Ethique des affaires : Qu'est-ce que la conscience professionnelle ?

Résumé du document

La « conscience professionnelle » est une locution qui a pour acception courante la définition suivante. Avoir une conscience professionnelle correspond au soin que l'on porte à faire son travail, on dit de quelqu'un qu'il est consciencieux ou scrupuleux ou encore qu'il fait preuve de professionnalisme. La conscience professionnelle est une qualité recherchée par les recruteurs, ceux-ci entendent par « conscience professionnelle » : la ponctualité, l'assiduité, la disponibilité ou bien le sens du sacrifice pour l'entreprise. Cependant, nous pourrions qualifier de sens « faible » cette acception, car il semble que la locution revêt dans son sens littéral un sens qui n'est pas traduit par la définition précédemment donnée.

Extraits

[...] Nous avons également démontré à quel point il était difficile de mesurer la conscience professionnelle au sens faible. En effet, il existe certaines limites à ne pas dépasser pour rester consciencieux dans son travail. De plus, nous avons remarqué qu'il existe, dans certains cas, un rejet de cette conscience professionnelle et nous avons essayé d'en expliquer les raisons. Nous avons également analysé la notion de conscience professionnelle au sens fort, qui tient compte de l'éthique. Par cette analyse, nous avons constaté que l'éthique de l'entreprise n'était pas toujours en phase avec l'éthique individuelle et nous en avons expliqué les conséquences. [...]

[...] Tout d'abord, Didier n'a pas respecté son contrat de travail qui le reliait à l'entreprise. Ceci veut dire que d'un point de vue purement juridique, Didier est en tort. Son initiative correspond-elle aux attentes de son entreprise ? Non, car son travail consistait à déceler les anomalies et à les transmettre à ces supérieurs. Alors, qu'est-ce qui a poussé Didier à dépasser ses engagements ? Nous pouvons penser que Didier a voulu bien faire et se faire bien voir de sa hiérarchie en faisant cela. [...]

[...] Quelles sont les limites de la conscience professionnelle ? L'initiative prise par le narrateur du précédent cas correspond-elle aux attentes de son entreprise ? Si nous souhaitons comprendre pourquoi sommes-nous consciencieux ou encore qu'est ce que cela signifie, nous pouvons nous interroger sur les causes du manque de conscience professionnelle. Le manque de conscience professionnelle peut se traduire par la remise de documents bâclés, une certaine nonchalance, une attention variable, une implication très relative, la nécessité de relancer plusieurs fois avant que le travail soit effectué, une prise d'initiative de plus en plus limitée, etc. [...]

[...] L'individu est alors partagé entre adopter dans son travail un comportement consciencieux tout en oubliant son éthique personnelle, et ne pas faire preuve de conscience professionnelle, mais d'écouter sa morale personnelle. Le fait d'être consciencieux au travail est ainsi un problème éthique, dans la mesure où les règles de l'entreprise peuvent aller à l'encontre de la morale de l'individu. Prenons ici l'exemple d'un tueur à gages. Celui-ci peut faire preuve d'une grande conscience professionnelle en effectuant consciencieusement et scrupuleusement les missions qui lui sont confiées, pourtant, ses activités vont très probablement à l'encontre de son éthique personnelle. [...]

[...] De plus on peut noter que la raison du manque de conscience professionnelle peut être due à des dysfonctionnements de l'organisation, par exemple lorsqu'un employé reçoit des ordres contradictoires (problème récurrent dans l'organisation en mode projet), ou encore quand son manager est défaillant et qu'il lui donne des objectifs inatteignables et décourageants. Un dernier point peut expliquer le manque de conscience professionnelle : quand les valeurs de l'employé l'empêchent de réaliser ce qui lui est demandé. Par exemple le travail dans les abattoirs est peu recherché par les travailleurs et ceux qui acceptent de faire ce travail sont généralement des personnes très pauvres, ayant à tout pris besoin d'un salaire pour survivre ou encore des travailleurs clandestins[2]. [...]