Dans un contexte d'internationalisation accrue des activités économiques et de développement sans précédent des entreprises multinationales, les organisations sont confrontées à une ressource humaine de plus en plus diversifiée. La gestion de la diversité culturelle est devenue une problématique majeure des théories du management, qui interrogent depuis quelques décennies le concept de culture et son influence sur la performance et la conduite de l'activité de l'entreprise. Dans la discipline récente du management interculturel, certaines thèses défendues par des sociologues des organisations ont bousculé les idées reçues par leur approche novatrice, jugée radicale par leurs contempteurs.
[...] Pour d'Iribarne, la performance du management interculturel est liée à la nécessité de comprendre en profondeur les cultures nationales. Selon lui, les cultures nationales pèsent de tout leur poids, même là où les grands efforts sont faits pour créer, au-delà des frontières, une culture d'entreprise originale (ici, le TQM qui repose des valeurs communes). Les cultures nationales peuvent alors être considérées comme des ressources de management du fait qu'elles sont interdépendantes des cultures d'entreprise et donc du management qui leur est propre. [...]
[...] D'autre part, une distance entre responsables et subordonnés semble persister, même dans les services les plus en avance dans la démarche. Selon Philippe d'Iribarne plutôt que de conforter la thèse selon laquelle une entreprise étrangère peut imposer sa culture dans le pays où elle s'implante en lui faisant prendre le dessus sur la culture nationale, cette étude montre que c'est le fait que les principes du TQM se rapprochent de la culture marocaine, qui a permis le succès de la démarche Un Total Quality Management accepté par le personnel, car associé aux préceptes de l'Islam Le climat de confiance qui règne dans l'usine et la liberté de parole accordée aux employés conduisent à ce que ces derniers s'impliquent plus dans le travail. [...]
[...] Impossible à décoder parfaitement, il s'agira toujours d'une question d'interprétation et de contexte. Au-delà des cultures nationales, souvent réductrices, il convient d'encourager les discussions sur la diversité, en permettant à chaque culture de s'exprimer et se faire connaître auprès des autres. Ce comportement d'ouverture doit en outre s'accompagner de l'établissement d'un minimum de référents communs pour permettre de fédérer les acteurs au-delà des barrières culturelles. Dans ce domaine, la recherche de valeurs communes liées au vécu, au métier ou à des normes éthiques acceptées par tous est de nature à améliorer la communication au sein des équipes. [...]
[...] Travail sur texte Iribarne (Philippe d') Les ressources imprévues d'une culture : une entreprise excellente à Casablanca chapitre 9 in Iribarne (Philippe d') et alii : Cultures et mondialisation gérer par-delà les frontières, Paris, Le Seuil, 1998. [...]
[...] Ainsi, la nouvelle gestion instaurée à l'usine reprend des principes au fondement de la culture marocaine, mais qui étaient habituellement inexploitées dans un contexte d'entreprise. Et si ces principes ont été acceptés par le personnel, c'est parce-qu'ils avaient une forte légitimité à leurs yeux mais aussi et surtout grâce à l'exemplarité du directeur général de l'usine qui est associé à la figure du “Saint guerrier”: il trouve sa légitimité dans sa droiture. Il s'agit d'un directeur général qui a à la fois un rôle d'exemple et d'arbitre, qui accepte les critiques et les contraintes (pointer, maintenir son espace de travail en état ) et se montre accessible et modeste. [...]
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