre décision (travail des décideurs) et l'exécution (travail des cadres) permet de prendre des décisions sans vérifier leur applicabilité. Aujourd'hui, les cadres exigent qu'on leur explique comment faire telle chose et avec quels moyens, mais aussi de savoir à quoi cela sert et quel est le gain pour l'entreprise. Le rapport hiérarchique ne suffit plus à l'exécution ; reste alors le pouvoir. [...]
[...] Logique de défense des avantages acquis. Négociation conflictuelle. Radicalisation : augmentation des procès prud'homaux. [...]
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