La création d'entreprise par les jeunes est devenue un sujet incontournable depuis quelques années et les origines de cet intérêt sont diverses.
On repère une première demande locale de la part des régions, des départements et des collectivités locales dans le but de développer ou de redynamiser leur tissu économique et, au final, de créer ou de sauvegarder des emplois.
On repère également une demande sociale plus large de la part des entreprises qui cherchent notamment de plus en plus à recruter et à fidéliser des jeunes cadres dynamiques, responsables, autonomes, en un mot entrepreneurs.
Certains n'hésitent d'ailleurs pas à afficher dans leurs campagnes de recrutement presse des slogans tels que « Venez entreprendre au sein de notre structure ». D'autant que le climat de combativité au sein du « middle management » n'existe pas, ce qui fait défaut aux entreprises lorsqu'elles exercent sur des secteurs où la concurrence est internationale.
Enfin, on repère une demande nationale des pouvoirs publics qui vise d'une part à asseoir le rang international de la France, par exemple au niveau technologique, et d'autre part à retenir ces mêmes entrepreneurs. D'où la loi sur l'innovation (1999) qui incite les chercheurs à passer de leur laboratoire à leur entreprise en ayant accès aux incubateurs publics et au concours sur la création d'entreprises innovantes lancé par le Ministère de la Recherche. Tous les rapports demandés par un certain nombre de ministères s'inscrivent également dans cette logique, tout comme les actions qu'ils ont contribué à lancer.
[...] Le phénomène start-up a quelque peu modifié la donne à la fois de manière provisoire et plus profonde. De manière provisoire, les créations sont restées en nombre limité et principalement le fait de très jeunes créateurs surdiplômés. En revanche, le changement est plus profond au niveau de la reconnaissance sociale des entrepreneurs, même si cette reconnaissance n'entraîne pas pour autant des créations croissantes. La création est un phénomène qui a évolué. Auparavant, on créait une entreprise pour progresser dans la hiérarchie sociale (Balzac). [...]
[...] Dans la première et la deuxième partie, la question de la création d'entreprise par les jeunes sera abordée sous l'angle des faits, qui se traduisent à la fois par des mythes et des réalités. Une troisième et une quatrième partie tenteront de dégager des pistes d'explication pour clarifier cette situation confuse et quelques idées pour y remédier. En conclusion, on rappellera que la création d'entreprise, et plus spécialement la création par les jeunes, s'inscrit dans un processus plus large dont il faut tenir compte et qui nécessite un long délai de réaction. [...]
[...] Tableau B : Types de formation à l'entrepreneuriat Source : Fayolle Initier les jeunes par des formations de sensibilisation est très positif. La difficulté vient du contenu de ces programmes. On ne possède pas aujourd'hui une vue complète de l'ensemble des formations mais on peut déjà émettre une hypothèse que ces formations (très courtes) visent plus à faire connaître l'entreprise et ses fonctions ainsi que le rôle de l'entrepreneur dans la société plutôt que de développer un véritable esprit entrepreneurial. [...]
[...] Elles visent principalement la sensibilisation à la vie de l'entreprise et à la création d'entreprise ou d'activité, mais certaines sont plus spécialement centrées sur la création d'entreprise et l'accompagnement des jeunes créateurs. Tableau A - Formations à l'entrepreuneuriat dans les établissements d'enseignement supérieur Source: Fayolle Étude réalisée en 1998 auprès de établissements l'enseignement supérieur dont ont répondu. Pour conclure sur ce premier point, il est possible d'avancer que malgré l'afflux d'aides, de systèmes d'accompagnement et de formations, la situation actuelle en termes de création d'entreprises par les jeunes n'a guère évolué. Les chiffres n'ont pas décollé. Les jeunes de moins de représentent toujours moins de de l'ensemble des créateurs-repreneurs. [...]
[...] En ce qui concerne ces dernières, ceci nécessite de posséder une base d'informations fiables, actualisées et détaillées. Or cette base de données complète n'existe pas encore pour le moment. Elle est en cours de réalisation par le biais de l'Observatoire des pratiques pédagogiques en entrepreneuriat. Elle permettra d'identifier les lieux (établissements et centres dédiés), les personnes, les formations précises, le type de public visé ainsi que la mise à disposition de bibliographies, d'outils pédagogiques ou d'informations utiles. Signalons que les premières actions recensées sont consultables sur le site web de l'APCE. [...]
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