Dans le langage courant de certaines cultures, le même qualificatif est employé pour désigner un saint homme et un vieil homme laissant à penser que ce qui est ancien est sûr et bon et constitue un modèle. Dans le contexte occidental d'aujourd'hui, la pensée dominante est au contraire qu'il faut « moderniser » encore et partout pour s'adapter à un monde en perpétuelle évolution.
Dans son livre au titre provocateur de « la Barbarie douce », Jean-Pierre Le Goff s'en prend au climat d'insignifiance que sécrètent les managers et les pédagogues dans leur prêche de modernisation à tous crins. Il y démonte les mécanismes d'une pensée « Chewing-gum » qui déstructure l'individu et qui aurait envahi les écoles et les entreprises françaises. Dans cette pensée molle, Le Goff voit une « Barbarie Douce » certes distincte des formes traditionnelles d'oppression et de cruauté mais barbare car elle s'emploie à asservir l'individu par toutes sortes de manipulations insidieuses. Cette « Barbarie Douce » possède un programme idéologique qui « en appelle à une sorte de révolution culturelle permanente impliquant un bouleversement incessant de nos façons de vivre, d'agir et de penser ».
[...] partie Mais ceci est en contradiction avec les autres composants de l'idéologie managériale. En effet, malgré cette autonomie relative, les salariés sont périodiquement contrôlés dans leur fonction par des systèmes d'évaluations, des experts Car on assiste en fait à un double phénomène, d'un côté le développement constant de l'autonomie et de la responsabilité de chacun, de l'autre, le développement sans précédent d'outils d'évaluations et de contrôle de la performance individuelle et collective. Les salariés croulent sous le poids des responsabilités. [...]
[...] Dans cette deuxième partie, Jean-Pierre Le Goff nous présente les origines de la barbarie douce ainsi que les origines de la gauche moderniste Aux origines culturelles de la barbarie douce Bon nombre d'idées reprises par les modernistes, les entreprises (chartes), ont été tirées du mouvement de mai 68. Ainsi est apparue la notion d'autonomie dans le manifeste du comité d'action Censier. A l'époque, le seul moyen pour que la société marche et que les individus s'épanouissent, était que toutes les personnes soient autonomes d'où des actions contre l'autorité. [...]
[...] Sa biographie Jean-Pierre Le Goff est philosophe de formation ainsi que sociologue au CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers). Il travaille au sein du laboratoire de sociologie Georges Friedmann (Paris CNRS). Ce laboratoire réunit des chercheurs en sociologie du travail (discipline inventée par Georges Friedmann après la guerre). Des études sont menées sur les problèmes liés à la modernisation par exemple sur la réduction du temps de travail ou sur l'évolution du droit de travail dans les services publics. [...]
[...] Le même problème se pose pour les notions de compétence, de savoir et de savoir-faire. À ce sujet, l'auteur propose sa propre vision de la notion de compétence : d'après lui la notion de compétence a des allures d'auberges espagnoles Le poids des responsabilités Les salariés sont investis de nouvelles responsabilités du fait de nouveaux contrats (plus psychologiques que fonctionnels). Les entreprises inversent les rôles et les responsabilités. Les salariés sont plus autonomes du fait de l'acquisition d'un portefeuille de compétences. [...]
[...] De plus, il est ouvert à toute personne ressentant le besoin de réfléchir sur le sens de leur action et leur rôle dans la cité. Les repères, sources d'inspiration et origines du club peuvent être retrouvés par l'intermédiaire de plusieurs auteurs. Parmi eux, on peut citer : Hannah ARENDT Albert CAMUS Cornelius CASTORIADIS Benjamin CONSTANT Martin HEIDEGGER Christopher LASCH Charles PEGUY Paul RICŒUR SENEQUE Alexis de TOCQUEVILLE Politique autrement se situe du côté de la société et de la réflexion intellectuelle. [...]
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