Dualité autonomie-contrôle, régulation conjointe, salariés, entreprises, organisation
Les systèmes de contrôle au sein des organisations sont fréquemment décrits comme réducteurs de la liberté des agents. Initialement les systèmes de contrôle avaient pour seul objectif de mesurer la performance du ou des salariés. Selon Maguire et Ouchi (1975), le contrôle de la performance peut être réalisé soit sur la mesure du comportement du salarié (behavior-based control) soit sur la mesure du résultat du salarié (output-based control). Ces deux types de contrôle entrainent la mise en place de dispositifs différents et ce sont ces dispositifs qui peuvent être perçus comme liberticides.
En fait, en signant un contrat au sein des organisations, les agents acceptent un lien de subordination (et donc un contrôle) qui réduit plus ou moins leur autonomie ou marges de manœuvre lors qu'ils sont sur leur lieu de travail.
[...] Théorie Le sociologue Jean Daniel Reynaud propose l'approche de la théorie de la régulation conjointe pour analyser la dualité autonomie-contrôle dans la relation d'emploi. Il explique que dans une organisation on peut trouver plusieurs sources de régulations ; il s'intéresse en particulier au rapport entre les règles de contrôle qui viennent de la direction et les règles autonomes qui sont produites dans l'entreprise par des groupes d'exécutants. Dans son article Les régulations dans les organisations : régulation de contrôle et régulation autonome (1988), Reynaud précise que la régulation autonome est la construction d'un ensemble de normes sociales qui peut être très élaborée et que la régulation de contrôle est définie par son orientation stratégique de réguler de l'extérieur un groupe social. [...]
[...] Ainsi l'enjeu majeur selon Edwards est de gérer le facteur humain dans l'organisation du travail. En effet, au fil du temps les employeurs ont essayé de résoudre les problèmes liés aux conflits d'intérêts en réorganisant le processus de production. L'objectif de ces réorganisations est d'établir une structure de contrôle efficace permettant de minimiser les opportunités de résistances des travailleurs. Edwards affirme que chaque camp essaie de faire pencher la balance en sa faveur avec les outils à sa disposition. Cependant il explique que ce n'est pas un combat d'égal à égal dans la mesure où le pouvoir d'embauche et de licenciement joue en faveur de l'employeur. [...]
[...] Dès lors, l'enjeu pour l'employeur est d'extraire un effort maximal de la part de travailleurs qui n'ont pas de participation dans la valeur ajoutée créée. Dans cette perspective, le lieu de travail devient un lieu de conflit entre des employeurs qui cherchent à obtenir le maximum d'effort dans l'exécution du travail et des travailleurs qui essaient de résister aux contraintes posées par l'employeur. En effet les travailleurs résistent à la discipline et à la cadence imposée par l'employeur. L'auteur explique que lorsque le travail est individuel, le travailleur va essayer de fournir un niveau d'effort minimal. [...]
[...] Edwards explique que les travailleurs se rendent au lieu de travail pour toucher leurs salaires, mais cela ne veut pas dire forcement qu'ils vont fournir le niveau d'effort nécessaire, souhaité par le capitaliste, dans l'exécution des taches. L'auteur ajoute que lorsque les travailleurs ne sont pas propriétaires de leur force de travail et que le travail demandé en lui-même n'est pas jugé intéressant, ces derniers ne voient pas l'intérêt de fournir une performance au-delà du minimum requis. Dès lors il existe un problème de conflit d'intérêt entre les travailleurs et l'employeur entrainant des problèmes de contrôle au sein de l'organisation. Du point de vue du capitaliste le contrôle est considéré comme un problème de management. [...]
[...] Lorsque le chiffre d'affaire engendré par l'activité de production est supérieur aux montants investis, l'entrepreneur réalise un profit. La force de travail désigne la capacité d'une personne à fournir un travail. Ainsi le capitaliste achète une quantité de force de travail sur le marché du travail. Dès lors la force de travail pourrait être mesurée par l'unité de temps et sa productivité dépend de l'éducation et de l'expérience des individus. Ainsi lorsque le capitaliste embauche un ouvrier pour un jour, il achète en réalité une journée de travail ouvrier. [...]
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