Le terme éthique renvoie aux principes directeurs dictant la conduite d'une personne ou d'un groupe de personnes. Plus particulièrement, il s'agit de normes sur lesquelles se fondent les décisions et les comportements. Une décision qui fait référence à l'éthique comprend toujours des jugements normatifs.
Dans cette optique, manager par l'éthique revient à rassembler les hommes de l'entreprise autour de valeurs collectives qui feront la force de cette entité et l'unanimité auprès des salariés. Désormais, les décisions et les choix réalisés par l'entreprise ne répondent pas uniquement à des critères économiques, mais sont également déterminés par des préférences de valeurs. Une entreprise qui réussit durablement s'appuie surtout sur sa capacité à faire travailler efficacement ses collaborateurs ensemble, autour de nouvelles valeurs fédératrices.
Divers sondages effectués auprès de chefs d'entreprises ont révélé que les intentions des dirigeants en matière d'éthique étaient plus fortement influencées par leurs intentions personnelles que par les pressions du milieu ou les caractéristiques organisationnelles. On peut alors s'interroger sur le rôle de la direction générale dans la promotion de l'éthique au sein de l'entreprise, et sur sa capacité à savoir identifier les problématiques et y répondre. Dans cette voie, les valeurs mises en avant par le dirigeant seront un véritable guide pour les parties prenantes et les décisions qu'elles seront amenées à prendre. L'origine culturelle du chef d'entreprise semble donc avoir une importance capitale dans la manière d'intégrer une dimension éthique dans le management.
Mais cette référence à l'éthique n'est pas seulement le fait du dirigeant. Les entreprises éprouvent de plus en plus le besoin de disposer d'une référence culturelle commune. Il existe une véritable croyance managériale dans l'influence que peuvent avoir les valeurs pour promouvoir les comportements éthiques. Alors, la question est de savoir comment l'entreprise peut adapter en permanence son mode de gouvernance des hommes à des valeurs plus qu'à une logique de productivité, et en faire une référence dans les prises de décisions de chaque individu de l'entreprise.
[...] Prenons l'exemple de France Telecom qui impose à ses salariés de signer un document éthique. L'entreprise peut donc demander à ses collaborateurs de s'engager par signature à respecter scrupuleusement les règles décrites dans le document éthique. Cette certification répond à une double préoccupation. D'une part, elle attire l'attention du destinataire sur l'importance que l'entreprise attache au respect des règles de conduite dans les affaires et sur les mesures que, dans le cadre de la législation du travail, elle se réserve de prendre en cas de violation de ces règles. [...]
[...] La société se voit ensuite attribuer une note représentée par une couleur dans chaque domaine. Les résultats sont représentés sur une échelle de 4 niveaux allant du rouge pour une société indifférente, au bleu pour une société engagée. L'objectif est de permettre à la société d'identifier ses points faibles et de déterminer par la suite une stratégie, afin de progresser. L'action sociale de la société est mesurée au regard de la règlementation en vigueur et des performances des concurrents grâce à des indicateurs et à de nombreuses informations d'origines variées. [...]
[...] Or les consommateurs ne s'y trompent pas. Une étude réalisée par Ipsos à la demande de Sofinco démontre que seulement 36% des Européens ont confiance en la sincérité des engagements éthiques des entreprises. Parmi les sociétés adhérentes au Global Compact de l'ONU 44% sont restées inactives contrairement à leurs engagements. Certains commentateurs considèrent qu'aux Etats-Unis la RSE (Responsabilité sociale de l'entreprise) relève du simple phénomène de mode et que les dirigeants n'y croient pas. En France, seul l'article 116 (L.225-102 du Code de commerce) de la loi sur les Nouvelles Régulations Économiques (NRE) du 15 mai 2001 impose aux sociétés cotées le reporting des conséquences sociales et environnementales de leur activité dans leurs rapports annuels. [...]
[...] Les entreprises multinationales ont été les premières à voir leur marge de manœuvre réduite suite à la pression morale et à la mobilisation de l'opinion publique. Au cœur de ce changement d'attitude se situe le rôle fondamental et croissant de la réputation et de la confiance. Ainsi, l'image externe de l'entreprise doit être mieux maîtrisée auprès des différents publics, y compris les salariés. Aux Etats-Unis, les scandales financiers tels que Enron, Worldcom ou Tyco ont largement terni l'image des compagnies américaines et de leurs dirigeants. Désormais, le Sarbanes Oxley Act leur impose transparence et sincérité des comptes. [...]
[...] La mise en place d'un management par l'éthique, complet et intégré Plus qu'une logique économique, l'entreprise a son mode personnel d'organisation et de production qui lui permet d'être compétitive. Mais face à des collaborateurs de plus en plus exigeants, elle est obligée de trouver de nouveaux modes d'aménagement qui répondent tant aux soucis de productivité qu'aux attentes des parties prenantes. En effet, l'entreprise se doit aujourd'hui de prendre en compte l'environnement extérieur, tout en remotivant ses collaborateurs. A l'heure actuelle, il semble que les valeurs de solidarité, d'échange et de transparence prennent le pas sur la logique purement économique de profit. [...]
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