Dans le présent ouvrage, LE GOFF s'attache à réaliser un examen critique du management des relations humaines. La thèse défendue par LE GOFF est que le management moderniste, dit 'participatif', est en crise. L'argumentation va se dérouler en 3 temps. Dans une première partie il juge sévèrement les pratiques actuelles de gestion des ressources humaines dont il dénonce les dérives vers ce qu'il nomme une 'idéologie managériale'. Il va alors tenter de remédier aux impasses du management en se basant sur le témoignage des acteurs de cette activité. Il en dégage, dans une dernière partie, des propositions 'de bon sens' qui sont pour lui autant de repères de principe pour définir un management plus respectueux de la composante humaine de l'entreprise
[...] Le management moderniste étant accusé de susciter chez les employés des sentiments de rancœur, de désarroi . LE GOFF parle à plusieurs reprise d'une espèce de complot des managers contre les salariés, évoquant des arrière-pensées, utilisant les adjectifs implicites, sous-jacent . Du fait de ce langage excessif cet essai peut aussi être classé dans les pamphlets. Ce mélange des registres fait perdre une partie de sa crédibilité à la thèse de l'auteur. Cependant l'ouvrage pris dans son ensemble reste à nos yeux une critique fondée des fourvoiements du management participatif. [...]
[...] Les témoignages des managers montrent que leurs subalternes n'étaient pas préparés à ces nouvelles exigences. Selon eux on les avait délaissés en terme de formation. Le fétichisme des outils La recherche de gains de productivité suppose de pouvoir mesurer la performance des employés. Dans le même temps le credo de la responsabilisation passe concrètement par une tentative de rendre les agents autonomes dans leur travail. Aussi, avec le développement de l'informatique, les outils d'évaluation se sont multipliés. LE GOFF considère que l'on a aboutit à leur fétichisation On doit avoir la capacité de d'estimer par des grilles informatiques des comportements humains comme l'implication et la motivation des salariés. [...]
[...] Etre manager suppose des qualités humaines : Il faut savoir décider ce qui signifie que la management participatif n'implique pas l'absence de décision. Il faut faire preuve de pédagogie car un ordre doit être compris pour être exécuté. La discussion et la parole sont fondamentales pour éviter les malentendus et se faire comprendre. Trouver les mots justes suppose de connaître les interlocuteurs, leurs habitus. Enfin l'écoute, qui se fonde sur une ouverture d'esprit pour parvenir à ce que LE GOFF appelle une compréhension globale de l'autre source d'efficacité. [...]
[...] Pour ce faire, il donne la parole aux acteurs du management qui prônent le bon sens en matière de gestion des ressources humaines . L'art du management Pour LE GOFF il ressort qu'il faut prendre en compte la diversité et la complexité des hommes. La pratique du management relève plus de l'art que de la technique. Il n'y aurait pas de recettes mais plutôt d'une affaire de qualités personnelles et d'expérience. De manière générale les cadres considèrent qu'un bon management s'est faire preuve d'humanité, de se mettre à la place de l'autre et avoir le sens du contact humain. [...]
[...] In fine on est tenté de dire qu'à l'instar du livre de Georges FRIEDMANN sur le taylorisme le livre de Jean-Pierre LE GOFF est un plaidoyer pour une organisation du travail plus humaniste. De ce point de vue on ne peut que déplorer que, malgré le constat alarmant de LE GOFF, les pratiques, le discours et les conceptions regroupées par LE GOFF sous le terme d'idéologie managériale continue de convaincre les directions. Il faut peut être accepter de reconnaître que le diagnostic de LE GOFF d'un management en crise est une illusion. [...]
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