Si un tel titre pouvait, de prime abord, laisser entrevoir une quelconque connotation méliorative vis-à-vis de l'« Ethique professionnelle », il se révèle d'avantage comme un fervent pourfendeur des turpitudes d'une gouvernance globale devenue ingérable. Toutes croyances envers les vertus du capitalisme moderne, ne signifient en aucun cas se réfugier dans la facilité ou le repli sur soi. C'est bien au contraire dans sa diversité et dans son ouverture qu'un tel système économique est à même de nous dévoiler toutes ses vertus. Si le capitalisme n'est pas apte à s'autogouverner, s'il ne nous délivre pas toute sa quintessence de lui-même, ce serait à nous de lui donner un fil directeur. Ce fil, à cheval entre valeurs et codes de conduite apparaît depuis quelques années sous le nom d'« Ethique professionnelle ». Ceci incline dès lors à nous demander en quoi l'« Ethique professionnelle » répond-elle à nos attentes, et dans quelle mesure est-elle viable ? »
[...] L' Ethique professionnelle se pose comme une réponse à un besoin professionnel nouveau. Mais quel est précisément ce besoin et comment y répondre ? Tout d'abord, l' Ethique professionnelle doit être à même de répondre à des situations alambiquées. Le scandale de la compagnie Enron est un très bon exemple de la complexité, du flou et de la subjectivité qui règne sur le monde des affaires internationales. Si l'on y regarde de près, on n'y dénote finalement rien d'outrageusement d'extraordinaire. [...]
[...] Pour cela, l'éthique professionnelle ou non pose la question du mode de vie à entrevoir dans une société donnée. L'important reste donc la remise en question, la critique de ce qui est et, in fine, la projection dans l'avenir. Si l' Ethique professionnelle est une invite à nous pencher sur notre devenir, nous devons également nous pencher sur le devenir de cette éthique. En effet, si l' Ethique professionnelle est perçue comme une morale qui n'en est pas une, comme une justification morale de la recherche d'un profit constant, il relèverait néanmoins de la gageur de tourner en dérisions les questions de l'exemplarité de l'éthique pratiquée, de l'irréprochabilité des chartes déontologiques ou encore du lien entre l' Ethique professionnelle et le profit. [...]
[...] L' Ethique professionnelle semble donc promis à un bel avenir, même si celle-ci évolue en marge d'une morale passée. Sans jamais parvenir ni à l'infirmation ni à la confirmation des préjugés qui lui sont liés, l'« Ethique professionnelle trouve néanmoins sa place dans notre société. S'il est indéniable que sa promulgation au rang de bras droit du capitalisme est liée aux dérives de ce dernier, il n'est en rien moins sûr que l' Ethique professionnelle parvienne à contenir ces dérives. [...]
[...] Mais la genèse de Ethique professionnelle est-elle réellement intrinsèque à ces principes ? Chacun n'est-il pas le maître de ses propres règles en matière d'éthique a fortiori lorsque les intérêts professionnels vont à l'encontre de sa propre morale ? L' Ethique professionnelle n'est-elle pas avant tout une aide à la prise de «bonnes décisions, une invite à la réflexion? Alors, s'il peut aller de soi que la promotion de ces valeurs est globalement bénéfique aux sociétés, ces dernières ne seront pas moins bafouées par une pléthore d'agents économiques. [...]
[...] Mais ne nous y méprenons pas, l' Ethique professionnelle ne se précipita pas d'elle- même sur le devant de la scène. En effet, il faudra attendre que de nombreux abus et dérives soient révélés - lors des scandales Enron, Parmalat, Tyco ou Worldcom par exemple. Ces écarts de conduites ont été dévoilés tardivement en raison d'un manque de visibilité en matière de valeur boursière des sociétés côtées en bourse. La valeur des entreprises est aujourd'hui fonction de leur chiffre d'affaires. [...]
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