Définir la motivation au travail relève du défi tant les avis, les théories, les analyses et les pratiques managériales divergent. Tout au long de l'évolution de la pensée sur le comportement humain, on est passé d'une interrogation sur le libre choix et le pouvoir décisionnel d'une personne à ce qui la pousse à agir et à se comporter d'une manière plutôt que d'une autre. Ce questionnement transposé dans un contexte organisationnel a donné naissance aux concepts de motivation, de satisfaction, d'implication… La notion de motivation est entrée dans le langage des chercheurs et des managers à mesure qu'ils essayaient de mieux comprendre le fonctionnement des organisations et à mesure qu'ils prenaient conscience de la centralité de l'individu dans l'entreprise. En effet, la réussite de l'entreprise dépend des performances collectives, qui elles-mêmes sont tributaires des performances individuelles, qui elles même restent à la merci d'un facteur déclencheur loin d'être maîtrisé: la motivation.
Chercheurs, consultants, dirigeants et responsables du personnel vont se pencher sur la façon d'améliorer la motivation au travail. Dès lors, le concept de motivation va se complexifier, les théories vont se multiplier si bien qu'en 1976, on parlait déjà de la jungle des théories de la motivation au travail. Il n'est pas étonnant que Salvatore Maugeri, comme beaucoup d'autres auteurs, ressente le besoin de marquer un arrêt pour faire le point sur les modèles de motivation au travail au moment où le travail perd de sa valeur, où "la crise des motivations" se fait ressentir face à des managers dont la préoccupation première est d'obtenir, de leurs collaborateurs, productivité et qualité maximale. Ceci nécessite, ils le savent bien, une organisation optimale, des compétences appropriées et la motivation de tous. C'est là qu'une grande question se pose: comment susciter la motivation des collaborateurs ? Suffit-il de récompenser pour motiver ? Le contenu du travail peut-il être la source d'une motivation individuelle ? L'environnement organisationnel et le style de direction sont-ils des facteurs susceptibles de soutenir l'effort individuel ? Quelles méthodes adopter pour motiver son équipe ? Les mêmes méthodes pour tous ? Autant de questions auxquelles l'auteur a essayé de répondre en explorant les apports théoriques de différentes écoles de pensés qui ont marqué de leur empreinte les pratiques organisationnelles. Ces écoles s'alimentent à plusieurs sources disciplinaires (économie, psychologie, sociologie, droit, histoire, psychanalyse, cognitivisme et maintenant linguistique, anthropologie et ethnologie…).
Pour traiter de la problématique de la motivation, l'auteur adopte le découpage de Ruth Kanfer qui intègre les dernières avancées des théories de la motivation et la fait reposer sur trois paradigmes (1): celui des besoins-mobiles-valeurs, (2) celui du choix cognitif et (3) celui de l'autorégulation-métacognition, tout en intégrant les apports de l'école classique et ceux de l'école des relations humaines. Ce travail, reprenant l'essentiel des analyses de Salvatore Maugeri, sera quant à lui, structuré en deux grandes parties dont la première traite des prémices des théories de la motivation (école classique et mouvement des relations humaines) alors que la seconde reprend les grandes théories des psychologues des organisations qui ont pris en main ce domaine de recherche.
[...] En effet, de nouveaux défis sont lancés aux théoriciens, et aux gestionnaires des ressources humaines. À l'heure où les entreprises atteignent des dimensions extraordinaires, où les emplois de courtes durées se multiplient, et les hauts potentiels se font prier, l'homme est plus que jamais au centre de l'organisation et sa performance est toujours tributaire de sa motivation. [...]
[...] Toute une série d'études et de recherches consacrées au travail a ainsi émergé au centre desquelles on trouve les notions de motivation et de satisfaction, mais aussi de leadership, de participation et d'implication, à quoi il faut ajouter les thématiques du moral, des attentes, des aspirations, de la frustration, de résistance au changement, etc. II- La theorie de la motivation dans tous ses etats C'est maintenant au tour des psychologues des organisations de chercher des réponses à la question clé "comment rendre plus efficaces, individuellement et collectivement, les membres d'une entreprise Le concept de motivation va alors intéresser de plus en plus d'interlocuteurs dans les entreprises. Depuis les travaux de Campbell et al. [...]
[...] Deux théories complémentaires ont émergé de ce courant : la première est dite de "l'évaluation cognitive" et la seconde est la théorie des "caractéristiques de l'emploi". Toutes deux procèdent d'une théorie plus générale dite du contrôle, proposée par Carver et Scheier. Ces derniers postulent, chez les individus au travail, le besoin de pouvoir faire des choix de façon autonome entre plusieurs alternatives ainsi qu'un besoin de contrôle sur le travail accompli. Besoin d'autodétermination L'individu est motivé par le besoin de se sentir autodéterminé, c'est-à- dire par le développement d'une capacité à pouvoir choisir dans le plus grand nombre de situations possibles. [...]
[...] Chez Taylor comme chez Fayol, la question des formes du commandement, du leadership est loin d'être anodine. La sensibilité particulière de Fayol à la question de l'ordre et de la discipline dans les entreprises est d'une certaine façon également présente dans la définition de Weber de la bureaucratie. Pour Weber, le salarié motivé sera, dans une bureaucratie, celui qui aura le sentiment que les règles sont appliquées avec rigueur et pertinence et qui aura la conviction que ce qui a été légalement et rationnellement planifié est légalement et rationnellement appliqué. [...]
[...] L'auteur émet par-là l'hypothèse que chacune des théories de la motivation intègre l'un ou l'autre des différents principes d'implication. Bien avant les théories de la motivation il y avait "La carotte et le bâton" Le terme "motivation" n'existe pas dans l'œuvre de Taylor ce qui ne l'a pas empêché d'être très soucieux de la stimulation du travailleur. Il s'est alors posé la question suivante : Quelle raison peut pousser les ouvriers à donner le meilleur d'eux-mêmes, dès lors que, quelle que soit leur production, leur revenu quotidien ne s'en trouverait pas amélioré ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture