Aujourd'hui avec le système concurrentiel de plus en plus féroce et puissant, notamment dans le secteur de la grande distribution, le temps devient une denrée rare. En effet, dans la grande distribution il n'y a pas de technologies nouvelles que l'on pourrait protéger par des brevets, ni d'inventions révolutionnaires, donc il n'y a aucun avantage concurrentiel possible sur ce terrain.
Le seul moyen d'être vainqueur est d'être le premier. Et être le premier c'est faire vite. D'où le temps qui prend toute son importance pour les sociétés aujourd'hui et qui n'était pas le cas jadis. On attend aujourd'hui des salariés, qu'ils soient de plus en plus efficaces. Efficaces donc productifs. Mais efficaces veut dire travailler vite et bien. Donc, travailler vite c'est effectuer des tâches données dans un temps donné.
Mais là où se pose le problème est qu'on demande de plus en plus donc on multiplie les tâches, mais pas le temps. Au contraire, celui-ci manque de plus en plus vu les 35 heures, et la constante diminution de temps de travail durant ces dernières décennies. D'ailleurs, c'est en pensant à la productivité que les ingénieurs américains ont inventé le taylorisme.
Le Taylorisme qui repose sur un principe très simple : faire accepter aux salariés d'effectuer « docilement» les tâches demandées, et bénéficier en contrepartie d'une redistribution des fruits de la productivité sous forme de hausses régulières de salaires, autrement dit : échanger du pouvoir contre du salaire.
Selon Philippe Zarifian, aujourd'hui on demande aux salariés d'effectuer toujours aussi docilement les tâches prescrites, mais pas contre la hausse de rémunération qui n'est plus suffisante contre la hausse de la quantité de travail, mais contre le « Temps libre» autrement dit les RTT, les jours de congés supplémentaires et des journées de repos. Aujourd'hui la monnaie d'échange n'est plus le salaire donc argent, c'est désormais le temps, autrement dit : échanger du pouvoir contre du temps libre.
[...] Cet effort devient une passion socialement valide. Mais le revers de la médaille est ici une obligation d'instaurer un climat de compétition et d'uniformisation des comportements, que l'on peut voir dans certaines sociétés. Le travail en équipe est marginalisé au profit de la réussite à travers des résultats personnels. Le non-ambitieux devient alors déviant, n'appartient pas au clan car ne partage pas les mêmes inspirations et est très rapidement marginalisé. De plus, il facile d'imaginer que les individus assoiffés de pouvoir avec des ambitions parfois démesurées se fassent des obstacles afin d'y arriver à leurs fins plus vite, comme le dit le proverbe : La fin justifie les moyens qui prennent ici toute son envergure. [...]
[...] Dans les autres secteurs, on recherche d'abord la qualification, sinon on estime que la personne n'est pas capable de remplir correctement sa fonction. Il faut noter que cette hypothèse est surtout valable pour l'entrée en entreprise. En effet, une fois que l'on a fait ses preuves il est plus facile de grimper l'échelle sociale, dans certaines sociétés, surtout celles qui privilégient la promotion interne, et atteindre des postes dont on n'a pas forcément les qualifications requises à la base. Délibération / Décision Il faut noter qu'aujourd'hui le problème de la délibération, est considérablement plus important que le problème de la décision. [...]
[...] Ce concept est soulevé avec le passage aux 35 heures. En effet, avec la réduction du temps de travail on doit embaucher plus de monde et faire travailler moins le personnel existant. Néanmoins, la quantité de travail reste la même, donc il faut dissocier le travail de la personne qui l'effectue, ce qui nous amène à la taylorisation. En effet, cette dissociation est nécessaire car on emploie plus de personnel pour la même quantité de travail. Il faut donc séparer la tâche exécutée de celui qui l'exécute, pour pouvoir la donner à quelqu'un d'autre. [...]
[...] Si on analyse de manière plus approfondie le travail, on s'aperçoit que : les buts, objectifs et préoccupations de différents acteurs sont totalement différents et ne peuvent pas être superposés. Les ajustements entre actions des acteurs qui sont dans une logique de coopération sont très nombreux et complexes, d'autant plus que l'on cherche davantage à anticiper. certains éléments de la pertinence du travail de conception pourront, en cours de route, être remis en cause. Dès lors, devant de tels constats et une telle complexité on ne peut pas juste procéder à un alignement de choix qui devrait se suivre dans un schéma, un plan déterminé à l'avance. [...]
[...] La gestion de la complexité. Selon Zarifian, il existe sur un phénomène donné, une telle multiplicité des déterminations, elles mêmes croisées, que ce surplus, cet excès de déterminations poussent à l'indétermination. C'est une manière de formuler le problème de la complexité. La prise de décision Nous assistons dans notre système à une survalorisation de la décision et donc, aussi une surabondance de théories de la décision qui tangentent en permanence, d'un point de vue théorique, le subjectivisme, et qui, d'un point de vue pratique, conforte la position sociale des managers et décideurs En effet, les systèmes hiérarchiques sont encore très pyramidaux, centralisés et structurés verticalement. [...]
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