Alors que l'histoire institutionnelle et culturelle française ne laissait pas présager une telle évolution, la France connaît actuellement une réforme de grande ampleur qui se traduit par l'importation de techniques managériales en provenance des pays anglo-saxons. Luc Rouban, qui s'intéresse aux éléments de transformation qui affectent l'Etat et le pouvoir politique dans un article intitulé « les paradoxes de l'Etat postmoderne », met en exergue l'influence du projet néolibéral qui a conduit « un bon nombre d'Etats occidentaux à entériner de nouvelles formes de gestion inspirées des entreprises privées ». Selon lui, cette « vague de managérialisme » - qui sera ici comprise comme l'idéologie visant à étendre les principes du management à l'organisation publique – a eu pour origine le Royaume-Uni avant de « déferler sur les pays d'Europe du Nord ».
L'introduction du management dans l'organisation publique française est souvent résumée par l'aphorisme : « il faut gérer les services publics comme l'on gère une entreprise ». Cette comparaison est d'autant plus d'actualité sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui a été plusieurs fois qualifié, à tort ou à raison, de Président manager. Il semble alors intéressant de discuter de la différence entre privé et public à travers le prisme du managérialisme.
[...] Et par conséquent, cela se traduit par une transformation de l'organisation publique qui favorise l'indifférenciation entre privé et public par un processus qui est parfois qualifié de privatisation du public. En effet, selon Caroline Vayrou, le management est perçu comme l'apanage du privé ; plus, il est assimilé à la gestion privée. Dès lors, au niveau des représentations sociales, son introduction dans l'administration équivaut à une privatisation de la gestion publique (1995 ; Le Management public : discours et fonctions) . [...]
[...] Le tournant managérial que prend la France conduit-il à une dissolution de la frontière privé/public au profit d'une indifférenciation entre le «public» et le «privé» ? Alors que l'histoire institutionnelle et culturelle française ne laissait pas présager une telle évolution, la France connaît actuellement une réforme de grande ampleur qui se traduit par l'importation de techniques managériales en provenance des pays anglo-saxons. Luc Rouban, qui s'intéresse aux éléments de transformation qui affectent l'Etat et le pouvoir politique dans un article intitulé les paradoxes de l'Etat postmoderne met en exergue l'influence du projet néolibéral qui a conduit un bon nombre d'Etats occidentaux à entériner de nouvelles formes de gestion inspirées des entreprises privées Selon lui, cette vague de managérialisme - qui sera ici comprise comme l'idéologie visant à étendre les principes du management à l'organisation publique a eu pour origine le Royaume-Uni avant de déferler sur les pays d'Europe du Nord L'introduction du management dans l'organisation publique française est souvent résumée par l'aphorisme : il faut gérer les services publics comme l'on gère une entreprise Cette comparaison est d'autant plus d'actualité sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui a été plusieurs fois qualifié, à tort ou à raison, de Président manager. [...]
[...] Viriato-Manuel Santo et Pierre-Éric Verrier affirment, dans Le management public, que cette spécificité repose non pas tant sur la spécificité des outils de management public que sur les caractéristiques mêmes des systèmes publics au regard de leur environnement. Dans cette optique, ils mettent en avant cinq composantes qui permettent de caractériser les organisations publiques et par conséquent de justifier la spécificité du management public. Tout d'abord, les organisations publiques suivent des stratégies induites par la détermination externe d'objectifs d'intérêt général (défense nationale, éducation ) alors que les entreprises privées poursuivent une finalité interne de survie et de développement qui leur laisse une plus grande souplesse de décision. [...]
[...] L'existence d'un management propre au secteur public Contrairement à ce que certains prétendent, le management des organisations publiques est différent du management des organisations privées. Selon Jean-François Auby, vouloir réduire le management des organisations publiques à une simple transposition des règles de management privé revient à oublier les missions fondamentales et spécifiques des organisations publiques Il est certain que le développement du management public s'est accompagné de l'introduction dans les techniques de gestion publique, de techniques et de méthodes développées dans les entreprises privées. [...]
[...] On y apprend que le management public devient la gestion de l'organisation publique lorsque celle-ci connaît une crise de légitimité Plus récemment, dans un Que sais-je intitulé Le management public messieurs Santo et Verrier affirment que l'émergence du management public coïncide avec une crise profonde et insurmontable des services publics. Cette dernière résulte de pressions économiques et budgétaires liées à l'intervention étatique grandissante de l'après-guerre, mais aussi de pressions des usagers de plus en plus enclins à comparer les conditions d'intervention publiques et celles du secteur privé. Le tournant managérial ne peut donc être conçu, dans un premier temps, que comme l'apport de solutions inspirées des méthodes du privé aux défaillances de l'organisation publique traditionnelle. [...]
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