L'origine culturelle du dirigeant a une influence déterminante dans le choix qu'il fera d'intégrer une dimension éthique au sein de son entreprise. C'est ainsi que, depuis une vingtaine d'années, de nombreux dirigeants français ont été fortement influencés par la pratique de l'éthique des entreprises américaines et ont eux-mêmes souhaité engager leurs groupes sur un certain nombre de principes sociaux, environnementaux ou économiques. Aujourd'hui, ce sont quasiment toutes les sociétés cotées au CAC 40 qui font référence à l'éthique (L'Oréal, Carrefour, Bouygues, Lagardère,..).
En effet, on assiste à un certain déclin de la notion de devoir et de responsabilité dans le travail, mais aussi plus largement à une perte de repère des individus dans la société. La crise financière qu'a connue le marché boursier suite à des affaires comme celle de Vivendi Universal a provoqué une certaine suspicion à l'égard des entreprises. En outre, les phénomènes de déréglementation et de libéralisation économique perturbent les travailleurs, mais aussi les consommateurs. Ils sont donc à la recherche de valeurs sur lesquelles se reposer. Il devient alors nécessaire de créer des règles qui sont autant de repères pour guider l'employé dans le cadre de son travail que de valeurs pour redonner confiance aux consommateurs. L'éthique n'est donc pas qu'un phénomène de mode, mais, pour le chef d'entreprise, une préoccupation qui s'inscrit dans le cadre de la politique générale de l'entreprise.
La nécessité avouée de la réflexion éthique conduit à une démarche de formalisation. On entend par la formalisation éthique le fait de poser explicitement, par écrit, les idéaux, valeurs, principes et prescriptions de l'entreprise. La formalisation permet de poser le cadre de référence pour la prise de décision qui vient combler le vide observé plus haut. Nous sommes actuellement dans une ère où l'éthique formalisée a une importance considérable puisqu'elle va constituer le socle des rapports internes et externes de l'entreprise.
[...] Nous sommes actuellement dans une ère où l'éthique formalisée a une importance considérable puisqu'elle va constituer le socle des rapports internes et externes de l'entreprise. La généralisation de la formalisation éthique à l'initiative des entreprises, notamment multinationales, connue ces dernières années suscite une série d'interrogations. Effectivement, on peut se demander quelle est la motivation de la formalisation . Quelles en sont les attentes ? Quels sont les outils de la formalisation ? Quel est le contenu des documents éthiques ? Qui décide de formaliser l'éthique ? [...]
[...] En outre la formalisation de l'éthique permet de réguler le comportement des salariés entre eux sur le lieu de travail. Les codifications décrivent un modèle de comportement que doit adopter chaque employé. Par exemple, le code déontologique de l'entreprise Cisco interdit les menaces y compris l'utilisation d'un langage injurieux, irrespectueux ou vulgaire. Encore, tout harcèlement sexuel créant une ambiance de travail intimidante n'est pas toléré au sein de cette entreprise (document 3). Enfin, la formalisation de l'éthique peut représenter un élément de stabilité visant à faire face aux changements permanents qui affectent la vie des organisations. [...]
[...] Le processus de formalisation est donc supervisé par la direction générale qui intervient fortement dans la phase d'élaboration Une fois la politique éthique définie, il faut la mettre en œuvre au sein de l'entreprise. Pour cela, l'entreprise doit se charger de diffuser les documents éthiques La diffusion des documents éthiques Dans la plupart des entreprises, c'est le département des ressources humaines qui a la charge de diffuser les documents éthiques. Les entreprises françaises ont plutôt tendance à communiquer leur éthique en priorité aux cadres qui sont chargés de faire descendre l'information aux autres collaborateurs. [...]
[...] Les codes de conduite vont reprendre des domaines dits sensibles pour les entreprises tels que la divulgation d'informations confidentielles, les conflits d'intérêts, les délits d'initiés, les actes de corruption. Les conduites à suivre le sont essentiellement vis-à-vis de l'extérieur : partenaires commerciaux, concurrents ou pouvoirs publics. PUBLICIS, France TELECOM, SHELL ou encore CISCO se situent sur ce terrain là. Le code de conduite de PUBLICIS est le plus contraignant et l'on constate que le verbe DEVOIR est usité très régulièrement pour évoquer les exigences de l'activité ou encore les obligations. FRANCE TELECOM a une approche moins rude des obligations, une approche plus préventive. [...]
[...] A l'inverse, ces documents ne peuvent évoquer qu'un seul sujet. Par exemple, la charte éthique de LA HALLE Groupe ANDRE (document ne traite que du sujet social (conditions de travail, travail des enfants, principe de non-discrimination) et celle de la Société LAFARGE (document n'évoque que les préoccupations liées à l'environnement et à sa protection zéro déchets politique environnementale, écologie, Ces documents ont vocation à mobiliser autour d'une cause qui va du respect de l'environnement au développement de l'entreprise. Si ces documents sont moins détaillés que les codes de conduite c'est pour la simple et bonne raison qu'ils sont destinés au grand public et font partie intégrante de la communication externe de l'entreprise. [...]
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