Aujourd'hui, l'entreprise occupe une place de choix dans le fonctionnement du modèle économique occidental. C'est une personne morale capable de répondre de ses actes. L'entreprise peut ainsi, à travers ses décisions, diriger le cours des choses vers telle ou telle autre issue.
Mon principal point de satisfaction vis-à-vis du cours de RSE est sa capacité à nous amener à prendre conscience du fait que l'entreprise est avant tout une communauté d'individus. Ces derniers posent des actes, au nom de l'entreprise certes, mais elles restent des décisions prises par des Hommes et non des robots. Par conséquent, la responsabilité de l'entreprise s'exprime surtout à travers la responsabilité des individus qui la composent. Leurs valeurs sont introduites d'une façon ou d'une autre au sein de l'entreprise. Les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, l'entreprise deviendra ce que les individus qui la composent veulent qu'elle devienne.
[...] Cependant, le pays produit moins de 0,01% des émissions mondiales de CO2. Alors, faut-il les mêmes principes RSE pour tout le monde ? Le fait est que si c'est le cas, ce sont les zones déjà développées qui vont continuer à attirer les capitaux puisqu'elles ont plus d'arguments à faire valoir. Une des solutions à mon avis serait de préconiser une RSE qui tient compte des spécificités régionales. Pas de Best Practices for all mais des Best Practices by Case Ma deuxième réflexion à l'encontre de la RSE est la suivante : N'y aurait- il pas, derrière la RSE, une idée de contrepouvoir vis-à-vis du Capitalisme. [...]
[...] Or, certaines régions du Tiers-Monde ne comptent pratiquement pas d'entreprises. Les gouvernements misent sur l'arrivée des investisseurs privés étrangers qui hésitent à se lancer pour plusieurs raisons : le manque de stabilité politique, l'insuffisance des infrastructures de base telles que les routes ou l'électricité, les problèmes de corruption, etc. Prenons un exemple concret : le Gouvernement du Burundi veut contacter un emprunt à la Banque Mondiale pour procéder à l'extension de la SOSUMO, la seule usine sucrière du pays. Pour cela, la SOSUMO doit prouver qu'aucun effet négatif sur l'environnement ne naîtra de ce projet. [...]
[...] Responsabilité sociale de l'entreprise rime donc avec responsabilité sociale des hommes et femmes, travailleurs, managers, plantons, etc. qu'elle emploie. L'exposé de Monsieur Maniquet Pierre-Yves sur les Questionnements et engagements personnels a renforcé mon ce point de vue. Nous sommes capables, chacun dans la position qu'il occupe, d'influencer l'entreprise dans ses choix et orientations face aux problématiques actuelles telles que la question d'Ethique, le Développement durable, la Protection de l'environnement, l'Equité, les Droits de l'Homme, la question sur la Solidarité, etc. [...]
[...] En se basant sur les clauses sociales des clauses environnementales des pays peuvent faire valoir à l'OMC des raisons pour limiter les importations en provenance d'Asie, d'Amérique latine ou Europe de l'Est sous prétexte qu'ils n'ont pas de garanties que les produits en provenance de ces pays respectent les principes en vigueur tels que le travail des enfants, les conditions de travail, etc. Au nom de la RSE, les visées protectionnistes peuvent ainsi entrer dans le jeu. Plus encore, dans l'esprit du consommateur, il y aura tendance à avoir une certaine appréhension à l'égard de ces produits en particulier et par ricochet, à l'égard de tout le pays de provenance en général. C'est le repli sur soi ! À la RSE donc veiller à éviter ce genre d'amalgame. [...]
[...] Seulement, comment savoir quelle part juste doit revenir à l'investisseur sans qui le projet n'aurait même pas connu de démarrage ? Et qui doit décider ? Selon quels critères ? Ma dernière observation concerne le risque que représente la RSE de légitimer ce qu'Erwan Quéinnec appelle le crony capitalism ou capitalisme de connivence . Les entreprises qui ont une bonne notation politique ont une autorisation de chasser la subvention publique, sous prétexte d'engagements sociaux ou environnementaux non rentables. Cela risque d'avantager telle catégorie de capitalistes (ceux des entreprises socialement responsables) au détriment de telle autre (par exemple, des actionnaires brésiliens ou chinois qui sont dans notre subconscient trop vite associés, à tort ou à raison, à l'image des entreprises qui ne regardent pas trop les questions de responsabilité sociale. [...]
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