Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la notion d'organisation est probablement une des notions les plus difficiles à cerner et les définitions qui en sont données sont souvent critiquables. Nous retiendrons la définition suivante : "les organisations sont des systèmes sociaux créés par des individus, afin de satisfaire, grâce à des actions coordonnées, certains besoins et d'atteindre certains buts". Cette définition traditionnelle pourra choquer et paraître partiale dans la mesure où elle suppose l'acceptation d'un modèle rationnel souvent contesté ; elle a cependant l'avantage d'être cohérente avec la grande majorité des théories des organisations. Vouloir faire une présentation exhaustive de ces théories relève de l'impossible gageure, tant sont grandes leur diversité et leur richesse. Elles ont été élaborées dans des domaines aussi divers que la sociologie, la psychologie, les sciences de la décision ou l'économie.
Les grands thèmes de cette discipline sont le pouvoir, les relations et rapports sociaux, l'analyse des configurations et la communication dans les groupes. Son développement a suivi les évolutions politico-sociales du XXe, s'articulant selon les auteurs autour d'études empiriques ou de travaux largement théoriques.
De ce fait, il est bien remarquable que la théorie des organisations soit une entreprise authentiquement interdisciplinaire qui fait appel à des approches qui vont de la sociologie interprétative jusqu'à la gestion et à l'organisation du travail. La grande diversité de ces approches est décomposée en de multiples écoles ou perspectives qui vont des précurseurs – Max Weber, Adam Smith, Frederick W. Taylor, par exemple – jusqu'aux tendances récentes : néo-institutionnalisme, écologie des populations.
Dans le présent travail, nous allons essayer de développer quelques approches récentes de la théorie des organisations tout en accordant une place importante aux plus récentes d'entre elles.
[...] La prééminence des marchés externes relève de plusieurs causes. - Le marché est devenu plus actif, en relation avec le niveau croissant d'exigences des investisseurs. La déréglementation et les privatisations ont ouvert de nouveaux domaines d'investissement. Les innovations financières ont accru les capacités d'intervention des gérants de fonds. La concentration du capital entre les mains des institutionnels a conféré à ceux-ci une grande puissance d'action. - Les investisseurs ont disputé aux dirigeants l'exclusivité de l'information économique et financière sur les performances de l'entreprise. [...]
[...] Burns et Stalker ont mis en évidence la relation entre les structures organisationnelles et la stabilité de l'environnement dans lequel elles opèrent : les structures mécanistes seraient plus adaptées aux environnements stables et les structures organiques aux environnements instables. Lawrence et Lorsch pour leur part ont montré que plus l'environnement est complexe, plus les entreprises sont diversifiées. L'approche écologique tente d'expliquer les évolutions de groupes d'entreprises dépendant des mêmes ressources en fonction de leur adéquation à leur environnement, plus ou moins stable. [...]
[...] Silverman, les néo-institutionnalistes vont adopter, eux, une vision phénoménologique des organisations et proposer une théorie de l'action. Ainsi, mettent-ils en avant que l'action résulte du sens que les hommes attachent à leurs propres actions et à chacune de celles des autres. Ces sens des choses opèrent non seulement dans l'esprit des individus, mais sont, aussi, des faits sociaux objectifs qui résident dans des institutions sociales. Sous cet angle, le concept de l'organisation ne se limite plus à celui d'une entité sociale qui fournit des ressources et fixe des objectifs, mais inclut, également, celui d'une source de sens pour chacun de ses membres. [...]
[...] Haynes et al. Soulignent qu'au-delà du mouvement général de recentrage, celui-ci est associé à certaines caractéristiques. Ils montrent que les désinvestissements au Royaume-Uni entre 1985 et 1989 sont plus importants en nombre et en valeur pour les groupes les plus grands, soumis à la plus forte pression concurrentielle, subissant le contrôle actionnarial le plus actif et ayant le levier financier le plus tendu. L'activation des marchés externes de capitaux. La vague d'OPA hostile des années 1980 aux États-Unis a marqué un tournant radical, un brutal rappel à l'ordre des opérateurs industriels par les intervenants financiers. [...]
[...] Lichtenberg établit que la productivité des établissements d'un groupe est négativement corrélée au nombre de branches de ce groupe. John et Ofek ont étudié les performances comptables et boursières de 321 firmes ayant réalisé une cession d'actifs de plus de 100 entre 1986 et 1988. Ils valident L'hypothèse de la cohérence (focus hypothesis) : les désinvestissements améliorent les performances quand ils accroissent le degré de cohérence des activités d'un groupe. Sans doute ces opérations permettent-elles de réduire les synergies négatives entre branches trop éloignées l'une de l'autre . [...]
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