L'industrie manufacturière a de plus en plus recours à la sous-traitance pour un certain nombre de prestations proprement industrielles ou périphériques à la production.
La définition de la sous-traitance industrielle est définie dans la loi N°75-1334 du 31 décembre 1975 comme étant « l'opération par laquelle un entrepreneur confie par un sous-traité, et sous sa responsabilité, à une autre personne appelée sous-traitant l'exécution de tout ou partie de l'exécution du contrat d'entreprise ou d'une partie du marché public conclu avec le maître de l'ouvrage »
C'est à dire que l'on peut parler de sous–traitance lorsqu'une entreprise confie à un tiers, l'exécution d'actes de production de biens ou de prestations de services, en imposant des paramètres ou en établissant un cahier des charges tout en conservant l'entière responsabilité de la tâche confiée.
La sous-traitance de production, bien qu'existant depuis longtemps, est en pleine recrudescence en raison de la culture de coopération qui caractérise aujourd'hui l'industrie Aéronautique. Il y a plusieurs types de sous-traitance :
•De capacité lorsqu'une entreprise doit pour honorer son carnet de commandes dans les phases de fortes tensions faire appel à un sous-traitant.
•Elle peut être également une sous-traitance de marché ou à plusieurs degrés, lorsqu'une entreprise exécute en lieu et place du sous-traitant la totalité ou une partie des prestations mises à la charge de ce dernier par un donneur d'ordre.
Mais elle est de plus en plus une sous-traitance de compétence ou de spécialité c'est à dire résultant d'un recours à un sous-traitant pour accéder à des compétences techniques qu'elle ne possède pas en interne.
•On peut également parler d'externalisation ou outsourcing lorsqu'une entreprise délègue sur une période pluriannuelle la gestion d'une ou de plusieurs fonctions à un sous-traitant extérieur.
C'est le secteur des biens qui fournit les plus grands donneurs d'ordre français ; telles que les industries des équipements mécaniques, les industries de la construction navale, ferroviaire et aéronautique. C'est sur cette dernière et plus particulièrement la société Airbus, que nous avons choisi de nous appuyer pour décrire les relations entre donneurs d'ordre et sous-traitants.
Après une brève présentation de l'entreprise, nous aborderons dans cet écrit des questions essentielles au sujet de la sous-traitance : pourquoi sous-traiter ? Quoi ? Comment ?
Ces dernières années, la situation des établissements liés à la construction aéronautique, soutenue par le grand dynamisme du marché aérien, est en plein essor.
Les engagements entre donneurs d'ordres et sous-traitants ont donc énormément évolué passant de relations peu organisées et non contractualisées à des liens structurés, s'inscrivant dans la durée et dans le cadre de réseaux hiérarchisés, conduisant à la constitution d'une "entreprise étendue ". Nous essayerons de démontrer l'efficacité et les différents avantages d'une telle stratégie, dans un premier temps nous traiterons la compétitivité du réseau de sous-traitance Airbus et dans un deuxième temps, la flexibilité externe qu'il apporte à cette entreprise.
[...] C'est ainsi que l'avionneur a annoncé l'augmentation très nette des achats réalisés par Airbus auprès des sous-traitants chinois. Ils passeront d'environ 30 millions en 2004, à 60 millions en 2007 et environ 120 millions en 2010. Un quart des 5000 Airbus actuellement en service intègre déjà des sous-ensembles fabriqués en Chine. Airbus a également annoncé son intention d'implanter un bureau d'études en Chine, qui emploie plus de 20 ingénieurs à partir de 2008. Ainsi en terme de marché, la Chine est incontournable puisque, avec un trafic aérien en croissance d'environ par an, elle aura besoin de 1600 nouveaux avions (de plus de 100 places) au cours des 20 prochaines années. [...]
[...] Chaque site a une appartenance à un pays, une région. L'identité locale est donc renforcée dans ce contexte concurrentiel. Mais il s'agit cependant d'une concurrence organisée dans le sens ou chaque site doit être complémentaire aux autres, afin de créer un ensemble cohérent au niveau d'Airbus dans son ensemble. On peut alors parler d'une double culture pour les salariés : culture d'entreprise Airbus à l'échelle européenne et locale. La sous-traitance de réseau de proximité renforce l'aspect identitaire de chaque site par le renforcement des liens entre les différents acteurs de la région. [...]
[...] Les gains d'innovation technologique et de savoir-faire sont tout aussi substantiels. Pour les produits à plus basses valeurs ajoutées, l'externalisation vers des pays en voie de développement permet aussi de gagner en productivité. En outre, elle permet le partage des risques industriels et le partage des investissements. Cependant, si la sous-traitance est avantageuse, elle comporte néanmoins des risques. Tout d'abord, des risques liés à la qualité des produits. Ces risques sont aujourd'hui relativement maîtrisés par un système qualité solide sur l'ensemble du réseau de sous-traitance. [...]
[...] Au cours des travaux d'études, notamment dans des secteurs de pointe tels que l'électronique ou l'informatique, il apparaît souvent que le donneur d'ordre lui-même n'est pas conscient de toutes les caractéristiques secondaires du produit à sous-traiter. Le contrat de développement a même certaines fois comme conséquence de faire abandonner ou modifier de façon substantielle le contrat de sous-traitance initialement prévu. Le sous-traitant, malgré son désir naturel d'obtenir le contrat final, doit être le plus objectif possible dans son étude afin de ne pas signer un cahier des charges trop exigeant qui pourrait lui être défavorable par la suite. Il sera de plus, correctement payé pour le contrat d'études. [...]
[...] Un autre atout d'importance est géopolitique. La région et les collectivités locales sont intéressées à double titre. L'implantation du réseau industriel représente une richesse économique attirant d'autres activités effet boule de neige ; d'autre part, les entreprises payent des taxes non négligeables aux collectivités. En contrepartie, la région et les collectivités locales fédèrent les entreprises, les instituts de recherche et les écoles de techniques avancées. Elles développent aussi les infrastructures nécessaires aux activités de l'ensemble du réseau. Troisième atout, il est multisectoriel. [...]
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