La gestion des compétences est au cœur de la problématique de la politique sociale de toutes les entreprises aujourd'hui, du moins celle de taille moyenne (supérieure à 300 salariés), ne serait-ce que par leur obligation de négocier un accord de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) instaurée par la loi du 4 mai 2004 relative à la formation professionnelle tout au long de la vie.
Mais la question de la compétence se pose déjà depuis une vingtaine d'années dans les entreprises les plus compétitives au plan national et mondial.
C'est l'émergence de la thématique selon laquelle les entreprises pour rester compétitives doivent se différencier et que cette distinction repose sur le développement et la mobilisation des compétences sur un plan collectif, illustrée par les propos de Jean-Marie Perreti.
[...] Les forums suivent le même principe : vous lancez un problème auquel vous êtes soumis, soit la réponse existe déjà et vous pouvez la consulter, soit un internaute, plus expert que vous, vous répond. Enfin, à travers l'exemple de Linux, Charles Leadbeater montre comment une collaboration peut être source d'innovation. Linux est un système d'exploitation, au même titre de Windows de Microsoft, conçu en 1991 par Linus Torvalds étudiant en informatique finlandais. Mais, au lieu de protéger son système, Linus Torvalds a choisi de diffuser publiquement en ligne sa programmation, afin qu'elle soit sans cesse : - développée par des informaticiens bénévoles, et - disponible dans ses améliorations. [...]
[...] Il est également clair que dans les entreprises apprenantes donc innovantes, la structure hiérarchique s'assouplit, s'aplatit. La collaboration productive, novatrice s'organise en mode projet : exit le chef pensant qui ordonne, et ses subordonnés qui exécutent. Le management d'une organisation apprenante est un coordonnateur, un facilitateur Il ne fait pas de rétention d'information, il favorise la communication pour le développement des compétences de son équipe, crée la synergie créatrice. Il connaît les compétences de ses collaborateurs, il cherche à les développer, les utilise, ambitionne l'avancement, le progrès. [...]
[...] Cette capitalisation, par l'écrit le plus souvent, constitue la mémoire de l'entreprise. Dans une organisation apprenante, le départ d'un membre ne lui nuit pas. La perte d'une compétence individuelle est largement compensée par cette thésaurisation. Les départs massifs à la retraite de la génération du Baby-boom actuellement posent la question de la perte de compétences pour beaucoup d'entreprises. C'est pourquoi bon nombre d'entre elles engagent pour, pallier à ce problème, des actions de parrainage ou du tutorat d'un jeune embauché par un sénior. [...]
[...] Il ne s'agit pas de céder à de nouveaux acquis (comme la formation), mais de concevoir la Compétence comme une ressource précieuse et unique pour l'entreprise, comme une source in transposable, in copiable de différenciation. En effet, elle est liée à l'Homme, aux individus, qui par essence sont uniques, et ne produiront jamais la même synergie. Les accords de GPEC doivent donc réfléchir aux moyens concrets de thésauriser leurs compétences, comme un trésor unique dans cette guerre mondiale de la concurrence. [...]
[...] III) Organisation apprenante et créativité Le management joue un rôle crucial dans l'organisation apprenante. La déconfiture de l'équipe de France de football à l'Euro 2008, qui termine 15e sur 16, illustre bien ce propos. Cette équipe était composée d'individualités performantes (ou compétentes). Certains joueurs sont classés parmi les meilleurs au monde, jouant à l'international : Franck Ribéry, Nicolas Anelka, Thierry Henry, Eric Abidal, Patrice Evra, William Gallas, Lilian Thuram, Willy Sagnol, Claude Makelele Et pourtant, la somme de ces individualités n'a produit aucun résultat. [...]
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