Il est loin le Maroc des années cinquante, du temps où nous étions producteurs de quelque 5 millions d'hectolitres de vins, avec des vignobles s'étendant de Benslimane jusqu'au Rif. Aujourd'hui, la production ne dépasse pas les 400.000 hectolitres, et la superficie du vignoble de cuve a été divisée par deux en un peu plus de 20 ans: 10.620 ha en 2005 contre 22.100 ha en 1981. Mais qu'importe! Puisque depuis le nouveau millénaire, heureuse coïncidence n'est-ce pas, les vins marocains se font de plus en plus remarquer sur la scène internationale, et se voient décerner de prestigieux prix. Tant mieux! Un véritable travail de fond a été mené autant sur la qualité que sur le marketing. La viti-viniculture, c'est-à-dire la culture de raisin de cuve, pèse de plus en plus lourd dans notre économie. Sans compter les centaines d'emplois qu'elle génère dans certaines régions reculées. Il n'y a certes pas un chiffre précis mettant en valeur la contribution de ce secteur à la valeur ajoutée globale du pays, mais son chiffre d'affaires combiné aux rentrées fiscales qu'il engendre pour l'État, sont à eux seuls des indicateurs assez éloquents. Plus de 1,2 milliard de dirhams de chiffre d'affaires, et surtout plus de 700 millions de dirhams de taxes (vins et spiritueux confondus). Pas étonnant alors que les producteurs de vin soient un puissant lobby... « Leur pouvoir est tel que, dans certains pays, ils ont les moyens de pression nécessaires pour carrément faire basculer un gouvernement », souligne un professionnel.
En France, le vin constitue la deuxième source de devises pour le pays, largement devant le tourisme, et juste après Airbus. Nous concernant, arriverons-nous à hisser ce secteur au point d'en faire un réel levier économique ? En particulier, lorsqu'à l'échelle mondiale certains n'ont que le déclin vinicole à la bouche et que la consommation locale ne dépasse pas un litre par habitat.
[...] D'ailleurs le vin, c'est avant tout une histoire d'hommes, de culture, de mode de vie, mais aussi de terre et de climat. «Développer la notion de terroir constitue une priorité pour nous», ajoute Boris Bille, en caressant les champs de vigne du regard. A quelques mètres du bâtiment principal, une vieille villa avec piscine est actuellement en cours de réaménagement. Elle servira à faire des séances de dégustation, un moment encore plus chaleureux. Thalvin, c'est aujourd'hui environ deux millions de bouteilles par an. [...]
[...] En particulier pour les vins de grande qualité. Il est vrai qu'à la base pour les vins haut de gamme, les grappes proviennent de parcelles qui produisent du raisin de grande qualité, mais ils sont aussi le résultat d'une délicate alchimie entre différents cépages. A l'image du Médaillon rouge, qui est le fruit d'un assemblage entre environ 60% de Cabernet Sauvignon de Merlot et 10% de Syrah. Une composition qui peut varier d'une année à l'autre, d'un millésime à l'autre puisque selon les années, et donc les conditions climatiques, la récolte n'est pas la même. [...]
[...] Tant mieux! Un véritable travail de fond a été mené autant sur la qualité que sur le marketing. La viti-viniculture, c'est-à- dire la culture de raisin de cuve, pèse de plus en plus lourd dans notre économie. Sans compter les centaines d'emplois qu'elle génère dans certaines régions reculées. Il n'y a certes pas un chiffre précis mettant en valeur la contribution de ce secteur à la valeur ajoutée globale du pays, mais son chiffre d'affaires combiné aux rentrées fiscales qu'il engendre pour l'État, sont à eux seuls des indicateurs assez éloquents. [...]
[...] Généralement, lorsque les vins franchissent le seuil de la propriété, le prix échappe complètement au vigneron. Mais est- ce pour autant la loi du marché qui s'applique? Marges producteurs, un secret d'Etat! Au Maroc, la conjoncture a fait en sorte que la plupart, pour ne pas dire la totalité des producteurs possèdent leurs propres plates-formes de distribution, que ce soit directement ou indirectement. Ce qui implique que le prix reste en réalité sous leur contrôle jusqu'à ce qu'ils atteignent le dernier intermédiaire avant le consommateur final. [...]
[...] Mais qui du viticulteur, du producteur ou du distributeur gagne le plus ? Qu'est-ce qui fait le prix d'un vin: le travail, le terroir, la rareté, ou la mode ? Autant de questions qui trouvent leurs réponses (mais pas toujours) aussi bien dans la configuration du secteur que dans le découpage du prix de revient d'une bouteille. Un seul principe, somme toute basique est à retenir: plus le vin monte en gamme, plus la part du prix de fabrication (vinification), de fiscalité et des frais généraux baisse au profit des intrants directs: achat de fût, bouchon, coût du vieillissement, marketing . [...]
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