Dirigeant d'entreprise et responsabilité sont deux termes à la mode, que le grand public a tendance à considérer comme antinomiques. Loin de prendre position dans ce débat, ce travail a pour objectif de construire une (ou plusieurs) représentation(s) de ce qu'on pourrait appeler un « dirigeant d'entreprise responsable ». Rapport au temps, aux autres, à l'éthique et à la morale puis à l'environnement sont quatre possibilités qui seront testées au cours de ce travail auprès d'une population de diplômés HEC, à différents stades de leur carrière.
En nous appuyant notamment sur la lecture d'Emmanuel Kant, Hans Jonas et Robert Freeman, qui traitent respectivement des fins et des moyens ainsi que de la hiérarchisation des impératifs (Kant), de l'horizon temporel accru de la responsabilité humaine et du nécessaire changement d'éthique conséquent (Jonas) et de la théorie des parties prenantes dans l'élaboration de la stratégie d'entreprise (Freeman), nous avons construit une enquête visant à tester différentes représentations possibles (...)
[...] En revanche, les HEC n‟estiment pas non plus qu‟attendre l‟action du législateur pour agir est irresponsable, soutenant que les enjeux pour le dirigeant sont multiples et le temps seulement limité, et qu‟il est après tout de la responsabilité directe du législateur de fournir le cadre d‟action du dirigeant et de l‟entreprise FREEMAN, R.E. (1984). Strategic management: a stakeholder approach. Edition. J.Lacaze Mémoire de recherche : le dirigeant responsable Octobre Cahier de recherche Majeure Alternative Management D‟ailleurs des HEC considèrent que le dirigeant a avant tout le devoir de réfléchir à ces questions systémiques, qui ont souvent des implications extrêmement complexes, souvent issues de l‟histoire (inégalités nord-sud, croissance démographique), son action individuelle ou même à l‟échelle de son entreprise ne pouvant à elle seule faire évoluer la situation. [...]
[...] La mission de l‟entreprise reste de proposer un service ou un produit, et si on ne se concentre pas là-dessus, on rien à donner à l‟actionnaire derrière. Le dirigeant J.Lacaze Mémoire de recherche : le dirigeant responsable Octobre Cahier de recherche Majeure Alternative Management d‟entreprise du CAC 40, qui gère l‟optimisation financière, rien à voir avec le dirigeant de PME qui gère les clients et les fournisseurs au jour le jour. - Les salariés : Le dirigeant doit leur montrer l‟exemple. [...]
[...] Les dirigeants ne peuvent plus dire que c‟est le devoir des politiques. On est en train de parler de responsabilité collective. Avant on parlait de partenariat public/privé. Il me semble que la responsabilité consiste à ne plus donner cette responsabilité à l‟Etat. sur-régule, les dirigeants finiront par se plaindre. Si le débat ne se pose pas à un autre niveau, on arrive à des impasses. Comment vouloir à la fois de belles routes et ne pas payer d‟impôts ? Le problème de la société d‟aujourd‟hui est sa surcroissance. [...]
[...] Quand le dirigeant a le choix entre deux possibilités, il va se demander quelle solution apporte le plus de valeur à ses clients. o Les actionnaires : c‟est le point le plus difficile. On a tendance à les considérer comme des personnes inutiles qui profitent du travail des autres. Les actionnaires sont ceux qui permettent à l‟entreprise d‟exister : ils ont prix le risque maximum à un moment donné (et le contrôle minimum). Ils sont des acteurs clés, et il ne fait surtout pas les dédaigner. [...]
[...] Le progrès technologique et ses conséquences engendrent de nouvelles responsabilités L‟histoire de l‟homme a consisté au fil des siècles à développer art et savoir pour se protéger de la nature, jusqu‟à la construction de la cité. L‟éthique traditionnelle anthropocentrique voyait son univers moral limité à l‟horizon d‟une vie humaine et son univers spatial limité aux lieux de rencontres entre les hommes. Ainsi, l‟homme n‟était responsable que de la cité, et pas de la nature. Mais la technologie a mis fin à cette unique proximité pour faire rentrer la responsabilité dans une ère collective. La biosphère devenant vulnérable sous les effets cumulatifs de l‟action humaine, la responsabilité doit nécessairement s‟élargir. [...]
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