L'entrepreneuriat est un point d'ancrage de notre société. De plus en plus de personnes sont engagées dans une activité entrepreneuriale. Mais, malgré le nombre d'études sur ce sujet, aucun savoir cohérent n'émerge. Pourquoi ? Le principal problème est l'absence d'étude globale sur l'entrepreneuriat, les universitaires se focalisant uniquement sur telle ou telle partie du processus. Des questions majeures restent donc sans réponse, et les études restent fragmentées. Deux approches différentes de entrepreneuriat s'affrontent. D'une part, l'approche centrée sur l'individu : le processus entrepreneurial serait dû à certaines qualités spécifiques de l'entrepreneur. D'autre part, l'approche centrée sur l'environnement : le processus entrepreneurial serait dû à l'environnement dans lequel se trouve l'entrepreneur. L'objectif de cet ouvrage est de montrer que ces deux approches sont non pas incompatibles mais complémentaires, et de créer un cadre conceptuel cohérent. Pour commencer, une définition de l'entrepreneuriat. L'entrepreneuriat peut se définir d'une manière conceptuelle, comme une activité impliquant la découverte, l'évaluation et l'exploitation d'opportunités, dans le but d'introduire de nouveaux biens et services, de nouvelles structures d'organisation, de nouveaux marchés, processus, et matériaux, par des moyens qui n'existaient pas auparavant. On peut également le définir d'une manière empirique, comme une activité liée à la formation de nouvelles entreprises et au self-employment. Certaines postulats sont faits dans cet ouvrage (l'entrepreneuriat requiert l'existence d'opportunités ; des différences existent entre les personnes ; le risque est un des composants du processus entrepreneurial, processus qui requière des activités d'innovation et d'organisation) ; mais d'autres, au contraire, ne le sont pas. (L'entrepreneuriat ne nécessite pas forcément la création d'une nouvelle structure ; il n'est pas obligatoirement le fait d'une seule personne, et n'est pas forcément couronné de succès). L'entrepreneuriat provient d'un état de déséquilibre constant de l'économie, qui crée des opportunités. Certains individus, les « entrepreneurs » voient ces changements, et trouvent des manière d'exploiter les opportunités en recombinant des ressources existantes, dans le but de délivrer un nouveau produit (ou service) au client, et dans l'objectif de dégager un bénéfice.
[...] La croissance d'une entreprise serait corrélée à la capacité de l'entrepreneur à éviter les risques, mais les études à ce sujet ne sont pas nombreuses. Le processus entrepreneurial est un processus solitaire. Les personnes avec un fort désir d'indépendance sont donc plus susceptibles que les autres de se lancer dedans. Il faut d'autre part être capable de ne pas suivre le mouvement, d'opposer sa vision à celle des autres, et de prendre des décisions que certaines autres personnes ne prendraient pas. Le désir d'indépendance est donc fortement relié à la décision de créer sa propre structure, d'être son propre patron. [...]
[...] Certaines réglementations peuvent protéger certaines branches, et donc favoriser la création entrepreneuriale dans ces branches désormais protégées. Avec les changements sociaux et démographiques, la demande est en évolution permanente. L'urbanisation est une des sources de l'entreprenariat : dans les zones urbanisées, l'efficacité des moyens de communication, la densité de la population permettent l'accès et la diffusion d'un grand nombre de connaissances, ce qui permet par la suite de générer des opportunités. De plus, l'urbanisation a un effet positif sur la création d'entreprises : dans les zones urbaines, les entrepreneurs ont accès à un plus grand nombre d'informations, ils peuvent donc choisir entre un grand nombre d'opportunités, choisir la meilleure, et en retirer les meilleurs bénéfices possibles. [...]
[...] Pour les exploiter, il faut que l'entreprise soit très réactive. Or, les nouvelles entreprises, petites, le sont plus que les grandes entreprises déjà installées Les cycles industriels L'ancienneté de l'industrie influe sur les opportunités. Plus une industrie est ancienne, moins le nombre d'opportunités qui se développeront sera important. Tout d'abord, la création d'entreprises est plus probable dans une industrie jeune, car il n'y a pas d'entreprises plus matures qui répondent à une demande déjà existante. Parallèlement, quand une industrie vieillit, les entreprises déjà implantées ont un avantage. [...]
[...] En effet, quand aucun modèle n'a encore émergé, les entrepreneurs ont de multiples manières d'exploiter l'opportunité. Mais, une fois que cette forme dominante a émergé, ils n'ont plus qu'une seule manière de l'exploiter. D'autre part, avant l'émergence d'un modèle dominant, les entreprises ne sont pas en mesure de créer des économies d'échelle, car elles ne connaissent pas encore l'intégralité de leurs couts. Une fois que les économies d'échelle sont possibles, il est difficile pour les nouveaux entrants de trouver leur place. [...]
[...] Quatre types de facteurs, propres à l'individu mais non psychologiques influencent la décision d'exploitation de l'opportunité. Tout d'abord les études. Nous avons vu précédemment qu'une des facettes de l'entrepreneuriat impliquait la capacité à exploiter des ressources, à développer une stratégie. Il s'ensuit donc que les personnes ayant un fort niveau de connaissances et ayant étudié sont favorisées et sont plus susceptibles de se lancer dans le processus entrepreneurial que la moyenne. Quand une personne a étudié, quelle que soit son origine sociale et ethnique, elle a plus de facilités à analyser les différents contextes, a plus de compétences, ce qui lui permet de diminuer l'incertitude liée à l'opportunité. [...]
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