Renaud Sainsaulieu (né en 1935, décédé le 26 juillet 2002), docteur d'Etat ès lettres et sciences humaines a consacré une quarantaine d'années durant, un travail de recherches et d'enquêtes sociologiques sur la question du travail, de la culture et de l'entreprise. Paraphraser ses résultats revient à énoncer que vivre au travail, c'est vivre en société. C'est dire la place prépondérante de la personne dans la stabilité de la démocratie.
Son parcours est celui d'un professionnel au service de l'entreprise. De chercheur au centre de sociologie européenne (CSE), il passe treize années au centre de sociologie des organisations crée par Michel Crozier. Les identités au travail deviennent son sujet de prédilection, pivot d'une thèse en 1977. Puis de 1978 à 1984, Renaud Sainsaulieu dirige le centre d'études sociologiques (CES) tout en développant en parallèle une équipe de recherche de l'Institut d'études politiques (IEP) associé au Centre national de la recherche scientifique : le groupe de sociologie de la création institutionnelle et intégrée dans le CES. Cette équipe est transformée en 1986 par le CNRS en LSCI (Laboratoire de sociologie du changement des institutions), lui-même partie prenante de la fédération de laboratoires de l'IRESCO (Institut de recherches sur les sociétés contemporaines. Il enseigne à l'Institut d'études politiques de Paris et au sein de nombreux organismes universitaires, lieux de formation de jeunes et d'adultes. Président de l'AISLF (Association internationale des sociologues de langue française) il coordonne des recherches françaises et internationales sur les rapports entreprise et société.
[...] L'entreprise doit donc renouveler sa conception de ses rapports à la société. Elle ne peut plus se baser sur un management paternaliste (tendance à imposer un contrôle, une domination politique sur le modèle du père à l'égard de ses enfants) mais plutôt sur un management participatif afin de susciter l'épanouissement du personnel pendant le travail et non à la fin. Pour que le développement social s'opère dans l'entreprise et qu'elle s'allie à la performance du marché et de la concurrence, elle doit prendre en compte l'ensemble des identités citoyennes pour concevoir un développement économique. [...]
[...] Mais le développement pose toujours un problème permanent à l'entreprise : l'intégration. En effet, afin de mettre en place ces structures d'organisation et que celles-ci soient des plus efficientes possible, l'entreprise doit tenir compte de l'ensemble humain complexe qui la compose. Dans ce chapitre, il est mis en avant la présentation des solutions organisationnelles qui ont été mises en œuvre tout au long de l'histoire industrielle. Le développement de l'entreprise, a depuis le début du 20ème siècle, été fondé sur une forme d'organisation scientifique de ses composants matériels et humains. [...]
[...] Le rôle de l'entreprise va être de trouver une parade pour palier à ces différends. La force de l'entreprise repose donc sur la pertinence de l'organisation. Par ailleurs, cette réalité sociale démontre là, les carences au sein de l'entreprise. Pour l'illustrer, notre passé historique le prouve. En effet les formes organisées de vie collective comme la règle et la discipline des communautés monastiques, l'ordre hiérarchique de l'Eglise et des armées, nous montrent que ces derniers n'ont jamais pris réellement conscience de l'élément humain à part entière. [...]
[...] Le pronostic porte ici sur la profondeur des apprentissages culturels et des innovations de structures ou de coordination entre acteurs - la dynamique d'invention : elle s'apparente au constat d'un réel passage de la nature d'un système socio productif à un autre Chapitre VI Sainsaulieu est intervenu pendant 25 années dans les entreprises et a ainsi pu faire apparaître que 5 types de changements ont eu des effets de développement social approfondi : - L'expérimentation sur les structures : Afin d'obtenir une meilleure implication des individus en entreprise, il est possible de changer les structures d'organisation. Mais ceci n'est pas nouveau, en effet, cette expérimentation remonte à Taylor. [...]
[...] L'autonomie représente un premier défi aux formules habituelles d'organisation du travail. La flexibilité, la créativité, l'adaptabilité sont les nouveaux facteurs d'une compétitivité productive au sein des entreprises. Un développement des autonomies individuelles et collectives doit donc se mettre en place, afin de constituer une force essentielle pour l'entreprise. Mais ceci s'oppose à l'organisation scientifique du travail (fondée sur l'exécution, la conception et le contrôle hiérarchique des tâches parcellisées et spécialisées) ainsi qu'au Taylorisme. Ces deux notions sont en décalage absolu avec l'idée d'autonomie. [...]
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