La prise de décision est une activité faite par tous presque chaque jour. Nous prenons des décisions sans arrêt. Des plus simples ("Je prends mon parapluie ou non ?") aux plus complexes ("Comment appliquer l'accord sur le désarmement ?"). A tous les niveaux : individuel ("Je divorce ?"), organisationnel ("Comment gérer les roulements du personnel ?"), inter-organisationnel ("Par où faire passer l'autoroute ?"). C'est pour dire, que tout le monde est toujours obligé de décider, de faire des choix, de choisir une chose et renoncer à d'autres (...)
[...] Les buts dépendent de tous les hommes de l'organisation et sont définis au cours de la négociation entre les coalitions de l'organisation sur les paiements ou récompenses que ces coalitions veulent recevoir en contrepartie de leur participation. En conséquence, ces buts ne sont pas totalement rationnels, sont souvent définis sous forme de contraintes, ne revêtent pas toujours une forme précise, ce qui les rend plus acceptables par tous. Les buts sont contrôlés par les budgets (qui fixent l'allocation des ressources) et par la division des fonctions ; ils sont modifiés par l'expérience ; ils sont aussi plus ambitieux s'il existe des ressources excédentaires (organizational slack) dans l'entreprise : en effet, une organisation est stable si les paiements aux groupes sont suffisants pour les maintenir dans l'organisation mais s'il y a des ressources supérieures aux paiements nécessaires, les groupes essaieront de s'attribuer une partie des ressources excédentaires en élevant les buts qu'ils recherchent. [...]
[...] On peut détailler successivement chacun de ces quatre points : L'homme est rationnel, mais sa rationalité est limitée car il manque de connaissances, il ne se souvient que partiellement des choix antérieurs, et il lui est difficile d'anticiper les évènements futurs. Il a des objectifs à court terme, ses besoins ne sont pas insatiables et il ne cherche pas à satisfaire tous ses objectifs immédiatement. Amine NIZAR 18 Sources J.P. DETRIE, STRATEGOR : Politique générale de l'entreprise, DUNOD ème édition P. Il procède par choix séquentiel, grâce à sa capacité de stocker les éléments de satisfaction et d'ajuster ainsi son niveau d'exigence. Face à un problème l'homme va se contenter de retenir la première solution jugée satisfaisante. [...]
[...] Dès lors, les logiques de rationalité locales sont privilégiées, leur portée générale est par contre le plus souvent occultée. Enfin, l'existence d'un slack organisationnel donne aussi une marge de manœuvre dans la recherche de solutions. En effet, la réserve organisationnelle peut être partiellement absorbée si le problème posé est plus important qu'il n'y paraît. Par exemple, certaines compagnies aériennes face à la relative désaffection de certaines destinations raisonnent en termes de baisse de prix alors qu'il convient plutôt de s'interroger plus globalement sur l'état du marché. [...]
[...] La décision est assimilée au raisonnement d'un acteur unique qui cherche à maximiser ses fins avec les moyens dont il dispose. Cette logique de rationalité conduit l'acteur à examiner toutes les possibilités d'actions susceptibles de lui permettre d'atteindre ses objectives. Dans cette perspective, les objectifs sont clairement et précisément définis, les préférences sont stables et exhaustives. Le décideur effectue le choix de la solution qui va maximiser son résultat. Il est bien à la recherche de l'optimum, c'est-à-dire de la solution optimale. [...]
[...] La prise de décision dans le modèle organisationnel élaboré par Simon peut donc être définie comme une situation de rationalité limitée par une recherche d'un niveau minimum de satisfaction dans un cadre contraignant. La théorie comportementale de l'entreprise Dans la lignée des travaux de H. Simon, R.M. Cyert et J.G. March ont élaboré une théorie comportementale de la firme qui avait pour ambition d'expliquer des décisions des entreprises à partir de l'observation. Leur théorie est construite autour de quatre concepts : L'organisation est conçue comme une coalition d'individus qui ont des objectifs différents. [...]
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