Depuis le début de la révolution industrielle, les modifications des systèmes de production ont été le fruit d'améliorations et d'expériences multiples. Reflet de la complexité grandissante des technologies, de l'évolution de la concurrence, de l'évolution des normes de consommation, les systèmes de production sont devenus un élément clé pour comprendre le fonctionnement de l'appareil productif des économies développées.
Par système de production, il faut entendre l'ensemble des moyens mis en œuvre par une entreprise pou mener à bien une opération de production. Il recouvre une technologie mais aussi des entités qui sont les cibles des transformations envisagées (matières premières, produits semi-finis ou finis, composants), des ressources (machines, locaux, savoirs et compétences), des tâches à accomplir et des niveaux de performance à atteindre.
En quoi l'évolution des systèmes de production est-elle susceptible de transformer l'évaluation de leurs performances et de manière plus globale, de transformer l'évaluation de la performance de l'entreprise ? Les indicateurs de performances utilisés traditionnellement sont-ils encore pertinents ? Sur quelles bases faut-il reconstruire les outils de gestion pour fournir aux dirigeants de normes de pilotage de l'entreprise ? Comment peut-on favoriser l'appropriation des outils de gestion par les opérationnels ?
Le modèle de comptabilité de gestion et les outils de gestion traditionnels ne permettent plus aux dirigeants d'avoir une évaluation pertinente de la performance des systèmes de production contemporains (problématique).
[...] Le modèle traditionnel de comptabilité serait ainsi un modèle historiquement daté, bien adapté à un contexte taylorien-fordien de production de masse qui l'a vu naître et se développer. Une remise en cause plus fondamentale concerne la représentation des organisations et de leur pilotage. La focalisation sur les coûts a fait oublier que l'acte d'achat par un client dépend de la valeur qu'il attribue au produit offert par l'entreprise. Le coût d'un produit n'a d'intérêt que relié aux facteurs porteurs de cette valeur. [...]
[...] Mais de nouveaux problèmes se posent alors pour le gestionnaire. Ainsi, par exemple comment faire coïncider le raccourcissement de la durée de vie des produits et l'impératif d'apprentissage organisationnel qui s'impose actuellement Une solution consiste peut-être à considérer la gestion de l'innovation comme un processus intégrateur dans l'entreprise recouvrant une dimension économique et sociale. Cela se traduit dans l'organisation par une gestion transversale de l'innovation au détriment du cloisonnement traditionnel taylorien. Si la flexibilité apparaît aujourd'hui comme l'une des caractéristiques recherchées dans la gestion moderne de la production, elle ne se limite pas à la mobilisation de ressources supplémentaires pour répondre aux variations de l'environnement mais intègre la capacité de l'entreprise à réagir plus vite que ses concurrents. [...]
[...] Par exemple, si l'heure de main-d'œuvre est choisie comme unité d'œuvre alors un produit fabriqué sur une ligne de production automatisée se voit imputer un montant de charges indirectes faibles alors que l'automatisation génère des charges indirectes importantes (contrôle, maintenance, préparation du travail, planification de la fabrication), - agréger dans un même centre un ensemble de charges indirectes très hétérogènes, pour lesquelles il est utopique de penser que l'on va pouvoir déterminer une unité d'œuvre comme pertinente. Cette pratique des entreprises, dont on peut penser qu'elle n'est pas récente, génère aujourd'hui des conséquences plus importantes qu'il y a 20 ans. En effet, la pertinence de la méthode est contestée au regard de l'évolution de la nature des charges des entreprises. On peut répartir arbitrairement des charges indirectes dans le coût d'un produit lorsqu' elles représentent 10% des charges totales. [...]
[...] Rapporter le surplus obtenu par la production et la vente au capital engagé change la mesure de la performance. Ce changement de base de calcul indique une modification de l'espace de valorisation qui privilégie ici le rôle des apporteurs de capitaux. L'évaluation sociétale de la performance industrielle ne doit pas être négligée. Deux aspects externes s'imposent pour avoir une juste évaluation de la performance des systèmes de production : - la dimension écologique qui s'est désormais affirmée du fait des prélèvements ou rejets excessifs de l'activité productive vis-à-vis de la nature, - la dimension sociale qui découle de la prise de conscience qu'il ne sert à rien, de viser à avoir des entreprises performantes, si cela doit se traduire par la multiplication des chômeurs. [...]
[...] La meilleure utilisation possible des ressources commence dans les ateliers. D'où le développement des indicateurs de performance et des tableaux de bord au pied des machines, au bout des lignes ou mieux encore dans ce que l'on appelle des espaces soumis à amélioration continue (espace kaisen au sens japonais). La nouveauté, cependant, de cette évaluation physique est que l'on tend désormais à ne plus s'en tenir à la seule productivité apparente du travail, qui peut développer des effets pervers (En effet, la seule volonté de réduire la quantité de travail peut entraîner une dégradation, au total de la productivité globale des facteurs). [...]
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