Michel Crozier, né en 1922, est le fondateur et l'ancien directeur du Centre de Sociologie des Organisations. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont Le phénomène bureaucratique que nous étudierons ici (1964), La société bloquée (1970), L'entreprise à l'écoute (1989). Il a également créé et dirigé le Cycle supérieur de sociologie de Sciences Po et enseigné à Harvard. Il a mené et assumé la responsabilité d'une multiplicité de recherches sur l'entreprise. Théoricien de la bureaucratie, Michel Crozier est le fondateur de la sociologie des organisations en France.
Définition de la bureaucratie selon Crozier : climat de routine, de rigidité, de contrainte et d'irresponsabilité qui caractérise les organisations.
Il apparaît que la bureaucratie, qui s'appuie sur le pouvoir rationnel légal, est une des formes encadrant la hiérarchie chez l'Homme, cette hiérarchie étant basée sur des rapports de forces qui l'ont régulée au début de son existence. On est passé d'une hiérarchie basée sur la force physique à l'origine, qui s'est déplacée vers des rapports de force plus intellectuels et occultes que Crozier s'est efforcé d'étudier. Le but poursuivi par « Le Phénomène Bureaucratique » est de décrire de façon plus scientifique le mécanisme de la bureaucratie afin d'en proposer une théorie plus générale.
Crozier prolonge la réflexion longtemps soutenue par Max Weber selon laquelle plus la hiérarchie et la bureaucratie sont développées dans une organisation, plus celle-ci est efficace. Cependant Crozier pense que plus le modèle hiérarchique prévaut, plus l'organisation en pâti.
L'ouvrage repose sur deux études sociologiques menées dans deux institutions publiques, les Chèques postaux et la Seita. La première partie développe une théorie du phénomène bureaucratique à partir des relations de pouvoir, la deuxième étudie les rapports du système bureaucratique avec la société française.
[...] On parle de logique d'acteurs, qui cherchent à être mis à jour par la sociologie des organisations. Les individus vont chercher à accroître leur pouvoir en exigeant des règles et en les négociant. C'est le principe du je te laisse faire ça si en contrepartie La lutte et la négociation sont plus importants que les résultats. En effet, un acteur qui aura pris l'ascendant sur son collègue aura élargi sa zone d'incertitude au détriment de celle de son collègue, et son action aura en partie aboutie quand bien même il n'aurait pas eu exactement le résultat espéré. [...]
[...] Pour surmonter la bureaucratie, Crozier énonce une dimension culturelle. II/ Relations entre la société française et la bureaucratie Selon David Landes, les causes du retard économique français sont dues au système social et au comportement de ses dirigeants. En effet, au 19ème siècle, le capitalisme bourgeois était essentiellement fondé sur les affaires familiales, présentant une forte aversion au risque ne favorisant donc pas l'innovation .Les valeurs familiales bourgeoises valorisaient, elles, le prestige social et non la réussite dans les affaires . [...]
[...] En effet, on voit apparaître non plus des branches hiérarchiques dans l'entreprise, mais des groupes assignés à des projets regroupant des acteurs de chaque branche de l'entreprise. La vision de cet ouvrage peu donc apparaître aussi bien optimiste que pessimiste. En effet, ce ne sont pas le progrès, la bureaucratie ou les formes d'organisation qui sont responsables des difficultés mais les hommes eux-mêmes et en cela on peut avoir l'espoir que les choses changent. Resp. Financier Resp. Marketing Resp. Marketing Chef de Projet 2 Chef de Projet 1 Resp. [...]
[...] Les dysfonctionnements font partie intégrante de l'organisation bureaucratique. Le problème du changement appréhendé dans le système bureaucratique correspond à des traits culturels français Les études de Crozier dans l'Agence comptable et le Monopole industriel ont permis de déterminer un portrait des principaux traits culturels français : - l'isolement de l'individu et les groupes auxquels il appartient, ainsi que la lutte des groupes entre eux pour préserver leurs privilèges. - la présence d'un grand nombre d'activités formelles. Le système comporte donc des traits correspondants aux traits nationaux. [...]
[...] Il faut y voir ici une certaine déshumanisation du travail. Le but du système bureaucratique est la volonté d'éliminer les relations de pouvoir informelles en les intégrant dans la structure formelle, et de favoriser la communication entre les individus. Ainsi, tout ascendant psychologique d'une personne sur une autre est intégré dans la hiérarchie, ce qui ne laisse qu'un espace très réduit aux luttes de pouvoir. La centralisation du pouvoir de décision est très poussée. Il y a très peu de délégation : la tête décide et les jambes suivent Néanmoins, les facteurs de développement des conflits se trouvent dans certains aspects du système d'organisation bureaucratique. [...]
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