La gestion est la science qui étudie les organisations productives dans leurs décisions, leurs informations, leurs plans et leurs stratégies. Parler d'éthique en gestion est une absurdité pour certains observateurs parce que le monde des affaires n'obéirait qu'à la loi du profit. Cependant, de plus en plus de professionnels s'intéressent à la réflexion éthique appliquée à l'entreprise. En effet, les entreprises sont tenues, de plus en plus, de justifier leurs moyens d'action et la finalité de leurs activités. L'éthique est une dimension transversale qui peut pénétrer tous les domaines d'activités de l'entreprise. Cette émergence de l'éthique dans la gestion a le mérite de poser des questions fondamentales à propos de des responsabilités de l'entreprise à l'égard de ses partenaires et de la société. Les décisions de l'entreprise n'obéissent pas seulement à des finalités et à des contraintes économiques. Les choix sont donc déterminés non seulement par des éléments relevant de la rationalité économique mais aussi des préférences de valeurs.
Pour quelles raisons les gestionnaires doivent-ils s'intéresser à l'éthique ? D'un point de vue éthique, le rôle de l'entreprise est-il seulement d'enrichir les actionnaires ou doit-elle chercher à satisfaire les attentes de toutes les parties prenantes qui ont un intérêt dans l'entreprise ? Comment intégrer la dimension éthique dans l'entreprise ? Quelles sont les contraintes auxquelles se heurtent les entreprises qui s'engagent dans un processus de formalisation éthique ?
L'entreprise trouve un intérêt à s'engager dans une pratique éthique, en utilisant la responsabilité comme outil de gestion, mais l'adaptation du système organisationnel à des normes, des règles ou des valeurs morales présente de nombreuses difficultés (problématique).
Pour étudier les problèmes soulevés par l'éthique dans le domaine de la gestion, nous montrerons dans une première partie les enjeux que représente l'éthique pour la gestion de l'entreprise, puis dans une deuxième partie, que les moyens utilisés pour gérer l'éthique se heurtent à des contraintes (plan).
[...] De même cela ne permet pas de savoir ce que l'on n'a pas le droit de faire. Il est tentant pour l'entreprise de disposer d'un document formalisé rapidement. Cela permet de ne pas s'éterniser dans discussions longues mais le problème est que les employés auront des difficultés à s'approprier un tel document. Les employés doivent internaliser les nouveaux modèles comportementaux ce qui demande du temps. D'un autre côté, choisir d'organiser un large débat interne sur la démarche éthique risque de d'aboutir à des discussions interminables. [...]
[...] Une telle attitude reflète, sans aucun doute, les spécificités du système de gouvernance français. D'une part, notre tradition fait qu'il est délicat de légitimer l'éthique comme discipline de management sans référence philosophique. Or cela revient à voir l'éthique comme un questionnement réservé à la conscience intime de chacun que comme une règle normative, d'où la prédominance de l'aspect informel. D'autre part, la légitimité de l'entreprise à aborder la question éthique (surtout sous la forme de normes) est loin d'être établie. [...]
[...] Dans ces entreprises, les documents élaborés sont imprégnés de la philosophie des fondateurs. Les principes éthiques sont transmis de générations en générations, et font la réussite de l'entreprise. La stabilité de valeurs énoncées n'empêche pas les entreprises de s'adapter aux mutations de l'environnement. Le groupe IBM sous l'impulsion de son nouveau PDG L.Gerstner a entrepris une refonte de ses principes éthiques au début des années 90. Ainsi, la tradition de plein- emploi, sorte de contrat moral qui incarnait sa culture, ne pouvait plus être respectée. [...]
[...] L'introduction de principes éthiques suscite des réactions mitigées. Il est dans doute plus facile de rédiger un document éthique que de le faire vivre dans l'organisation. Il peut de ne pas correspondre aux attentes des collaborateurs ce qui nuit à la confiance partagée. De plus dans un contexte de restructuration et de rationalisation des activités, la résistance au changement peut prendre de l'ampleur. En période de licenciement, l'adhésion à l'éthique est interprétée de façon suspicieuse, parce que la direction générale veut cacher des affaires douteuses. [...]
[...] L'entreprise ne peut pas fonctionner durablement dans le mépris, l'opacité, sans subir les conséquences de ses actes. L'éthique dans ce cas, lui permet dans un environnement social et politique en constante mutation d'anticiper les rapports de forces complexes impactant directement sur ces activités. II La gestion de l'éthique dans l'entreprise : un processus d'intégration qui se heurte à des contraintes A L'intégration de l'éthique dans la gestion de l'entreprise Le rôle de la direction générale dans le processus: un rôle nécessaire mais impliquant La place que doit occuper l'éthique dans l'entreprise relève surtout de la direction générale qui trouve là le moyen de faire converger les intérêts de toutes les parties prenantes. [...]
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