Analyse écologique, développement des réseaux professionnels, femmes cadres, France, Isabel Boni-Le Goff, cadre, femme dans l'entreprise
Les femmes sont aujourd'hui présentes dans toutes les formations à des niveaux différents. Il n'est donc pas étonnant de les trouver dans des postes de cadres. Néanmoins afin de lutter contre les discriminations sexuées et de décupler leur développement social et professionnel et faire entendre leurs revendications, elles ont formé des réseaux de femmes cadres.
Comment appréhender ces réseaux ? Quels sont leurs modes d'action ? Et surtout quels obstacles rencontrent-ils?
[...] Celle-ci apporte plus de diversité et intégrant des femmes non très attirés par les réseaux. Cela est dû par l'intervention de deux types de contributrices : les unes pionnières qui agissent sur les questions d'égalité et les autres intervenants occasionnellement, mais avec intensité. Cependant les réseaux de femmes cadres subissent des moqueries et stigmatisations par les dirigeants masculins qui y voient un carriérisme des femmes et non une lutte contre les inégalités. Les moyens utilisés sont donc peu convaincants, car les réseaux mettent en avant des personnalités prestigieuses masculines et s'enferment dans la condescendance et le consensualisme. [...]
[...] Cela est dû d'une part au fait que les cadres constituent une sorte de cercle professionnel fermé de statut supérieur et donc les jeunes se sentent impressionnées en entrant dans cette profession par les règles préexistantes, et d'autre part par le fait qu'elles ne veulent pas être distinguées des hommes par leur genre. Les militantes ont peur d'être stigmatisées et tendent donc à s'éloigner de la figure de la féministe. Elles se placent donc dans un discours positif et varié. [...]
[...] BONI-LE GOFF Isabel, Au nom de la diversité : Analyse écologique du développement des réseaux professionnels de femmes cadres en France Sociologies pratiques, 2010/2 pp 83-95 BONI-LE GOFF Isabel fait partie du Centre Maurice Halbwachs à l'ENS Paris. Elle a écrit une thèse en 2013 sur le régime de genre et la dynamique des inégalités dans l'espace du conseil en management. Les femmes sont aujourd'hui présentes dans toutes les formations à des niveaux différents. Il n'est donc pas étonnant de les trouver dans des postes de cadres. [...]
[...] On s'éloigne donc de la visée carriériste présente dans les stéréotypes même si certaines femmes cadres utilisent les réseaux pour leur évolution professionnelle propre. Ces modes d'action ont une efficacité limitée d'où l'émergence de quotas dans les postes de direction. En effet, en s'éloignant du mode d'action conflictuel, les réseaux de femmes cadres apparaissent très discrets dans leur action et n'obtiennent pas de contrepartie positive ou de résultats. Dans l'échelon local, les femmes cadres constatent encore plus d'inégalité et n'accèdent que peu aux postes et fonctions de direction et de pouvoir. [...]
[...] Ils peuvent être à l'échelon local dans les entreprises ou à un échelon global. Les grands réseaux ont souvent émergé d'associations d'anciens élèves de grandes écoles comme HEC. Ces derniers sont des réseaux limités, mais d'autres réseaux plus récents intègrent un public plus large. Cette ouverture plus large est à nuancer, car l'ensemble des réseaux exige une participation forfaitaire élevée. De plus peu de femmes participent concrètement. En effet, seules 13 femmes sur 28. Ces femmes actives au sein des réseaux ont en moyenne plus de 40 ans et une expérience professionnelle considérable. [...]
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