La question du management interculturel est donc au centre de sa réussite. Symbolisée par les couleurs bleu et jaune, son héros le fondateur Ingvar Kamprad, par ses rituels de « pots » dans l'entreprise ou encore des valeurs affichées comme l'égalité ou le naturel, la firme Ikea, pour devenir le « premier vendeur de meubles de la planète », a dû adapter sa conception du management, influencée par les méthodes suédoises pour développer une culture d'entreprise voulue transnationale.
En effet, nous l'avons compris, le modèle d'Ikea est celui de l' « organisation comme culture », si l'on reprend les métaphores organisationnelles développées par Gareth Morgan (Les images de l'organisation). Il s'agit de mettre en place des valeurs partagées par tous les membres de l'entreprise, un système de significations communes. Chez Ikea cette culture d'entreprise est très présente, provoquant parfois des polémiques, comme on peut le voir au travers de l'originalité de ses méthodes de recrutement.
[...] L'individualisme se traduit par une orientation fondamentale vers soi même, c'est-à-dire que dans ces sociétés l'intérêt individuel prime sur les intérêts du groupe. Alors qu'à l'opposé le collectivisme est une orientation fondamentale vers des buts et des objectifs communs, l'intérêt du groupe passe donc avant les intérêts personnels. L'indice de degré d'individualisme est généralement fonction du développement technique et du degré de richesse, les pays les plus riches sont par conséquent les plus individualistes. De plus il dépend aussi de facteurs historiques, par exemple l'influence de Confucius sur tous les pays d'Asie orientale joue en faveur du maintien du collectivisme. [...]
[...] L'accent est mis sur le travail en équipe facilité par des relations entre les individus simples et directes, associé à un certain paternalisme et à une harmonie (c'est-à-dire une atmosphère de travail sans conflits). Ainsi l'entreprise Ikea perpétue ses traditions collectivistes scandinaves même en France. IV/ Masculinité vs. Féminité La Suède, dont l'entreprise IKEA est originaire, et la France sont deux pays dont la culture est à tendance féminine, selon Hofstede. Cependant, son modèle étant relatif, et dans le cadre d'une analyse comparative, nous montrerons que la culture suédoise a une tendance féminine plus développée que la culture française. Nous essaierons de voir comment ces différences peuvent se retrouver au sein de l'entreprise. [...]
[...] Concernant l'entreprise, les Français attendent donc plutôt des plans à respecter, et une prise en compte de la formation (qui est l'attestation administrative d'un niveau de compétence) lors du recrutement. Au contraire, la Suède comme les autres pays scandinaves, n'a besoin que d'un faible contrôle des incertitudes. Les Suédois prennent plus facilement des risques personnels. L'accent est plutôt mis sur les innovations et sur l'adaptation que sur le respect des règles et des plans établis à l'avance. Dans l'entreprise, les Suédois favorisent donc plus l'adaptation, et prennent davantage en compte les compétences directement testées lors du recrutement. [...]
[...] Les relations sont simples et directes. Chaque collaborateur est encouragé à prendre des initiatives et à proposer de nouvelles solutions Il s'agit de mettre en commun toutes les forces, indépendamment de la force physique, donc du sexe ou de l'âge, ou de la provenance. Les femmes enceintes bénéficient de quatre mois de congés maternité payés et les pères d'une semaine. Il n'y a pas de stagiaires. Au sein des entreprises Françaises, dont les valeurs sont plus masculines, la prise en compte de la vie personnelle des employés (congés pour les femmes enceintes, conditions et possibilités de retour en entreprise), le travail d'équipe, sont des aspects moins présents. [...]
[...] Nous avons pu constaté que l'implantation en France de l'entreprise Suédoise IKEA, a donné lieu à la rencontre de deux modèles organisationnels, qui au lieu de fusionner ont abouti à la création d'une filiale IKEA en France et non à un esprit IKEA Français ».En effet, le groupe n'a pas cherché à changer ses principes d'organisation en fonction de la culture organisationnelle du pays d'installation. En France, l'implantation a été plus ou moins un succès car l'image suédoise conservée par le groupe bénéficie d'un accueil favorable en France, où les pays scandinaves sont considérés comme des modèles sociaux. L'implantation future d'IKEA à Tokyo au Japon risque cependant de poser certains problèmes plus difficiles à résoudre. En effet en France, même si la culture d'entreprise, s'apparente plus à une culture masculine, comparativement à la culture Suédoise, les modèles montrent certaines ressemblances. [...]
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