Alors que de plus en plus d'adolescents travaillent à temps partiels, tout en étant scolarisés, il n'existe que peu de recherches sur leurs expériences, attitudes et comportements au travail, notamment en ce qui concerne le problème des agressions sur le lieu de travail.
Selon Jenkins (1996), l'agression est définie comme le comportement d'un individu visant à causer intentionnellement des dommages. Les comportements agressifs au travail peuvent prendre différentes formes, aussi bien des actes physiques que psychologiques et verbaux. De plus, ces comportements peuvent être actifs ou passifs, réalisés ouvertement ou en cachette, et être directs ou indirects. Enfin, les recherches indiquent que toutes les formes d'agressions sur le lieu de travail sont potentiellement dommageables, à la fois pour l'individu et pour l'organisation (...).
Le but de l'étude présentée par Dupré et al. (2006) est de déterminer si des agressions sont provoquées par des adolescents en milieu de travail et, si c'est le cas, d'en identifier les facteurs.
[...] Les auteurs se concentrent sur les agressions physiques et psychologiques exercées par les salariés et forment les deux hypothèses suivantes : Corrélation entre les besoins financiers et les agressions Lorsque les besoins financiers des adolescents sont élevés et que les injustices interpersonnelles et la supervision abusive sont également élevées, le niveau des agressions sera élevé, alors que lorsque les injustices interpersonnelles et la supervision abusive sont faibles, le niveau des agressions le sera également. Les auteurs pensent ainsi montrer que lorsque les besoins financiers des adolescents sont faibles, les agressions seront faibles également, au regard du degré perçu d'injustice interpersonnelle et de supervision abusive. Corrélation entre les besoins de réalisation personnelle et les agressions Les auteurs pensent que lorsque les besoins de réalisation personnelle par le travail sont hauts, le niveau d'agression sera faible, au regard du degré perçu d'injustice interpersonnelle et de supervision abusive. [...]
[...] Les participants travaillants plus de 37,5 heures par semaine ont été exclus de la recherche, ce qui ramène le nombre d'étudiants sondés à 119 personnes. L'âge moyen des participants est de 17 ans ; leur niveau moyen d'éducation est le grade 11 et les participants travaillent en moyenne 18h par semaine. Discussion Dupré et al. (2006) ont ainsi montré par leur étude que les agressions, commises par des adolescents travaillant à temps partiel, existent bel et bien. Ils affirment que les adolescents sont agressifs au travail et que la plupart de ces agressions sont d'ordres psychologiques. [...]
[...] Les raisons financières modèrent la corrélation entre l'injustice personnelle et la supervision abusive, et les agressions sur le lieu de travail. Lorsque des adolescents travaillent pour des raisons financières, cette relation sera exacerbée. Pour ceux qui expriment de faibles besoins financiers, l'injustice interpersonnelle et la supervision abusive ne sont pas fortement associées aux agressions. Ainsi, les adolescents qui travaillent pour des raisons financières peuvent se sentir aliénés à leur travail, utilisant alors l'agression comme moyen de réponse aux mauvais traitements interpersonnels de leurs superviseurs. [...]
[...] De plus, le traitement des employés par les superviseurs peut être inégal et devenir abusif, selon O'Leary, Kelly et al. (1996), incluant des comportements verbaux et non verbaux hostiles. Les auteurs pensent ainsi que les cas de supervision abusive atteignent particulièrement les adolescents, au regard de leur plus grande vulnérabilité (accès limité aux emplois alternatifs, mobilité géographique réduite et faible représentation syndicale). Selon les chercheurs, il existe des interactions entre les facteurs individuels et les facteurs perçus en milieu de travail. [...]
[...] (2006) terminent en donnant des indications pour de futures recherches. Ils se basent sur certaines études, comme celle de Krosnick & Alwin (1989) qui indique que les adolescents et les jeunes adultes sont les plus vulnérables au changement d'attitude, pour montrer que le fait de commettre des actes de violence a de graves implications sur le bien-être des adolescents et sur leurs attitudes et comportements futurs. Les auteurs pensent notamment que des recherches doivent examiner les conséquences à long terme de ce type de comportement. [...]
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