Michel Crozier est connu avant tout pour ses travaux sur les organisations. Né en 1922, il considère que la connaissance de la société passe par l'analyse des organisations : «s'interroger sur l'organisation comme problème, c'est donc essayer d'élaborer un mode de raisonnement permettant d'analyser et de comprendre la "nature". L'acteur social a une certaine liberté, une relative autonomie, des marges de négociation. Il dispose de pouvoir sur autrui et est capable de décision et d'initiative. Il choisit des stratégies qui tiennent compte des relations de pouvoir et qui majorent ses gains personnels.
Pour rendre compte de ses comportements, Crozier reprend la notion de rationalité limitée formalisée par H. A. Simon : l'individu ne cherche pas à maximiser ses intérêts, il se contente fréquemment d'une solution satisfaisante, ses objectifs ne sont pas cernés avec précision » et les difficultés de l'action collective ».
[...] Crozier, E. Friedberg, L'acteur et le système, ibid., p. 78) Ces améliorations ont des limites. Pour M. Crozier, toute société renferme des conflits et des tensions Pour plus de détails, cf. M. Crozier, E. Friedberg, L'acteur et le système, ibid., pp. 82- Le phénomène bureaucratique Le Phénomène bureaucratique date de 1963 et a pour sous-titre essai sur les tendances bureaucratiques des systèmes d'organisation modernes et sur les relations en France entre le système social et culturel Il est basé sur deux enquêtes effectuées, l'une à la SEITA, qui est un monopole industriel d'Etat, l'autre dans l'Agence comptable parisienne dépendant du Ministère des Finances. [...]
[...] Caillé, Critique de la raison utilitaire, La découverte Les différences entre les sociologies de R. Boudon et M. Crozier sont peu importantes : - Boudon est un philosophe logicien alors que Crozier est un homme de terrain, - La notion de pouvoir est centrale chez Crozier et n'est que marginale dans les ouvrages de Boudon, - Les effets d'agrégation de Boudon peuvent être prévus par le travail du sociologue alors que le résultat des relations de pouvoir est imprévisible chez Crozier (cf. [...]
[...] leur ouvrage Les organisations Dunod dont il préface l'édition française) Crozier met au centre de sa problématique le concept de jeu car il permet d'appréhender les phénomènes jugés essentiels et qui sont les phénomènes de relations, de négociations, de pouvoir et d'interdépendance (M. Crozier, E. Friedberg, L'acteur et le système, ibid., p. 113). Ainsi, il critique la notion de rôle, qui laisse entendre que l'individu s'adapte de manière passive à la structure de l'organisation. (ibid., p. 112) Les caractéristiques structurelles d'une organisation délimitent le champ d'exercice des relations de pouvoir entre les membres d'une organisation, et définissent ainsi les conditions auxquelles ceux-ci peuvent négocier les uns avec les autres. [...]
[...] Quant à la rationalité des agents, elle nous paraît très proche. Comparant Boudon et Crozier, M. Hirshhorn indique : bien que l'actionnisme propose une conception plus élaborée et plus sophistiquée de la rationalité, il se sert souvent de la définition utilisée par le paradigme de l'action organisée (M. Hirshhorn, L'actionnisme in La sociologie française contemporaine, PUF p.56) Ce point de vue est justifié par R. Sainsaulieu dans son article Du système à l'acteur l'Année sociologique, p. 447-458 (cf. J.-P. Durand et R. [...]
[...] - Un cercle vicieux s'instaure. Pour pallier les difficultés d'adaptation, les administrations développent des circulaires, des notes, des statistiques qui finissent par les paralyser. - Les français imitent le modèle administratif20, restreignent leurs initiatives, préfèrent accroître protection et sécurité, résistent et luttent pour améliorer leurs positions. Leurs valeurs dominantes sont très liées à la logique bureaucratique : peur du face à face, ( ) conception absolutiste de l'autorité et ( ) répugnance à admettre en revanche la moindre relation de dépendance (M. [...]
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