Regardons quelques-unes des images types du manager : un chef d'orchestre sur le podium, des cadres assis à leur bureau dans les bandes dessinées du New Yorker. C'est assez pour se faire une idée du job : bien organisé, bien contrôlé. Maintenant, regardez un manager au travail : l'observation est fort différente ; un rythme d'enfer, des tas d'interruptions, plus de réponses à des sollicitations extérieures que d'initiatives personnelles. Alors considérons plus en détail certains de ces faits, comparés au folklore habituel dont on nous rebat les oreilles.
[...] C'est assez pour se faire une idée du job : bien organisé, bien contrôlé. Maintenant, regardez un manager au travail : l'observation est fort différente ; un rythme d'enfer, des tas d'interruptions, plus de réponses à des sollicitations extérieures que d'initiatives personnelles. Alors considérons plus en détail certains de ces faits, comparés au folklore habituel dont on nous rebat les oreilles. Folklore : Le manager est un planificateur systématique et réfléchi. C'est l'image commune que nous avons du manager, surtout du cadre dirigeant, assis à son bureau, le regard planté vers l'infini, en train de mijoter de grandes décisions, et surtout organisant de manière systématique le futur. [...]
[...] Folklore : Le manager maintient un contrôle étroit sur son temps, ses activités, ses unités. Le chef d'orchestre debout devant son pupitre et qui agite sa baguette est une métaphore souvent employée pour le manager. Un mythe total. Faits : Le manager n'est ni un chef d'orchestre ni une marionnette. Le contrôle dans son métier est plus discret, voire secret, qu'ouvert au grand jour. Si le travail de management peut s'apparenter à la direction d'orchestre, ce n'est pas l'image d'un grand concert qu'il faut prendre, où tout a été répété jusqu'à la plus parfaite maîtrise et où chacun sait ce qu'il doit faire à la seconde près. [...]
[...] Faits : Les managers tendent à favoriser les moyens de communication informels, principalement les médias oraux comme le téléphone ou les réunions, mais aussi les e-mails. Les études réalisées sur ce sujet montrent que 60 à 90% de la communication des managers est orale. Le manager ne quitte pas son téléphone, ses réunions ou ses e-mails pour retourner à son travail. Ces contacts sont vraiment son travail. Comme l'affirme Jeanne Liedtka de la Darden School : La parole est la technologie du leadership. [...]
[...] En clair, les changements vont dans la même direction. Ils ne sont pas d'un type différent, mais affaire de degré. Mais le diable est dans les détails. Les changements de degré peuvent avoir des effets profonds qui vont jusqu'aux changements de type. L'internet peut rendre caduque une bonne partie de la pratique managériale d'antan, en la rendant si frénétique qu'elle devient dysfonctionnelle : trop superficielle, trop déconnectée, trop conformiste. Peut-être que le manager connecté s'est déconnecté de ce qui compte, tandis que la frénésie détruit la pratique du management proprement dit. [...]
[...] On peut aussi comprendre son pouvoir comme ses dangers et l'utiliser à ses propres fins. Il suffit de penser au pouvoir de connexion des e-mails, au pouvoir de l'internet pour accéder à l'information ou la transmettre. Il suffit de penser aux pression et au rythme du travail du manager, à son besoin de répondre aux sollicitations, au sentiment qui monte de ne rien contrôler. Se pourrait-il que l'internet, en donnant l'illusion du contrôle, vole en fait le temps des managers ? [...]
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