“Si la société ne se porte pas bien, le marché ne se portera pas bien et ce sont l'économie et les affaires qui iront mal.” (World Business Council for Sustainable Development, Walking the talk, 2003)
Cette citation du World Business Council for Sustainable Development résume bien ce qu'est la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE). En effet, société, marché, économie et environnement son liés bien plus qu'on ne pourrait le croire, et ce qui affecte l'un, affecte l'autre, et vice-versa. Ainsi, les entrepreneurs ne peuvent se limiter à une recherche effrénée du profit économique car, en agissant ainsi, ils portent atteinte à la société ou à l'environnement, chose qui, à moyen ou long terme, viendra réduire leur propre profit monétaire. Ce Conseil Mondial réunit 170 entreprises internationales autour d'un projet pour le développement durable sur la base des trois piliers que sont la croissance économique, l'équilibre écologique et le progrès social. Le principe directeur est que le développement durable et le monde industriel ne peuvent progresser l'un sans l'autre. Le WBSCD est un bon exemple de la nouvelle ère qui s'ouvre pour la RSE.
Dans le cadre de ce devoir, nous nous poserons la problématique suivante : au regard du développement durable, dans quelle mesure la RSE est-elle l'expression d'un compromis ? Nous verrons dans une première partie en quoi la RSE permet de concilier intérêts économiques et exigences éthiques. Puis, dans une deuxième partie, nous nous intéresserons aux acteurs de la RSE, pour voir comment des intérêts divergents peuvent être conciliés.
[...] La RSE s'analyse comme la responsabilité des dirigeants en relations contractuelles explicites ou implicites avec divers acteurs de la société, soit les actionnaires, les créanciers, mais aussi les salariés, les clients et consommateurs, les fournisseurs, les collectivités, les ONGs Ils doivent gérer des intérêts contradictoires, et parvenir à les concilier. Cette théorie des stakeholders est un des piliers de la RSE. Selon Freeman, un stakeholder est un individu ou un groupe d'individus qui peuvent influer ou être influencés par la réalisation des objectifs de l'organisation Ce sont tous les groupes (personnes, organisations, collectifs) qui se voient affectés par les activités de l'entreprise. [...]
[...] Mais intéressons-nous tout d'abord à l'émergence de cette notion. Dans le monde occidental, le phénomène nait dans un contexte de crise économique et de décadence de l'idéal capitaliste, au début des années 1980, avec l'affaiblissement de l'Etat-Nation et du protectionnisme, et le développement de grandes entreprises multinationales qui eurent des conséquences sociales et environnementales négatives. C'est évidemment dans des sociétés post-industrielles que peut émerger la RSE : c'est une fois que les besoins primordiaux sont garantis que la place est faite aux demandes qualitatives. [...]
[...] A cette occasion, la Charte de développement durable des établissements et entreprises publiques a été signée. Par cette charte, les 33 entreprises publiques signataires s'engagent à définir leurs propres défis et objectifs en termes de développement durable et à les traduire dans leur politique, leurs projets et leurs pratiques de management. De plus, les conséquences sociales et environnementales de leurs activités doivent désormais être indiquées dans leur rapport annuel d'activité. Représentant au total quelque 1,5 million de salariés, les entreprises signataires réunissent des entreprises et agences nationales (RATP, France Télévisions, Groupe La Poste), ainsi que des établissements locaux (Chambre de métiers et de l'artisanat de Meurthe-et-Moselle, chambre de commerce et d'industrie de Saint-Etienne, etc.). [...]
[...] SECONDI Jacques, Green Business, se mettre au vert Le Nouvel Economiste avril 2009 WINDSOR D., Corporate Social Responsability: three key approaches Journal of Management Studies 2006/01, p. 93-114 Ouvrages CAPRON Michel et QUAIREL Françoise, La responsabilité sociale d'entreprise, Paris, La Découverte ROMERO Fernando, Libertad y Responsabilidad empresarial dans Hernando de SOTO y Stephan SCHMIDHEINY, Las nuevas reglas del juego. Hacia un desarrollo sostenible en América Latina, Santafé de Bogota, Ed. Oveja Negra SACQUE Anne-Marie, Atlas mondial du développement durable, Paris, Ed. Autrement SAINTENY Guillaume, La responsabilité sociétale des entreprises : demande de la société ou exigence du marché ? [...]
[...] Toutefois, cet idéal n'est malheureusement que peu présent dans la pratique. Nombreux sont les débats qui naissent autour de cette notion polémique qu'est la RSE dès qu'il s'agit de la mettre en pratique. La démarche et ses outils sont souvent critiqués en raison de l'opportunisme supposé de certains entrepreneurs. La RSE est vue comme une mode, une façon de se faire bien voir et de se construire une bonne image de marque auprès de la société civile (clients, ONGs, etc.). [...]
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