Le premier groupe de risque est celui qui représente l'absence de contre pouvoirs dans l'entreprise et englobe le risque de défaillance des systèmes de contrôle interne, l'omniprésence des dirigeants et l'absence d'éthique.
Comme nous l'avons vu précédemment, le management était tout puissant et incarné par le PDG. Les contre pouvoirs qui existent normalement dans l'entreprise n'étaient pas performants.
Selon la théorie de l'agence, les relations qui existent au sein d'une entreprise sont des relations de principal à agent. Le principal représenté par l'actionnaire délègue son autorité à un agent, le manager-dirigeant, pour qu'il agisse dans son intérêt. Toute la question est de savoir mettre en place des systèmes de contrôle de cette relation.
Or, comme le dira Scott Sullivan au moment du procès lorsqu'il parla des conseils d'administration, "Ce n'était pas difficile de mentir, explique-t-il. La plupart du temps, les membres du conseil me demandaient seulement si le cours de l'action allait monter ou descendre le lendemain et, souvent, plusieurs administrateurs dormaient... Je veux dire dormaient réellement". Dans de telles circonstances nous comprenons mieux pourquoi les actionnaires de Worldcom ont continué à accorder leur confiance au top management malgré la baisse de la performance opérationnelle et n'ont pas remis en cause la fiabilité des informations qui leur étaient communiquées.
En l'absence de gouvernance, la fonction qui est garante de la fiabilité des informations financières est l'audit interne. En effet, comme nous le verrons plus tard, c'est bien un auditeur interne qui a finalement révélé la fraude. Toute la question est alors de savoir pourquoi n'a-t-elle pas été détectée plus tôt ? Deux réponses sont possibles, soient les autres auditeurs ont préféré se taire soient leurs contrôles n'étaient pas performants. Dans tous les cas, le contrôle interne de l'entreprise était défaillant.
Concernant la fraude comptable, beaucoup d'éléments restent encore incertains mais une chose est sûre : c'est le top management qui a décidé de truquer les chiffres (...)
[...] Toute la question est alors de savoir pourquoi n'a-t-elle pas été détectée plus tôt ? Deux réponses sont possibles, soient les autres auditeurs ont préféré se taire soient leurs contrôles n'étaient pas performants. Dans tous les cas, le contrôle interne de l'entreprise était défaillant. Concernant la fraude comptable, beaucoup d'éléments restent encore incertains mais une chose est sûre : c'est le top management qui a décidé de truquer les chiffres et non les managers intermédiaires qui auraient souhaité améliorer leur performance. [...]
[...] Deuxièmement cet indicateur ne tient compte que des éléments courants et peut se schématiser selon la formule : EBITDA = produits courants – charges courantes. Or comme tout indicateur dont dépend la mesure de la performance, il induit des comportements de manipulation allant parfois jusqu'à la fraude comme cela a été le cas pour Worldcom. Dans l'exemple concret de l'EBITDA, la manipulation consistait à transformer des produits non courants en éléments courant et inversement pour les charges courantes pour améliorer automatiquement la performance. [...]
[...] < number > CARTOGRAPHIE DES RISQUES IMPORTANCE 5 11; 12; 15; 20 13; 10; PROBABILITE < number > LES RISQUES CRITIQUES Risque de défaillance des systèmes de contrôle interne Risque d'un effet « massue » Risque d'OPA hostile Risque de liquidité Risque de privilégier le court terme Risque de manipulation de la mesure de la performance Risque lié à l'omniprésence du dirigeant < number > LES RISQUES MAITRISABLES Risque lié à l'absence d'éthique Risque d'absence de synergies lors des fusions- acquisitions Risque culturel lors des fusions-acquisitions Faiblesse de la marge Positionnement stratégique inadéquate Catastrophes naturelles Risque d'évolution de la réglementation LES DÉCISIONS À PRENDRE Le contrôle interne L'assainissement de la situation financière La politique de mesure de la performance La protection contre OPA Les « Autres » LE CONTRÔLE INTERNE Améliorer le contrôle formel Organiser des contres pouvoirs Mettre en place des comités Indépendance entre les commissaires aux comptes et les dirigeants Communication périodique aux actionnaires L'ASSAINISSEMENT DE LA SITUATION FINANCIERE Arrêter les investissements financés par endettement Distribuer des dividendes Gérer son besoin en fonds de roulement (BFR) Jouer sur les économies d'échelles Supprimer l'indicateur EBITDA Meilleur gestion des investissements Arrêter de rémunérer les dirigeants en partie en stock options Stratégies de couverture LA POLITIQUE DE MESURE DE LA PERFORMANCE LES « AUTRES » Développer la R et D Enterrer des lignes et prendre des assurances Mettre en place un service de veille S'internationaliser Refonte complète de l'entreprise Sensibilisation à l'éthique LA CRISE Afficher l'image en taille réelle Mettre une photo de worldcom < number > LIEN ENTRE CRISE ET RISQUE : ABSENCE DE CONTRE POUVOIRS Le premier groupe de risque est celui qui représente l'absence de contre pouvoirs dans l'entreprise et englobe le risque de défaillance des systèmes de contrôle interne, l'omniprésence des dirigeants et l'absence d'éthique. Comme nous l'avons vu précédemment, le management était tout puissant et incarné par le PDG. Les contre pouvoirs qui existent normalement dans l'entreprise n'étaient pas performants. Selon la théorie de l'agence, les relations qui existent au sein d'une entreprise sont des relations de principal à agent. Le principal représenté par l'actionnaire délègue son autorité à un agent, le manager-dirigeant, pour qu'il agisse dans son intérêt. [...]
[...] En effet, en termes opérationnels, les différentes opérations de fusions-acquisitions réalisées par Worldcom n'ont pas véritablement entrainées les économies espérées au niveau opérationnel et créer les synergies et les convergences voulues. Le marché très concurrentiel de l'internet a également forcé Worldcom à baisser sa marge. La rentabilité économique de l'entreprise diminue. Or, le soutien des actionnaires de Worldcom était déjà fragile du fait de sa politique de fusion-acquisition qui diluait leur pouvoir. L'entreprise risque de perdre la confiance des investisseurs. Pour la conserver, elle choisit de manipuler les chiffres afin de ne pas faire apparaitre sa défaillance opérationnelle. [...]
[...] La conséquence principale de ce retournement de l'effet de levier a été la diminution du cours de bourse que l'entreprise a subie peu de temps avant la crise. Or comme nous l'avons vu précédemment, l'entreprise avait absolument besoin de conserver la confiance des actionnaires pour continuer sa stratégie de croissance externe. Le choix du PDG a été alors celui de manipuler les chiffres. Après la déclaration de la fraude, l'entreprise perd définitivement la confiance des marchés financiers, les capitaux se retirent, l'entreprise a alors besoin du soutien des banquiers pour financer ses activités. [...]
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