Une entreprise est avant tout une organisation économique : unité de production de richesses, système économique et social ouvert (sur son environnement), finalisé (par des objectifs), régulé (par ses processus de direction et de décision), et structuré en sous-systèmes en interaction. En son sein et plus spécifiquement interviennent de nombreux acteurs (dirigeants, actionnaires, salariés, forces publiques,…), qui cherchent à peser sur les objectifs de l'entreprise, qui tentent d'influencer selon leurs vues la stratégie de l'entreprise.
S'il peut être ressenti au travers de la division du travail, le pouvoir se manifeste surtout par la capacité de décider en dernier ressort. Dès lors, comment se déroule le processus de décision ? Qui choisit ? Qui dirige ? Qui détermine la politique de l'entreprise ?
[...] En bref, qui détermine la politique de l'entreprise ? Si ce pouvoir de décision a longtemps été mal distribué et source de litiges, la situation tend à s'harmoniser dans la prise en compte de la communauté des intérêts des protagonistes. D'une répartition conflictuelle, mais hiérarchisée du pouvoir A. Une multitude d'acteurs en présence et en lutte Des organisations de natures diverses Les entreprises sont des corps variés qui peuvent être classés selon des critères juridiques (type de propriété, personnalité juridique entreprise individuelle ou sociétaire) aussi bien qu'économiques : selon la taille (effectifs, chiffre d'affaires, valeur ajoutée ) et le domaine d'activité (secteur/branche) notamment. [...]
[...] Dans www.capitalisme.fr, Alain Minc constate l'usure du modèle managérial et le passage à un capitalisme patrimonial dominé par les actionnaires et la toute-puissance du capital Ce mouvement, lié au renouveau libéral des années 1980 et poursuivit depuis met en avant la notion de corporate governance (traduit en français sous le terme de gouvernement d'entreprise selon laquelle le manager prend en compte dans ses menées les volontés des actionnaires, le profit en premier lieu. Ce phénomène est partiellement lié à l'émergence des fonds de pension, qui sont désormais des partenaires actifs de la gestion et du contrôle interne et non plus des sleeping partners et au renforcement de contre-pouvoirs internes et externes. Des contre-pouvoirs. [...]
[...] Qui détient le pouvoir dans l'entreprise? Depuis Les Affaires sont les Affaires d'Octave Mirbeau, jusqu'aux Directeurs de Daniel Besse, en passant par les pièces de Jean-Luc Lagarce et Michel Vinaver, le monde de l'entreprise et en particulier ses sommets a souvent constitué un sujet d'inspiration aux observateurs de leur temps que sont les dramaturges. Rien d'étonnant à cela : avec ses rapports humains et ses conflits de pouvoirs, la firme est un microcosme de la société, qui fonctionne selon des mécanismes stéréotypés, et qui fait l'objet de recherches spécifiques, notamment de la part de la sociologie des organisations. [...]
[...] Ainsi les représentants des actionnaires américains de Vivendi. - Les possibilités de pression des actionnaires minoritaires sont nombreuses : ligués en associations (telle l'ADAMI de Colette Neuville), ils peuvent attaquer l'entreprise en justice, sanctionner les dirigeants par vote lors de l'AG (Eurotunnel), orchestrer des campagnes de presse (Messier dénonce le rôle du Monde dans sa chute). B . dont les modalités restent à améliorer Les instruments d'une nouvelle gouvernance La répartition verticale et horizontale du pouvoir et la motivation aux objectifs poursuivis selon des modalités plurielles : contrats incitatifs pour les dirigeants (stock-options) et pour les employés (épargne salariale) concertation : implication des cadres, réunions, cogestion selon le modèle allemand Des propositions pour un modèle plus sain. [...]
[...] Dans la pratique, les actionnaires des grandes sociétés n'exercent presque aucun contrôle : ils sont trop dispersés pour s'opposer aux décisions des dirigeants en place, et selon la théorie de l'agence, le mandant principal n'a ni l'information ni les moyens de contrôler (sans frais supplémentaires) l'action de son mandataire l'agent La prédominance managériale Malgré son AG (Assemblée générale : Réunion des actionnaires d'une entreprise, tenue selon une périodicité fixe, pour approuver les comptes et statuer sur certaines orientations proposées par le conseil d'administration) souveraine et ses administrateurs munis d'un mandat révocable ad nutum (à tout moment et sans motif), le régime démocratique des sociétés aboutit au triomphe d'une petite minorité de capitalistes ; cette démocratie s'achève en ploutocratie. »(G.Ripert) De fait, les administrateurs et dirigeants des SA ont le pouvoir légal de prendre les décisions. La fonction de direction - qui correspond à la fonction administrative définie par H.Fayol - consiste à prévoir, organiser, coordonner, contrôler tâches que les actionnaires peuvent difficilement assumer seuls. Dès 1932, Berle et Means constataient une dissociation entre possession et pouvoir, accentuée selon J.K. Galbraith par les impératifs organisationnels et technologiques. [...]
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