Dans les années soixante, la doctrine managériale posait encore comme postulat une gestion essentiellement rationnelle de l'entreprise. Citons par exemple Peter Drucker : « le management implique la prise de décision », cette décision devant être la plus rationnelle possible. Cette vision rationnelle des choses avait pour corollaire des systèmes de planification, de direction et de contrôle très élaborés. On s'est ensuite aperçu de l'importance considérable que revêt la dimension humaine dans la gestion. Les économistes de la fin des années soixante-dix ont mis en lumière à la suite de leurs travaux sur les cultures une nouvelle dimension, la culture d'entreprise, contribuant ainsi à une meilleure appréciation des phénomènes qualitatifs de l'entreprise. C'est justement à ce niveau que la contribution de la culture d'entreprise est essentielle. En effet, la mise en oeuvre d'une stratégie ne s'effectue pas seulement au niveau rationnel à l'aide de plans d'action, de budgets ou d'autres outils de gestion rationnels, mais elle présuppose un changement de valeurs, un changement culturel.
Aujourd'hui, l'environnement de l'entreprise est de plus en plus complexe, du fait d'interdépendances et d'influences de toute nature et de l'accélération des processus économiques. Il devient de plus en plus difficile voire dangereux de pratiquer une gestion centraliste. Des unités plus petites et plus flexibles sont capables d'exploiter plus rapidement des opportunités qui s'offrent à l'entreprise et la décentralisation peut parfois faire disparaître des valeurs de cohésion du groupe. Pour lutter contre la segmentation de l'entreprise, il est indispensable de créer un élément fédérateur, la culture d'entreprise, avec des normes et des valeurs communes. Ainsi, le concept de culture d'entreprise ou « corporate culture » s'est notamment développé aux Etats-Unis comme une réponse aux impasses de la planification stratégique pour assurer la cohérence du fonctionnement de l'entreprise et une façon de gérer le changement organisationnel.
Il est indéniable que la culture d'entreprise ne peut s'organiser de la même manière que d'autres phénomènes économiques. Les méthodes technocratiques ne conviennent pas lorsque l'on aborde le domaine qualitatif des sciences de gestion. Une autre approche s'impose : les chefs d'entreprise doivent d'abord reconnaître l'importance de la culture d'entreprise et y être suffisamment sensibilisés pour pouvoir ensuite l'améliorer de façon ponctuelle. En effet, l'adaptation de la culture d'entreprise suite à des modifications radicales du marché est souvent décisive pour sa survie à long terme. C'est pourquoi, il est indispensable d'accroître sa transparence et de faciliter sa compréhension et donc son organisation.
Dès lors, la délimitation précise des contours du concept de cette « corporate culture » est le préambule nécessaire à toute étude sérieuse. Nous étudierons ainsi en quoi la culture d'entreprise est un facteur clé de compétitivité qui permet à l'entreprise de se distinguer de ses concurrents que ce soit par les prix, par les coûts ou par d'autres aspects immatériels tels que le service après vente, la garantie de la qualité, l'image de marque, le marketing, le service de distribution…Nous nous attacherons aussi à démontrer que la gestion du changement culturel, flux de compétences à piloter et à gérer de manière évolutive et qui détermine souvent les conditions dans lesquelles se poursuivra l'activité, est à maîtriser. Enfin, pour mettre en relief le thème de culture d'entreprise, il nous a paru judicieux de traiter deux cas concrets d'entreprises aux cultures proches mais aux ambitions néanmoins différentes.
[...] Enfin, dans les organisations possédant une culture d'entreprise forte, la transmission de standards culturels se trouve facilitée par un réseau d'information et de communication puissant C U L T U R E D ' E N T R E P R I S E 2. La culture d'entreprise : un facteur de performance à gérer 2.1 ) La culture d'entreprise au service de la compétitivité 2.1 .1) Son impact sur la cohésion et la motivation interne au groupe a culture d'entreprise permet de distinguer les firmes entre elles. [...]
[...] - Une information régulière et complète o Chaque personne reçoit l'information nécessaire pour comprendre l'entreprise et réussir sa mission. o Chacun a le droit à l'information et a le devoir de le transmettre. La réunion d'équipe est un règle de vie chez Camaïeu. (on peut même parler d'un rite compte tenu de son caractère répétitif et traditionnel) 18 C U L T U R E D ' E N T R E P R I S E - Une gestion des personnes centrée sur le développement individuel o Chaque personne est connue et reconnue. [...]
[...] C 2 C U L T U R E D ' E N T R E P R I S E 1.2 ) Caractéristique et effet de la culture d'entreprise Q - u'elle en ait conscience ou non, chaque entreprise possède une culture d'entreprise qui est plus ou moins fortement ancrée et se situe à plusieurs niveaux. Partout où des hommes forment une communauté, il naît une culture. L'entreprise ne possède pas seulement une culture, elle est une culture. La culture d'entreprise se transmet, s'apprend, et est capable d'adaptation. Elle est multiple, seulement partiellement consciente, et dépasse le niveau de l'individu. De même que les traditions et les usages des habitants d'un pays ou d'une région se sont formés à travers les siècles, les convictions culturelles se transmettent de génération en génération au sein d'une entreprise. [...]
[...] Par la sélection des cadres, l'entreprise pose ainsi les fondements de son avenir. Dans la mesure du possible, un recrutement de cadres de l'intérieur est préférable à une sélection de personnes extérieures à l'entreprise. En effet, pouvoir grandir dans sa propre entreprise offre une base solide à la motivation et à la confiance et les cadres recrutés de l'intérieur présentent l'avantage d'être déjà familiarisés avec leur propre culture d'entreprise. Selon Arthur ROCK, fondateur de McDonald : pratiquement toute les fautes que j'ai commises venaient de ce que j'avais mal choisi mes collaborateurs Compte tenu du contexte stratégique et culturel, il convient d'apporter un soin particulier à ce type de recrutement. [...]
[...] La gestion mécaniste de l'entreprise se traduit par une philosophie dans laquelle on estime que l'objectif majeur du management est la bonne coordination des ressources (surtout financières). Ici, la coordination des ressources est simplement considérée comme un assemblage optimal de pièces, de façon mécanique. La tâche essentielle du management est donc de trouver la clé de cette optimisation. A l'opposé de cette théorie, on trouve une approche réticulaire interactive du management. Là, l'entreprise est considérée comme un tout qui s'est formé de façon organique. [...]
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