La notion de RSE est employée à tout va sans être réellement définie. Résultat de la traduction de CSR, corporate social responsibility, la notion de RSE pose problème du fait des nombreuses acceptations possibles de la « responsabilité sociale ». L'emploi du terme de responsabilité implique que l'on puisse imputer un acte à une personne, le comportement d'une entreprise ne peut lui être réduit à un comportement individuel. Quant à la notion de sociale, que définit-elle exactement, à quoi se limite-t-elle ? Aux relations internes à l'entreprise, ou alors s'étend-elle à l'ensemble des rapports entretenus avec la société ?
La définition, ou non-définition de la RSE s'appuie donc sur son caractère volontaire et la contingence du nombre et de l'importance relative des parties prenantes. Pour le MEDEF et le Centre des jeunes dirigeants, la performance économique et financière des entreprises doit se maintenir avant d'envisager toute réussite de pratique de RSE. La performance de l'entreprise doit comprendre trois dimensions : la performance économique, la performance sociale et enfin la performance sociétale. La promotion de la RSE a également une dimension performative, il s'agit de faire de l'entreprise citoyenne une intention autant qu'une réalité.
[...] La performance de l'entreprise doit comprendre trois dimensions : la performance économique, la performance sociale et enfin la performance sociétale. La promotion de la RSE a également une dimension performative, il s'agit de faire de l'entreprise citoyenne une intention autant qu'une réalité Un flot de publications entre promotion et critique de la RSE Avec l'irruption de la RSE sur le devant de la scène médiatique, économique, politique et sociale, on a assisté à un flot de publications sur le sujet, publications tant universitaires qu'associatives, syndicales ou encore entrepreunariales. [...]
[...] et Lamarche T., Responsabilité sociale : vers une nouvelle communication des entreprises?, 2006), la crédibilité de la source utilisée importe davantage que les arguments présentés et la confiance des consommateurs est d'autant plus grande dans la source que celle-ci apparaît éloignée du contrôle de l'entreprise. Ainsi, il apparaît plus rentable pour une entreprise d'obtenir des déclarations favorables d'une ONG que d'augmenter ses budgets de publicité Le risque d'instrumentalisation des ONG se pose donc, même si les formes de rapprochement peuvent être très diverses (dialogue, collaboration ouverte, différentes formes de négociation, de concertation ou de conseil). [...]
[...] En effet, l'adoption de telles politiques peut résulter d'une réponse volontaire de l'entreprise à la pression de son environnement institutionnel, et notamment syndical ou législatif, au niveau de la protection des salariés. Des pratiques de RSE, le plus souvent apparentées à du mécénat d'entreprise peuvent ainsi permettre d'attirer l'attention sur certaines initiatives et faire oublier que d'autres ne sont pas prises (salaires ou gestion des ressources humaines par exemple). La RSE est une réponse à un contexte économique et social, certes, mais n'implique pas nécessairement de la passivité de la part des directions d'entreprise. [...]
[...] Cela permet aux dirigeants de réaffirmer leur souveraineté interne, on assiste à un mouvement d'autorégulation patronale, où l'intervention publique est évacuée. La régulation publique est tout bonnement refusée, mais de manière quelque peu sournoise, car entourée d'une illusion de bonnes pratiques et de sauvegarde de l'intérêt général, du fait de déclarations volontaires sans portée juridique. Ce refus s'accompagne également de l'apparition de nouveaux acteurs avec qui les entreprises négocient, élaborent des conventions ou des accords, comme les associations ou les ONG, qui deviennent des acteurs légitimes au même titre que les acteurs syndicaux. [...]
[...] Quant à la notion de sociale, que définit-elle exactement, à quoi se limite-t-elle ? Aux relations internes à l'entreprise, ou alors s'étend-elle à l'ensemble des rapports entretenus avec la société ? Développement durable (conception plutôt environnementale), responsabilité sociétale (élargissement des devoirs de l'entreprise) ou encore globale (dépassement du social au profit de l'environnement et de la société dans son ensemble), autant de notions qui se complètent, se chevauchent ou sont confondues sans qu'une définition précise en soit donnée, ce qui ne fait que renforcer la confusion autour de la notion de RSE et de fait la multiplicité de ses acceptations. [...]
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