pouvoir, organisation, maîtrise de l'incertitude, jeux de pouvoir, règles, hiérarchie
Michel Crozier et Erhardt Friedberg sont à l'origine d'une description très intéressante du pouvoir dans le monde de l'entreprise centrée autour des rapports de force, qui y occupent une position centrale. Dans L'acteur et le système , ils évoquent ces organisations très bureaucratiques, sclérosées par une multiplication de règles et de contraintes qui privent les acteurs au sein de ces entreprises d'une partie de leur liberté.
Ce document revient sur les principales théories qui définissent et fondent les principes du pouvoir dans les organisations, notamment à travers les théories de Crozier, Friedberg, et Mintzberg.
[...] L'information est en effet clé dans la capacité à assurer une bonne collaboration entre des interfaces importantes dans l'organisation. La direction dispose de ressources telles que la gratification, la capacité de fixer des règles ou des normes, voire des sanctions. D'autre part, les employés disposent de leur bonne volonté pour assurer une exécution optimale de leur contrat de travail. Se jouent alors des rapports de force au sein de l'organisation entre la direction et les employés ou les employés entre eux Chacun peut ensuite utiliser ses ressources pour atteindre ses propres objectifs, parfois opposés à ceux des autres, et par conséquent chacun est pris dans ces jeux de pouvoir comme l'expliquent Crozier et Friedberg. [...]
[...] Dans ces relations de pouvoir les contraintes cohabitent avec une part de liberté qui est à défendre, à gagner, à élargir au moyen de la négociation. La négociation agit comme une stratégie de construction avec ce qu'elle comporte en termes de frustrations et de satisfactions. Des constats et des exemples cités précédemment, on remarque alors que le pouvoir au sein d'une organisation n'est pas octroyé en totalité par la règle. Toutes les règles mises en place à l'intérieur d'une entreprise ne sont en effet pas forcément appliquées tout le temps, et pas toujours contrôlées selon l'importance que leur accordent les dirigeants. [...]
[...] Un autre type de jeux fréquent est celui visant pour les acteurs à maximiser leur pouvoir au sein de l'organisation. Cela peut se traduire par une stratégie d'alliance entre différents membres de l'organisation : des acteurs, des strates de la hiérarchie différentes ou semblables s'échangent alors des ressources pour obtenir ce qu'ils recherchent et conforter leur pouvoir au sein de l'organisation. On cite alors souvent l'exemple du budget renégocier régulièrement avec ses supérieurs, qui suscite souvent ruse, manipulations et marchandage afin d'arriver à maximiser les ressources qu'on veut se voir allouées. [...]
[...] Le pouvoir, dans ce cadre, devient une question de ressources. En effet, le pouvoir sur quelqu'un dans une organisation provient du contrôle d'une ressource dont cette personne a besoin, ou appartient à celui qui a la maîtrise d'un risque ou d'une incertitude que cet individu redoute. En somme, les acteurs d'une organisation prennent leur pouvoir des zones d'incertitudes qu'ils contrôlent. En ce sens, le pouvoir n'est pas un statut en lui-même, mais il résulte d'une situation et d'enjeux particuliers entre les individus qui composent une certaine organisation. [...]
[...] Chacun essaie alors de se promouvoir en vantant ses qualités, tout en dénigrant celles des autres. Les luttes de palais sont en effet monnaie courante dans les organisations. Crozier M., Friedberg E., L'acteur et le système, Seuil Crozier M., Le phénomène bureaucratique, Seuil Crozier M., Friedberg E., L'acteur et le système, Seuil p.113 Mintzberg H., Le pouvoir dans les organisations, Editions d'Organisation, 1986. [...]
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