Un DRP (département de réadaptation pulmonaire) vu sous différents angles

Résumé du document

L'organisation sur laquelle porte le présent travail est le département de réadaptation d'un hôpital spécialisé en soins respiratoires, en soins palliatifs et en soins de longue durée. Pendant plusieurs années, à titre de bénévole affecté tout particulièrement au département de réadaptation pulmonaire (DRP), il m'a été possible d'apprendre à connaître les membres de l'équipe multidisciplinaire qui dispensent les soins de réadaptation, les patients qui sont référés en réadaptation, de même que les autres départements de l'Hôpital.

Extraits

[...] D'autre part, malgré le fait que l'équipe multidisciplinaire dispense un service qui n'est pas un produit tangible, on remarque que tous les aspects de ce service de même que les interactions entre patients et personnel soignant ont tendance à être standardisés comme un produit fabriqué à la chaîne. Ainsi, chaque patient se voit attribuer un numéro et un dossier lorsqu'il arrive à l'Hôpital. Les gestes professionnels posés par l'inhalothérapeute, la physiothérapeute, le psychologue etc., ont un code précis qui les distinguent les uns des autres. À la fin de leur journée, les membres du DRP doivent remplir la feuille des statistiques qui comprend leur numéro d'employé, le code des gestes professionnels posés et les numéros des patients envers qui ces gestes on été posés. [...]

[...] À toutes les 8 semaines, un nouveau groupe de 8 à 12 patients fréquente le DRP en tant que patients externes. Les patients externes doivent se présenter au DRP le lundi, mercredi et vendredi pour suivre leur programme de réadaptation. Le DRP offre aussi un programme de réadaptation adapté aux patients qui ont été admis à l'interne. Ces patients internes souffrent de problèmes pulmonaires plus graves et ils séjournent en moyenne 3 à 5 semaines à l'Hôpital. Ils fréquentent le DRP chaque jour mais font des exercices et activités moins intenses. [...]

[...] En effet, les activités qui se déroulent au DRP sont réglées de façon stricte et il semble y avoir une certaine automatisation des gestes posés quotidiennement. Tous les matins, les membres de l'équipe multidisciplinaire, arrivent quelques minutes avant 8h30 et, comme tous les autres employés de l'Hôpital, ils glissent leurs cartes magnétiques dans un lecteur qui comptabilise les heures de travail. Tous répètent le même geste chaque soir à partir de 17h00. Les retards à l'arrivée, le matin, sont très rares. [...]

[...] Ainsi outre, les réunions mensuelles avec le coordonnateur, l'équipe aura tendance à dîner ensemble dans l'aire de récréologie ou dans le jardin. À travers cette proximité, il est possible pour l'équipe de fonctionner de façon cohérente tout en préservant l'autonomie de chacun. L'expérience et les apprentissages sont partagés de façon à tendre vers une plus grande qualité des pratiques au sein du département. Il ne s'agit pas ici du mouvement de qualité totale et d'apprentissage en boucle double, car il règne au sein du DRP un respect des normes et une certaine méfiance envers l'innovation qui ne fait pas consensus. [...]

[...] Le milieu constitué par l'Hôpital peut disparaître également puisque malgré sa relative stabilité, il fait partie d'un environnement plus grand et plus instable. Durant l'accréditation, chaque département est ausculté pour s'assurer qu'il fonctionne adéquatement. Les relations entre département de l'Hôpital, entre le personnel soignant et les patients sont examinées de près. Les relations externes de l'Hôpital, c'est-à-dire ces liens avec les milieux universitaires, le nombre de stagiaires reçus sont également examinés. C'est à travers ce processus que l'on constate d'une part, l'existence proactive d'un système d'apprentissage et d'autres part que les rôles tenus par chacun sont complexes et impliquent beaucoup d'autonomie. [...]