La Poste et la libéralisation du marché postal par l'État

Thèmes abordés

libéralisation, poste, marché, organisations, management, cas, changement, concurrence, performance, productivité, France

Résumé du document

Le marché de La Poste est actuellement en processus de libéralisation, conformément à la réforme définie par l'Union européenne. La fin du monopole des lettres recommandées électroniques a été décidée le mois dernier et la libéralisation du courrier en France sera totale à partir du 1er janvier prochain. Il s'agit d'un changement majeur pour La Poste et qui aura des implications à tous les niveaux. Il faudra qu'elle parvienne à s'adapter à un contexte méconnu, celui de la concurrence, et surtout à se réinventer afin de réussir à assurer sa mission historique tout en trouvant une juste productivité, en prenant compte toutes ses parties prenantes.

Extraits

[...] Il faut donc leur faire voir que La Poste a les compétences et les ressources nécessaires pour que ce changement soit une opportunité et pas une menace. En résumé, La Poste ne peut pas échapper à ce changement qui lui est imposée. Mais, par contre, c'est à elle de trouver le juste milieu entre l'application de ses valeurs historiques, le maintien de son identité, et la performance. Références : LOMBARD, Martine. L'État Schizo, JC Lattès. [...]

[...] Une performance qui ne peut être obtenue sans le maintien de la confiance Pour La Poste, la question de la confiance est un enjeu majeur de sa politique de développement. Premièrement, le contexte de changement actuel peut mettre en cause son rôle d'acteur historique auprès de la société française. Même si actuellement, La Poste est toujours perçue comme une représentante de l'État, cela peut changer, comme on l'a vu dans le cas de privatisation de France Télécom ou d'EDF. Deuxièmement, précisément à cause de son histoire, ses parties prenantes lui sont très attachées, notamment les syndicats et les usagers/clients les plus dépendants comme les habitants des zones rurales. [...]

[...] Le texte adopté au niveau européen prévoit des obligations de service universel. La distribution et la levée du courrier doivent notamment rester assurées au moins 5 jours par semaine et jusque dans les zones rurales ou isolées. Mais la valeur de solidarité de la Banque Postale se vérifie aussi dans le prix unique des timbres, une spécificité nationale pour laquelle la France se bat au niveau européen, et qui devrait être maintenue. Par ailleurs, suite au récent investissement, le gouvernement français a chargé La Poste de garantir un service postal universel (SPU) pour les 15 prochaines années. [...]

[...] Dans ce contexte de recherche de performance, La Poste a misé ces dernières années essentiellement sur deux approches : le time to market et le lean management. Concernant le time to market, l'innovation est devenue un enjeu de différenciation et de captation de clientèle. La nouvelle campagne de marque, par exemple, est axée sur l'innovation : « Qu'est-ce qu'ils ont encore inventé à La Poste ? ». C'est un virage très significatif puisque la dernière campagne, de mai 2009, insistait sur le rôle de La Poste dans la cohésion sociale et territoriale du pays. [...]

[...] Il s'agit d'un changement majeur pour La Poste et qui aura des implications à tous les niveaux. Il faudra qu'elle parvienne à s'adapter à un contexte méconnu, celui de la concurrence, et surtout à se réinventer afin de réussir à assurer sa mission historique tout en trouvant une juste productivité, en prenant compte toutes ses parties prenantes. Pour comprendre les enjeux de cette libéralisation, il faut prendre en considération le statut très particulier de La Poste, dont le changement a été et est toujours source de controverse car il touche la définition du service public. [...]