« Notre société est faite d'organisations » a écrit Henry MINTZBERG.
Cette affirmation est révélatrice d'autant plus de nombreux chercheurs se sont penchés sur la question des organisations, pouvant être vues comme des entités ou des manières de faire les choses. L'enjeu du management, tant économique que social sans doute, a propulsé la réflexion sur l'organisation notamment l'entité « entreprise » sur laquelle portera notre analyse, sous toutes ses formes, sans pour autant exclure délibérément les autres types d'organisations. Le management ordonne et définit de divers aspects à la fois complémentaires et contradictoires de la réalité des organisations auxquelles il s'incorpore. C'est ainsi que de nombreux théoriciens et praticiens ont cherché à clarifier et améliorer le fonctionnement des organisations en posant des bases ou prémisses des modèles de pensée dont les approches diffèrent les unes des autres. Les premières approches sur les organisations ont fondé leur conception sur la rationalité. On parlera donc d'approche rationaliste ou rationnelle de l'organisation. Vous avez déjà su situer cette approche dans l'évolution des différents paradigmes qui sont construits autour de cette réflexion. Elle a marqué le début des tendances dominantes dans l'évolution des théories de l'organisation et décrit l'ère industrielle observée dans les grandes économies.
Cette approche s'intéresse au caractère rationnel observable dans le comportement des organisations en matière d'actions et de décisions. Elle amène à répondre à certaines questions à savoir :
- L'organisation se focalise-t-elle davantage sur les résultats économiques et techniques ?
- La rationalisation du travail sous toutes ses formes en vue d'une efficacité passe-t-elle avant tout ?
La problématique de l'approche rationaliste s'étend aux critiques sur ses fameux principes de fonctionnement. En effet la question se pose sur les risques ou les dangers que fait courir la croyance en la rationalité notamment dans la prise de décision. Aussi n'y a-t-il pas d'autres manières d'imaginer le fonctionnement et le comportement des organisations ?
[...] S3 : Nouvelle conception de la rationalité Au regard de ces critiques, la notion de rationalité des acteurs et de l'organisation suscite des adaptations. La rationalité au sens strict est plus un idéal qu'une réalité. SIMON[1] préconise que la notion devrait être associée à des adjectifs dans son usage. Pour cela il préfère le vocable de rationalité limitée Cette nouvelle conception sous-tend que l'individu ne dispose que d'une capacité limitée pour acquérir et surtout traiter l'information. Les acteurs de décision ne peuvent être pleinement rationnels que dans les limites d'une aire de rationalité. [...]
[...] S1 : Contexte de remise en cause de l'approche L'ère des crises remet en cause la rationalité des acteurs de l'organisation et par conséquent de l'organisation. Les réalités économiques, sociales, culturelles, politiques pointent de doigt les postulats de la rationalité totale qui prévalent dans les organisations. L'environnement a changé, d'autres priorités passent au-devant de la scène et conduisent à revoir les variables internes et externes à l'organisation. L'organisation est dépendante des incertitudes et des turbulences de l'environnement. On est plus dans un contexte de système fermé, mais ouvert où l'adaptation des structures conditionne l'efficacité. [...]
[...] Ainsi, un système de règles stables et explicites régit les actions obéissant ainsi de manière systématique. Il n'y a pas de décisions arbitraires émanant d'une volonté particulière. L'action est donc contrôlable et prévisible. Nos entreprises d'agroalimentaire fonctionnent sur des standards de production qu'elles définissent elles-mêmes. Le recrutement par exemple se fait sur certains standards propres à chaque organisation. La Holding MARJANE communique des standards de budgets aux contrôleurs de site qui disposent toutefois des marges de manœuvre. Pour répondre à des commandes étrangères, les entreprises de pièces aéronautiques de la zone franche de Tanger définissent des standards de qualité s'appuyant sur des équipes expertes, normes que doivent respecter les ouvriers et techniciens. [...]
[...] La question de disponibilité à temps de l'information se pose même en présence de technologies d'information. Les acteurs prennent des décisions d'urgence, de situation sans pour autant s'accorder à ces méthodes de choix mécaniques. Le bon sens de l'individu ne remet pas en cause la consultation des autres pour prendre de bonnes décisions. En deuxième la toute optimisation n'est qu'un idéal. Nous avons des raisons pour lesquelles nos raisonnements ne nous permettent pas d'optimiser. Des facteurs peuvent toujours limiter nos choix jugés meilleurs. [...]
[...] La rationalité se définit par la négociation de la pertinence d'un acte. En se référant aux économistes classiques, on croirait qu'elle se limite seulement à la notion de maximisation de profit ou d'utilité. Dans l'acception commune, Arrow KENNETH l'associe à une exploitation complète de l'information et une justesse de raisonnement. Prenant en considération la prise de décision, la rationalité se définira par rapport à des fins, des valeurs, selon l'objectivité ou la subjectivité. Sur le plan comportemental des organisations, la rationalité est cet élément qui dictera le choix des moyens efficaces ou adéquats pour atteindre les fins désirées dans l'approche d'Herbert SIMON. [...]
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