La prise de décision s'articule autour de multiples critères comme le niveau de structuration du problème (structuré, semi-structuré ou encore non structuré), la collégialité (nombre d'acteurs participant à la prise de décision), le niveau hiérarchique (niveau stratégique, intermédiaire ou simplement opérationnel) et enfin le degré d'urgence de la prise de décision et les risques encourus. Cette complexité des paramètres a donné naissance à de nombreuses théories qui peuvent se regrouper en différentes approches distinctes.
L'approche classique ou encore rationnelle peut s'apparenter aux raisonnements micro-économiques avec son acteur l'homoeconomicus qui fonde ses raisonnements sur sa rationalité. Ainsi, la prise de décision peut être considérée comme la recherche, puis le choix d'une décision optimale. L'homoeconomicus va maximiser son utilité sous certaines contraintes connues (financières, techniques, etc.…) afin de dégager la meilleure décision et d'écarter toutes les autres possibilités moins avantageuses. Cette théorie utile pour comprendre les mécanismes de base du raisonnement individuel n'en reste pas moins très éloignée de la réalité. En effet, même si cette approche conviendrait dans certaines situations très simples en avenir certain et sous contraintes connues et maîtrisables, peu de décision dans la vie professionnelle ou personnelle laisse un horizon de pilotage aussi net et précis. La plupart du temps les risques sont peu connus et deviennent des incertitudes car aucune probabilité et autres statistiques peuvent nous orienter.
C'est dans cet état d'esprit qu'est apparu l'homosociologicus ou encore un individu complexe avec une rationalité limitée qui doit prendre des décisions dans des situations confuses et un environnement incertain. Cette approche connue comme l'approche cognitive va tenir compte de nouveaux facteurs propres à l'individu comme son manque partiel d'informations et autres données sur le futur et les conséquences de ses actes. Ainsi, comment l'individu va-t-il prendre le risque de faire un choix dans un tel contexte ?
Il paraît évident que des étapes dans le processus décisionnel vont émerger afin de schématiser le raisonnement intérieur que la plupart des personnes vont avoir face à une prise de décision. La détermination du problème passera par une première étape de collecte d'information afin de disposer des meilleurs outils d'analyse, puis une deuxième partie axée sur le traitement de ses informations afin de perfectionner son pilotage et de clarifier l'horizon, et une troisième étape sur l'ébauche de solutions potentielles. Pour finir, ce raisonnement va se concrétiser par une prise de décision et une dernière étape d'analyse du feedback et des effets de la décision.
Ce raisonnement semble être sans faille, cependant comment expliquer que certaines personnes prennent les bonnes décisions sans passer par toutes ces étapes ?
En effet, comment pourrait-t-on traduire ce phénomène si particulier de l'intuition où des personnes font des choix parfois très importants sans un raisonnement préalable. Le raisonnement est-il vraiment absent ou est-il seulement rapide et quasi-instinctif ? si tel est le cas, quels critères permettent de sauter des étapes dans le processus décisionnel (notamment la collecte d'informations et son traitement) pour passer directement à la prise de décision ? Ces gens sont-ils fous ou font-ils preuve d'une véritable analyse inconsciente mais réelle ? C'est dans cette problématique de vouloir comprendre le phénomène de l'intuition dans la prise de décision que nous allons étudier les théories et les auteurs qui abordent ce sujet (Simon, Jung, le rôle de l'inconscient, de l'expérience…) ainsi que son cadre d'application (étude ethnologique et autres analyse de cas classique d'utilisation de l'intuition…) et sa pertinence actuelle (au travers d'études sur le cerveau). Nous conclurons finalement par un exemple précis afin de finir d'argumenter cette recherche.
[...] La place de l'intuition dans cette décision L'idée d'Emile de Girardin d'introduire de la réclame dans la presse pour diminuer le prix d'abonnement du journal et d'instaurer un nouveau genre littéraire est partie d'une simple intuition. Cette intuition s'avérera géniale et modifiera le monde de la presse et sera le fondement de la presse moderne. Nous allons tenter d'étudier à l'aide des informations recueillies sur Emile de Girardin, du contexte et des théories, le rôle de l'intuition dans cette décision totalement innovante. L'intuition d' Emile de Girardin jouera un rôle crucial lors de la prise de décision. [...]
[...] Ainsi, les journaux se multiplient et se diversifient, s'enrichissent de nouveaux thèmes et de nouvelles rubriques. La presse d'opinion cède alors la place à la presse d'information qui connaît vers la fin du XIXe siècle, un véritable âge d'or. Presque simultanément des journaux populaires naissent aux Etats- Unis et en Grande-Bretagne. Ceux-ci sont également vendus à un prix défiant toute concurrence et de par la généralisation du roman-feuilleton, des comics ou encore des nouvelles à sensation, atteignent des tirages très importants. Aux Etats-Unis, c'est James Gordon Benett qui développe ce type de journalisme. [...]
[...] Donc une organisation trop bureaucratique ne favorise pas l'intuition car elle ne favorise tout simplement pas la créativité et la marge de manœuvre. Tout est contrôlé et les managers sont soumis à bien plus de pressions que dans une entreprise familiale dans le sens où chacune de leurs actions et décisions seront jugées voir sanctionner par le conseil d'administration ou les actionnaires. Agor préconise également une structure ouverte et flexible pour multiplier les choix intuitifs qui s'avèrent bien souvent un élément positif de la performance d'un manager. [...]
[...] Ainsi l'intuition se greffe dès la première étape du processus décisionnel dans le recueil de l'information dans le sens où l'information dont on dispose inconsciemment va se traduire par une décision intuitive qui permet de sauter cette étape du recueil de l'information. Cependant le raisonnement ne s'arrête pas là puisque l'intuition pousse la capacité humaine très loin. En effet, comme nous l'avons vu le traitement de l'information peut également se faire intuitivement et devenir une étape tout aussi obsolète. En résumé, l'individu intuitif aura pris une décision selon deux possibilités. [...]
[...] Nous savons à présent que l'intuition est liée à l'inconscient. C'est un facteur qui permet de brûler les étapes de la prise de décision classique : notamment les étapes de collecte et de traitement de l'information. Contrairement aux idées reçues qui laissent penser que l'intuition n'est pas un raisonnement, nous savons désormais que l'intuition est un processus non logique mais pertinent. Ce processus est juste inconscient ce qui lui donne cet aspect de rapidité et de décision instinctive. Nous savons aussi que l'intuition puise sa force dans les informations que notre cerveau a mémorisées. [...]
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