Edward Twitchell Hall (1914-2009) était un anthropologue américain du XXème siècle et un chercheur de l'interculturel de renommée mondiale. Il a notamment élaboré une théorie originale de la culture à partir de l'analyse de la communication non-verbale, et s'est consacré aux problèmes des relations interculturelles et aux difficultés de communication. Le fondement de sa recherche sur la perception culturelle de l'espace remonte à la seconde guerre mondiale, période pendant laquelle il a servi dans l'US Army en Europe et aux Philippines. Edward T. Hall a également fait des études sur les peuples indiens Navajo et Hopi dans les réserves de l'Arizona, ce dont il fait mention dans nombre de ses ouvrages. Diplômé d'un doctorat de Philosophie, en 1942, il poursuivit ses travaux de terrain en Europe, Moyen-Orient et Asie. Il a aussi enseigné les techniques de communications interculturelles auprès du Département d'État des États-Unis.
[...] La culture n'est pas innée, elle est apprise. La communication diffère selon la culture en termes de perceptions, de relation au temps, à l'espace et au contexte. Il existe selon HALL 4 dimensions invisibles acquises par la culture : - Distance intime (relation d'engagement avec un autre corps): 0 à 80 cm ; - Distance personnelle (zone limite de non-contact physique): 0,80 à 1,20 cm ; Par exemple, les japonais et les allemands gardent une distance physique plus grande que celle des français. [...]
[...] Il mentionne qu'en cas de surpopulation, cette distance va se réduire mais va avoir des effets indésirables sur l'organisme, telle que l'augmentation du stress. Pour Edward T. HALL, cette théorie des distances génèrent des comportements différents et cette dimension cachée est observable chez l'Homme, dans ses comportements communicationnels, mais elle revêt un important aspect culturel. A partir de cette observation, l'anthropologue va démontrer que la perception de l'espace n'est pas innée, mais qu'elle s'acquière culturellement, qu'elle varie selon la culture, l'époque et autres paramètres inhérents à l'humanité. [...]
[...] Edward T. HALL propose un modèle d'organisation de l'espace et trois niveaux proxémiques : l'infraculturel (porte sur le comportement et appartient au passé biologique de l'Homme) ; le préculturel (concerne le physiologique présent) ; et le microculturel. L'Homme a créé des prolongements territoriaux de son corps qui peuvent être visibles ou invisibles : espace à organisation fixe (habitat occidental : chaque pièce a sa fonction) ; espace à organisation semi-fixe (salle d'attente ) ; espace informel (distance que l'on établit avec autrui de façon inconsciente). [...]
[...] En effet, les systèmes culturels sont enracinés dans le biologique et le physiologique. L'Homme est un organisme qui a créé des prolongements : il est le créateur d'une dimension nouvelle, la dimension culturelle dont la proxémie constitue un des éléments. Edward T. HALL postule donc l'existence d'un façonnement réciproque entre Homme et culture. Si l'Homme est capable de communications écrites et verbales, il est également doté d'un langage silencieux et inconscient, culturellement assimilé. Les chapitres II et III font émerger les concepts de territorialité, d'espacement, et de stress. [...]
[...] En effet, certaines cultures ont un sens olfactif ou visuel plus important que d'autres. L'usage des sens variant d'une culture à l'autre, cela va conduire à des perceptions différentes de l'espace et des relations des individus dans cet espace. La notion d'espace ou de territoire est donc subjective. Ainsi, deux personnes appartenant à des systèmes culturels différents ne vont pas sélectionner leurs objets perceptifs de la même façon. Le territoire sera donc un prolongement de l'organisme marqué par ces sens. Par les chapitres VII et VIII, Edward T. [...]
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