A partir des années 1950 au Japon, Ohno, vice-président de la société Toyota, met en place une nouvelle organisation du travail pour pallier les défauts du système tayloro-fordien (production de masse qui ne prend pas en compte la demande, pénibilité du travail importante pour les salariés…). Dans les années 1980, les grandes puissances industrielles et développées reprennent, avec quelques modifications, ce toyotisme, et créent ainsi les NFOT (Nouvelles Formes d'Organisation du Travail). Au cœur de ces NFOT réside le concept de flexibilité, intégré au processus productif dans le but d'améliorer la réactivité de la production.
Dans un premier temps, nous verrons que la flexibilité a apporté plusieurs avantages tels que la réactivité ou une plus grande compatibilité de la production à la demande. Mais dans un second temps, nous en démontrerons ses inconvénients pour les entreprises (comme la dépendance vis-à-vis de la demande) et pour les salariés (comme les conditions de travail). Pour traiter le sujet, nous focaliserons notre analyse sur la France des années 1980 à nos jours, mais nous pourrons utiliser d'autres exemples de pays développés comme l'Europe, les États-Unis ou le Japon à titre de comparaison.
[...] Toutefois, cette flexibilité entraîne de nouvelles contraintes pour les salariés : ils assistent à une intensification du travail et leur statut devient de plus en plus précaire. La précarité devient, en France, un problème de société. En l'espace de dix ans, le nombre de CDD a été multiplié par deux et les contrats de travail à temps partiel ont tendance à se généraliser. Avec cette précarité croissante, c'est la baisse du pouvoir d'achat qui est en question. Peut-on vraiment négliger ainsi la demande alors que la base même des NFOT est justement de produire en fonction de la demande ? [...]
[...] Il faut donc augmenter la rapidité et la diversité de la production ce qui nécessite une adaptation des facteurs de production (les ouvriers peuvent être assignés à plusieurs postes de production, les machines sont étudiées pour s'adapter à différents types de produits Pour faciliter la réactivité et la rapidité de production de l'entreprise, on va assister au sein des entreprises à un allègement de l'organigramme hiérarchique. Les salariés se verront confier plus de responsabilités ce qui permet d'augmenter la rapidité du transfert de l'information. D'autre part, le zéro papier du toyotisme se traduit par l'informatisation des systèmes ce qui améliore d'autant plus le transfert de l'information du haut de la pyramide hiérarchique jusqu'au bas. Tous ces changements de l'organisation de l'entreprise amènent à des gains de réactivité. [...]
[...] À cause de la forte concurrence qui règne sur le marché de renouvellement, les entreprises sont sans cesse obligées d'innover. En effet, les entreprises les moins innovantes perdent des parts de marché importantes et finissent par faire faillite. Il est parfois difficile d'innover, surtout pour les PME, car l'innovation a un coût important. De plus, cette diversification oblige à produire en petites séries. Cette nouvelle forme de production impose des investissements dans des machines adaptables qui peuvent être utilisées pour différents produits. [...]
[...] La diffusion de nouvelles organisations du travail plus flexibles a eu trois avantages majeurs : l'augmentation de la réactivité de l'entreprise, l'augmentation de l'efficience de sa production et de meilleures conditions de travail pour les salariés. À partir des années 1970 et de la fin des Trente Glorieuses, on passe progressivement d'une consommation de masse à un marché de renouvellement. Or ce marché de renouvellement est beaucoup moins porteur et la demande devient de plus en plus exigeante quant à la qualité et à la diversité des produits. [...]
[...] Seulement cette sous- traitance peut avoir des effets pervers. Premièrement, il est plus difficile d'instaurer un système de production en juste à temps, car l'information circule moins vite entre deux entreprises qu'au sein d'une même entreprise. De plus, les grandes entreprises font souvent appel à des sous-traitants étrangers, car moins chers ce qui ralentit d'autant plus la réactivité de l'entreprise. Plus la production est externalisée et plus les délais sont longs, la demande ne peut pas être satisfaite immédiatement, ce qui peut entraîner des pertes de parts de marché. [...]
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